Procès des attentats de janvier 2015: «Charlie Hebdo» republie les caricatures de Mahomet

Charlie Hebdo republie les caricatures de Mahomet qui en avaient fait la cible de jihadistes. Les dessins publiés à l’origine par un quotidien danois, ainsi qu’une ancienne Une de Charlie signée Cabu, figurent dans le numéro qui sortira ce mercredi 2 septembre 2020 en kiosques, alors même que s’ouvrira le procès des attentats de janvier 2015 devant la cour d’assises de Paris. Attentats qui avaient fait 17 morts, dont 12 dans les locaux de Charlie Hebdo. Le journal satirique a tenu à justifier ce choix.

13 caricatures de Mahomet et en gros, en jaune : « Tout ça pour ça ». Avec cette Une, Charlie Hebdo entend rappeler comment tout a commencé, avec des dessins, « juste des dessins », souligne sur Twitter la dessinatrice Coco, rescapée de l’attentat.

« Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais face à l’obscurantisme et au fanatisme religieux. » Voilà ce qu’écrit Riss, le directeur de Charlie Hebdo. L’hebdomadaire satirique affirme une nouvelle fois ses convictions sans détours.

Mais avec cette Une, il entend aussi informer le public, et plus spécialement les jeunes. Ces caricatures, ce sont des « pièces à conviction ». Elles ont une valeur « historique » et « pénale », écrit la rédaction de l’hebdomadaire qui explique que c’est leur publication « considérée comme un blasphème par un certain nombre de musulmans qui constitue le mobile du massacre du 7 janvier ».

Une prise de position en faveur de la liberté d’expression

Plusieurs anciens du journal, mais aussi des intellectuels et des responsables politiques, ont salué cette prise de position en faveur de la liberté d’expression. Face aux critiques apparues aussi sur les réseaux sociaux, le Conseil français du culte musulman appelle à ignorer ces caricatures et à garder en mémoire les victimes du terrorisme. « Rien ne saurait justifier la violence », insiste son président.

Leur parution en 2005 dans un journal danois avait provoqué des manifestations violentes dans plusieurs pays musulmans. Reprises ensuite par Charlie Hebdo, ce qui lui avait valu des critiques à l’époque, elles avaient contribué à mettre l’hebdomadaire dans la ligne de mire des jihadistes. Depuis les attentats, ces dessins n’avaient jamais été republiés, faute de moment opportun, précisent encore les journalistes de Charlie. Pour eux, le faire à l’occasion de l’ouverture du procès, dans un numéro spécial, c’était « indispensable ».

Source : RFI 

Articles associés