PORTE-PAROLE DU CNSP, COLONEL-MAJOR, ISMAËL WAGUE SUR ORTM “ ON VEUT LA TRANSITION LA PLUS COURTE POSSIBLE, MAIS NOUS NE VOULONS PAS FAIRE UN TRAVAIL INACHEVE’’

Dans une interview sur l’ORTM, le porte-parole du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), le Colonel Ismaël Wagué, a expliqué leur démarche : les discussions avec les émissaires de la CEDEAO, la question de la transition entre autres.

“ Ce n’est pas un coup d’Etat, ce n’est pas un coup de force, parce que l’ancien président, Ibrahim Boubacar Kéita a démissionné   volontairement.

La situation qui a conduit au départ du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta n’est pas aux yeux des militaires un coup d’Etat. Pour eux, on ne peut pas parler de planification, ni de spontanéité mais les militaires disent avoir suivi l’évolution de la situation socio-politique   qui les avait obligés à “prendre des décisions pour aider la population’’.

“Ce n’est pas un coup d’Etat, ce n’est pas un coup de force, parce que l’ancien président, Ibrahim Boubacar Kéita a démissionné volontairement. Il a dissous l’Assemblée Nationale et demis le Gouvernement. Il a remis sa démission de façon spontanée et volontaire’’, justifie le porte-parole sur l’ORTM. « Il y a eu des mesures d’allègement de sécurisation autour de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Kéita, et ce sont des compromis que nous avons fait pour d’alléger le dispositif de sécurisation. Les autres aspects doivent se régler entre nous Maliens ».

La junte ne parle pas d’“arrestation ou de rétention’’ d’IBK et sa suite mais “sécurisation’’. Parce que pour eux, ceux qui sont avec eux “sont sécurisés pour leur propre protection’’. “Il y en a qui sont sécurisés par nous qui sont venus de leur propre chef pour bénéficier de la sécurisation’’, informe le Colonel-Major du CNSP. Parce que dit-il, “quand il y a changement, ceux-là qui ont participé à la gestion du pays, souvent sont victimes à tort et à raison’’.

Quant à la négociation avec la CEDEAO, la porte-parole estime que c’est normal, quand il y a des situations de ce genre, le Mali en tant que membre, la CEDEAO doit envoyer une Mission pour savoir ce qui se passe.

Aux spéculations sur la rencontre avec elle, il explique que rien n’est décidé avec la CEDEAO.

“Quelle que soit l’élégance avec laquelle le changement a été effectué avec l’accompagnement du peuple, la CEDEAO a mis en place une série de sanctions contre le Mali. Ce qui fait que c’était intéressant de discuter avec la délégation pour échanger et intégrer ces aspects pour avoir des compréhensions nous permettant d’aller vers l’enlèvement ou l’allègement des sanctions’’,

a expliqué Ismaël Wagué ajoutant que la Mission était venue comprendre pour rendre compte aux chefs d’Etat.

La junte pense que toute décision doit avoir “l’esprit de la population’’. Quel que soit l’acte qu’on pose, il faut penser à la population, la pauvre population’’, a-t-il indiqué.

Sur les sanctions prises par la CEDEAO, il pense qu’il faut “essayer d’alléger les sanctions au profit de la population’’. Car « certains sujets doivent être discutés entre Maliens dans le cadre de la transition », rappelle-t-il. L’attente de la junte envers la CEDEAO est immense. “Ce qu’on attend, vraiment c’est de lever ces sanctions et de comprendre que le cas malien est un cas particulier’’, a plaidé le Colonel Wagué , laissant entendre que « la CEDEAO est venue avec un format, un protocole, et c’est normal ».

Mais dans le cas du Mali, le format de la transition que tente d’imposer la CEDEAO “n’est pas forcément compatible avec les réalités maliennes’’. Sur cette question de transition, il est difficile de s’entendre avec la CEDEAO car il faut que les “Maliens se mettent d’accord sur quelque chose en termes de transition avant d’échanger avec les autre partenaires’’.

Sur un autre plan, le fait que l’ancien Président, IBKa dit à la délégation de la CEDEAO, qu’il a démissionné sans pression, et que « cela a été même un soulagement pour lui, qu’il est bien traité et qu’il ne veut plus jamais revenir au pouvoir », a fait changer un peu l’opinion de la Communauté Internationale.

Sur le chronogramme de la transition, le porte-parole estime qu’à ce stade ils ne peuvent rien dire car les consultations ont commencé et il faut attendre que la proposition soit faite ensemble. “Tout le monde est concerné pour donner son point de vue et ses propositions’’, rassure le porte-parole du CNSP.

Sur la durée de la transition, la junte aurait donné trois (3) et deux (2) ans de transition lors des négociations, ce n’est pas quelque chose de figé. Mais pour la CEDEAO, sa compréhension de la transition est qu’il faut « un civil ou un militaire à la retraite » pour être président de la transition, et il faut 6 mois, 9 mois en tous cas 1 an.

“Nous, on pense que dans le cas malien, on peut aller plus loin. Comme le mandat de l’ancien président, reste trois ans, ce temps peut être mis à profit pour prendre en compte tous les aspects. Et mettre un militaire soit un civil et rien n’est figé’’, pense la junte.

Selon Ismaël Wagué, dans cette transition, il s’agira d’adopter une charte de la transition et une Feuille de Route cohérente, et ensuite penser à qui va être le Président de la transition, Premier ministre et combien de membres vont composer le gouvernement. Et qui va faire quoi exactement.

Pour l’heure, « la sanction de la CEDEAO est la plus grosse des pressions sur le CNSP », dit le porte-parole qui refuse de se prononcer clairement sur la forme de transition qu’on veut mettre en place. Et tant que tout ne rentre pas dans l’ordre avec la Communauté Internationale, le CNSP n’est à l’abri de rien. Concernant la (…)

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KADOASSO I

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