Rencontre Entre Les Émissaires De La CEDEAO Et Le M5-RFP : Premier Échec !

Au sortir de la rencontre avec la mission de la CEDEAO conduite par l’ancien président de la République fédérale du Nigeria, Goodluck Jonathan, des leaders du Mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) se sont prononcés devant la presse. De ce qu’ils ont dit, il n’y a eu, pour le moment, aucun accord pour la sortie de crise.

Très radical comme il l’a toujours été depuis le début de la contestation contre le régime IBK, Issa Kaou N’djim, coordinateur de la CMAS, trouve que le Mali n’avait pas besoin de cette tentative de médiation de la CEDEAO. Il estime que la solution peut être trouvée entre Maliens. « Le problème est connu : c’est le Président Ibrahim Boubacar Keita. Ce que le peuple veut, de mon point de vue, c’est : recouvrer la démocratie, la liberté sur la base de la justice », a-t-il laissé entendre. Selon lui, tout au long de la rencontre, la question fondamentale posée par le M5-RFP n’a pas été répondue par la CEDEAO. « Est-ce qu’aujourd’hui, nous devons accepter plus de 23 morts du président IBK et son Premier ministre et encore parler des négociations institutionnelles ? Cette question n’a pas été répondue », a-t-il rapporté avant d’ajouter : « Je suis déçu de voir que le vrai problème n’a pas été posé ».

Pour Issa Kaou N’djim, les coupables de la mort des 23 personnes doivent être immédiatement arrêtés et déférés avant toute négociation institutionnelle.

Selon le coordinateur de la CMAS, la CEDEAO n’a aucune proposition concrète à faire. « La CEDEAO ne propose rien. Elle se contente tout simplement de sauver des chefs d’État », a-t-il entonné. À ses dires, au cours de la rencontre entre le M5-RFP et la CEDEAO, il n’y a pas eu satisfaction. « Dans le fond, je n’ai rien entendu qui rassure », regrette Issa Kaou N’djim.

« Ils nous ont exposé l’objet de leur mission, leurs préoccupations par rapport à la situation de notre pays et ils ont souhaité échanger avec nous sur notre vision, sur comment nous voyons la situation aujourd’hui et quelles solutions on pourrait trouver pour sortir de la crise actuelle », a déclaré Mme Sy Kadiatou Sow, à sa sortie de la salle. Selon elle, les deux camps ont longuement échangé, près de deux heures, et ont décidé de se retrouver dans l’après-midi (hier à 19H30). Elle précise, par ailleurs, qu’il n’y a pas eu d’accord entre les contestataires et les missionnaires de la CEDEAO. « Pour le moment, il n’y a pas d’accord sur quoi que ce soit », a-t-elle laissé entendre.

À l’en croire, les missionnaires de la CEDEAO sont revenus sur les recommandations faites par la première mission et sont dans l’esprit de les améliorer au vu de l’évolution de la situation. « Nous, de notre côté, nous avons insisté sur ce qui s’est passé récemment, notamment les tueries qui ont eu lieu le 10, 11 et 12 juillet. Pour le moment, nous sommes sur notre position, notre objectif », a indiqué l’ancien leader de la plateforme AN TE A BANNA.

Pour sa part, le président de l’EMK, Cheick Oumar Sissoko, a précisé que le M5-RFP a dit, avec insistance, sa volonté de la démission d’IBK. « Mais les argumentaires de la CEDEAO reposent sur les besoins de stabilité, de la légalité, et sur les risques à recourir après le départ d’un président élu », a-t-il rapporté avant d’ajouter : « Mais on va y répondre cet après-midi et on y a d’ailleurs répondu assez clairement en leur donnant des arguments. On leur a demandé ce qu’on   peut-on penser d’un Président qui est responsable de la mort programmée de 23 personnes ».

Comme ses prédécesseurs, le cinéaste affirme que la « mission n’a rien dit comme proposition ».

Boureima Guindo 

Source : LE PAYS

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