Sortie de crise: Le Conseil Supérieur de la magistrature regrette la prise de décisions par IBK «sans les consulter»

Le discours à la Nation du président Ibrahim Boubacar KEITA n’a pas encore fini de faire couler de l’encre. Après le communiqué de condamnation du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et du Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA), les membres élus du Conseil supérieur de la magistrature ont, eux aussi, rompu le silence.
«Nous savons hélas que l’engouement des populations pour la justice expéditive des pseudos djihadistes s’explique par le rejet de la justice d’Etat avec ses tares qui lui sont connues dont la corruption et la durée des procédures.»Les membres élus au Conseil Supérieur de la Magistrature disent avoir suivi « avec regret » l’adresse à la nation du 09 Juillet 2020 du président IBK. Adresse au cours de laquelle, le Chef de l’Etat a tenu les propos ci-dessus.

Dans un communiqué rendu public, ce vendredi 17 juillet, les membres élus du Conseil Supérieur de la Magistrature affirment avoir tenu une réunion le mardi 14 juillet 2020 à la Cour Suprême, pour «examiner la place et le rôle» du Conseil dans le contexte de crise que traverse notre pays. Cependant, depuis le 03 Juin 2020, les membres élus du Conseil Supérieur de la Magistrature disent avoir «sollicité sans succès», une réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature.

Inaccessible et méprisant ?

 Contrairement aux deux syndicats de magistrats, les membres élus du Conseil Supérieur de la Magistrature n’utilisent pas le terme « mépris » dans leur communiqué. Néanmoins les termes employés ne sont pas moins révélateurs de l’attitude gauche du Chef de l’Etat à l’égard des membres élus du Conseil. «Nous avons plutôt assisté avec stupéfaction au traitement de la justice de tous les noms par le garant Constitutionnel de son indépendance», dénoncent les magistrats.

Les membres élus du Conseil déplorent qu’au lieu d’accorder cette réunion, qui serait un cadre d’assistance au Président de la République, en sa qualité du Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, IBK a annoncé, «sans les consulter», de l’abrogation du décret portant nomination des membres de la Cour Constitutionnelle du Mali. Pour l’article 82 de la Constitution enjoint au Conseil d’assister le Président de la République dans ses missions.

Malgré les dysfonctionnements constatés, les membres élus du Conseil réitèrent au Président de la République, leur disponibilité à lui apporter «conseils sur toutes les questions concernant l’indépendance du pouvoir judiciaire». Aussi, les membres élus du conseil ont appelé le président IBK à «ne ménager aucun effort» pour la nomination très prochaine du Président et du vice-président de la Cour Suprême du Mali.

Mamadou TOGOLA


Source: Maliweb.net

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