Le henné : Un remède pour les femmes de trouver un mari ?

Dans le souci de se faire plus belles, les femmes utilisent plusieurs produits, dont le henné. Ce produit comporte plusieurs vertus en plus de son côté esthétique.

Le henné est un colorant d’origine végétale obtenu à partir de feuilles sèches d’une plante odoriférante (Lawsonia inermis, appartenant à la famille des Lythraceae), principalement issue du sous-continent indien et d’Afrique du Nord. Il est utilisé depuis des milliers d’années pour la coloration des cheveux et la peinture corporelle. La molécule extraite des feuilles est commercialisée sous forme de poudre à préparer en pâte. Les tatouages au henné sont aussi des tatouages temporaires : les pigments sont appliqués sur la peau et disparaissent au bout de quelques semaines. Parmi ses bienfaits, le henné neutre a pour vocation de fortifier les cheveux et de leur apporter de la brillance. C’est le cas chez nous au Mali où c’est un produit de beauté utilisé par les jeunes filles non mariées ainsi que pour des femmes mariées. Elles l’utilisent généralement lors des fêtes ou occasions comme : les mariages, baptêmes ou mieux encore pour trouver un mari aussi. Oui le henné peut bien aider une femme célibataire à se trouver un homme pour toute une vie.

Il en existe deux types chez nous : celui d’inde (indou djabi) ou et celui communément appelé (farafin djabi). Le henné (farafin djabi) est un arbre qui se trouve chez nous ici au Mali. Une fois les feuilles cueillies et séchées, la poudre verte qui doit être mélangée avec de l’eau est extraite pour ensuite appliquer sur les pieds, ce qui donne une coloration rouge comme résultat. Les vieilles l’appliquent sur les pieds quant aux jeunes femmes, elles font d’abord un dessin avec de la colle pour ensuite l’appliquer. Quant à « indou djabi », c’est un produit blanc sale qui est déjà accompagné de l’eau avec laquelle il doit être mélangé.

Selon les religieux, le henné (farafin djabi) est vivement conseillé aux femmes mariées. Ça renforce la stabilité de leur foyer et permet de vite identifier une femme d’un homme. D’après une religieuse qui a préféré garder l’anonymat, « le henné fait partie des arbres du paradis et le prophète l’aimait bien. Il l’a toujours suggéré aux femmes, même certains hommes ont une manière de l’appliquer, car c’est un bon arbre ». En ce qui concerne la tradition, elle affirme que ce produit est utilisé chez nous depuis les temps anciens. Mais c’était appliqué uniquement aux pieds et mains des femmes mariées.

« L’indou djabi » est une modernisation de la nouvelle génération ou encore une création, si on peut le dire ainsi. Du point de vue de la religion, l’imam Cheick nous relate que toute femme qui meurt avec le henné aux pieds ira au paradis. Cependant, il n’y a pas que les musulmans seulement qui l’utilisent. L’application du henné n’est pas une question de religion. Beaucoup l’utilise pour son côté esthétique et ça fait aussi son effet. Comme c’est le cas de Christine. Cette dernière nous a fait savoir qu’elle l’a appliqué pour se faire belle à l’occasion du mariage de son amie. « J’applique le henné pour rester toujours belle pour mon mari, je ne le fais pas que pour des occasions non. Ça me rend joyeuse de voir mes pieds et mes mains noircis par le henné. Surtout quand je vois le nom de mon mari écrit dessus », confie Mariam, une croyante épouse au foyer. Même si avant ce produit était pour les femmes mariées, aujourd’hui il est utilisé pour la plupart des femmes non mariées.

La vieille Assétou fait part de ses croyances sur le henné. Elle confie qu’une fois qu’une jeune fille non mariée l’applique seulement, elle trouvera un mari dans les jours à venir. « Une fois utilisé à l’intervalle d’un mois, elle trouvera un mari et la décision lui revient de refouler ce mari ou de l’accepter », ajoute la vieille femme. Le henné est un moyen efficace. C’est la raison pour laquelle, beaucoup de marabouts le suggèrent aux jeunes filles qui cherchent à se marier. Ça ne veut pas dire que toutes celles qui l’appliquent sans être mariées sont forcément à la recherche d’un époux. 

Oumou Kouttoum Cissé, stagiaire

Source : LE PAYS



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