MALI / Résolution de la crise institutionnelle malienne : La CEDEAO ne peut se substituer au peuple souverain

Le Mali est aujourd’hui  confronté à un problème existentiel  comme pays  souverain. C’est un pays  en guerre constante  depuis 2011 contre un ennemi invisible (ou fabriqué de toute pièce). Quand des communautés ethniques ne s’affrontent pas au nord comme au centre du pays. Les 4/5 de son intégrité territoriale, en dépit d’une présence massive de troupes étrangères dont Barkhane et la MINUSMA, échappent au contrôle de l’Etat qui est en déliquescence. Aucun segment de la société ne marche convenablement. La CEDEAO devrait plutôt aider le Mali à ressusciter qu’à lui imposer des sanctions injustes, par ce que simplement son peuple souverain a courageusement obtenu à  déposer son  Chef d’Etat despote. Que chaque pays membre balaye  dans sa  propre cour !

Depuis le début de la contestation, il y a quatre mois, du M5-RFP contre le régime d’IBK  jusqu’à l’obtention de la démission de celui-ci, par l’intervention de militaires patriotes du Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP), la  CEDEAO ne cesse de s’agiter pour, indique-t-elle,  aider  les  maliens à régler leurs différends politiques.  A cet effet, l’ancien président nigérian, Googluk Jonathan,  le médiateur  de l’organisation ouest africaine, aura effectué au moins trois séjours en terre  malienne.



Mais lorsque l’on fait la synthèse des différentes discussions  qui ont lieu entre les leaders du M5 et la médiation CEDAO,  tout comme entre celle-ci et les membres du CNPS, l’on est en droit de comprendre que les Chefs d’Etat de la CEDEAO se moquent éperdument de la souffrance endurée par le peuple malien pour privilégier  le fauteuil de ses  dirigeants et leurs peaux.

Cette  assertion se  vérifie aisément à travers les agissements de la médiation CEDEAO. Sinon, comment peut-on  vouloir aider  efficacement un pays  membre à transcender ses différends  sociopolitiques quand  les responsables de la CEDEAO œuvrent  en réalité  à se substituer  au   peuple souverain de ce pays. En  lui imposant  ses solutions  standards de sortie de crise et des sanctions  économiques et financières?

C’est notamment  cette mission d’inféodation  du peuple  malien que  les  émissaires des Chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale ouest africaine  sont  en train de mener   inlassablement dans notre pays.  N’ayant pas pu  empêcher la chute du  régime  despotique d’IBK, ils  font maintenant tout  pour sauver sa tête et celles des autres dignitaires qui l’aidaient à bâillonner et assujettir  le peuple malien.

En faisant procédant au chantage  des jeunes dirigeants du CNSP,  auxquels ils ont promis d’infliger de lourdes sanctions économiques au Mali et à leur encontre, les émissaires n’ont-ils pas déjà  obtenu la quasi relaxe de l’ex dirigeant despotique  dont le sort devrait être réservé à la justice de son pays?  IBK  est désormais autorisé d’aller se faire soigner dans un pays de son choix ou d’aller résider là où il désire au Mali. Mais  l’appartenance de notre pays à la CEDEAO peut-elle  spolier celui-ci de sa souveraineté à pouvoir résoudre soi-même ses différends sociopolitiques ? Certainement pas !


Ainsi le CNSP,  qui a indiqué avant-hier,  lors d’une conférence de presse au ministère de la Défense,  n’avoir obtenu aucun  compromis avec la médiation de la CEDEAO, hormis  l’acceptation de la liberté de circulation de l’ancien président, doit la faire comprendre qu’il ne peut seul engager l’ensemble du peuple malien. Qu’il faut forcément  attendre l’installation de la Transition. Une Transition dont la CEDEAO doit cesser de dicter au CNSP  sa future architecture.

Comme l’a réitéré Ismaël Wagué, le Porte-Parole du CNSP, le choix des membres et du président de la future Transition ne sera obtenu que par les soins de l’ensemble des Forces vives du Pays. Que la CEDEAO comprenne cela en cessant de trop s’immiscer dans nos problèmes. Car ceux de notre pays sont différents de ceux de la Guinée ou de la Côte d’Ivoire. Il en est de même pour les autres pays membres.

Le Mali est aujourd’hui confronté à un problème existentiel  comme pays  souverain. C’est un pays  en guerre constante  depuis 2011 contre un ennemi invisible (ou fabriqué de toute pièce).  Quand des communautés ethniques ne s’affrontent pas au nord et au centre du pays. Les 4/5 de son intégrité territoriale, en dépit d’une présence massive de troupes étrangères dont Barkhane et la MINUSMA, échappent au contrôle de l’Etat qui est en déliquescence. Aucun segment de la société ne marche convenablement. La CEDEAO devrait plutôt aider le Mali à ressusciter  qu’à lui imposer des sanctions injustes, parce que simplement son peuple souverain a courageusement obtenu à  déposer son  Chef d’Etat despote. Que chaque  pays membre balaye  dans sa  propre cour !

Gaoussou Madani Traoré


Source: Le Pélican

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