REFUS DE DÉMISSION DES DÉPUTÉS MAL ÉLUS DU RPM : « UNE INDISCIPLINE POLITIQUE CARACTÉRISÉE »

Une des recommandations fortes de la CEDEAO pour décrisper le climat sociopolitique du pays est la démission des 31 députés mal élus. Cette décision qui, normalement, devrait être exécutée avant le 31 juillet 2020, peine toujours à l’être, non seulement par les 11 députés du RPM, parti présidentiel, mais aussi pour les partis de la majorité présidentielle.

Une décision qui, non seulement, est assimilable à « une indiscipline politique caractérisée » dont elle-même dénote le manque d’autorité du parti sur ses élus, mais surtout traduit la moralité de ces « honorables » repêchés par la Cour constitutionnelle, qui ne pensent qu’à leurs seuls intérêts.

En effet, dans sa solution de sortie de crise, la CEDEAO demande la démission de 31 députés mal élus. Pour ce faire, l’Organisation sous régionale a invité la majorité présidentielle à trouver les voies et moyens pour permettre à ses députés de démissionner par leur gré, sachant bien que personne ne peut forcer un député à démissionner.

Ce que beaucoup pensaient être banal, est devenu plus que compliqué. Et pour cause, les députés concernés, au premier rang desquels le Président du Perchoir, censés faciliter la tâche au Président de la République, dans la recherche de solution à la crise sociopolitique, disent ne pas vouloir démissionner et préfèrent la dissolution pure et simple de l’Assemblée nationale.

Mais hélas, les politiciens maliens, loin des convictions politiques ou patriotiques, sont tous mus par des intérêts personnels. Sinon comment comprendre que des députés du parti au pouvoir, de surcroit Moussa Timbiné qui doit tout au RPM et particulièrement au Président IBK, peut adopter une telle position, au moment où il est question de sauver le Mali d’une crise qui menace d’emporter toute la République. C’est le même chant de cloche au sein des autres formations politiques des « députés mal-élus ».

Leur refus de démissionner n’explique-t-il pas en lui-seul leur repêchage par la Cour constitutionnelle et surtout leur incapacité ou leur peur à faire de nouveau face au peuple pour une nouvelle élection partielle.

C’est vrai les avantages matériels et financiers que perçoivent un député sont importants, mais ils ne valent en rien l’honneur et surtout la mère-patrie. Car pour continuer à bénéficier de ces avantages, il faut que l’Etat qui les assure, lui-même existe. C’est de cela qu’il s’agit !

Seydou K. KONÉ

Source: Bamakonews



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