SITUATION CHAOTIQUE A KAFO JIGINEW : LE DG, SON ADJOINT ET LES ADMINISTRATEURS DANS LA TOURMENTE !

Depuis 2016, la caisse d’épargne et de crédit Kafo Jiginew est confrontée à la mauvaise gouvernance qui, ayant eu un effet négatif sur son fonctionnement menace aujourd’hui sérieusement son avenir. Lire notre première parution d’une série de dossiers que nous allons consacrer à cette structure de micro finance qui doit être sauvée.

Tout est lié à David Dao le directeur général (DG) qui a officiellement fait prévaloir ses droits à la retraite depuis le 31 décembre 2016, mais fut maintenu à dessein par le diktat du conseil d’administration. Pour ce faire, une première prorogation de deux ans lui a été accordée qui a pris fin le 31 décembre 2018. Comme si cela ne suffisait pas et toujours pour le même motif – un autre délai prorogatif lui fut renouvelé qui normalement arrive à terme le 31 décembre 2020.




Ainsi, c’est courant ce septembre que les administrateurs doivent se réunir pour décider de reconduire pour la troisième fois le Dg Dao pour un ou deux ans supplémentaires ou s’il faut le remplacer. Déjà, les manœuvres perceptibles dans les coulisses lui seraient favorables. Ceux qui se ressemblent s’assemblent. La sauvegarde des intérêts personnels du Dg et l’égoïsme du conseil d’administration sont deux raisons fondamentales qui sous-tendent ce micmac en cours à Kafo Jiginew.

Cet état de fait a suscité de nombreuses inquiétudes. Primo, pour quel motif Dao est-il imposé quand on sait que ses décisions sont prises par Ibrahim Kéita son directeur général adjoint (DGA) ? Même pour s’entretenir avec un collaborateur ou un partenaire, Dao fait appel à ce dernier qui assiste à tout. Secundo, au lieu de Dao devenu banquier par un concours de circonstances – pourquoi ne cherche-t-on pas un jeune cadre compétent pour diriger notre boîte ? Ces deux questions sont aujourd’hui sur les lèvres de celles et de ceux qui veulent sauver la caisse Kafo Jiginew.

Cette fâcheuse réalité est connue de tous au point que les partenaires et travailleurs avaient, un moment, émis le souhait de nommer Kéita au poste de directeur général. Mais, ils se sont vite ravisés à cause de l’incapacité de celui-ci de gérer qui est reconnue et déplorée unanimement.

Les membres du conseil d’administration composés de paysans et d’alphabètes auraient aussi écarté cette possibilité au motif que le Dg Dao facile à manipuler aurait toujours su répondre avec satisfaction à toutes leurs demandes. Or, une nouvelle personne non partisane du système machiavélique mis en place n’accepterait pas de se livrer à la corruption, au détournement et à l’attribution des marchés gré à gré.

En attendant son départ, David Dao sachant bien que son adjoint n’est pas apprécié invente toutes sortes de stratégies en vue de s’accrocher à son poste. Mieux, il serait en train de tout entreprendre afin de réussir à combler le trou béant dont il aurait créé en finançant les frais d’étude à l’étranger de ses enfants et le confort de sa seconde épouse. Des charges qui seraient impossibles de couvrir avec sa maigre pension de retraite auxquelles s’ajoute son état de santé qui se détériore depuis quelques années.

L’acquisition et l’installation d’un ascenseur qui n’étaient pas budgétisés afin qu’il puisse accéder à son bureau en l’évitant d’emprunter les marches d’escalier, en est la preuve. Selon une source crédible, cet équipement aurait également été surfacturé par la direction générale en complicité avec les responsables du service approvisionnement et moyens généraux.

C’est dire que l’attention est de nos jours focalisée sur les intérêts personnels qui auraient pris le dessus sur la nécessité d’insuffler une dynamique à Kafo Jiginew concernant singulièrement sa gestion qui se ferait désormais par pilotage à vue.

Le salut de cette institution de micro finance du Mali qui végète viendrait heureusement à travers l’application de la nouvelle règle imposée par la Confédération des institutions financières d’Afrique (CIF). En effet, celle-ci limite désormais le mandat des administrateurs à trois ans renouvelable une seule fois.

Dieu faisant bien les choses, ceux de la caisse Kafo soit 95% d’entre eux sont à leur second et dernier mandat qui s’achèvera en 2021. On espère donc que les nouveaux qui vont s’installer aux commandes auront la conscience de porter les gilets de sauvetage et d’y opérer comme tels.

Enfin à signaler que les conséquences immédiates résultant de cette mal gouvernance, la gestion calamiteuse des ressources humaines et les magouilles qui ont marqué la célébration du trentenaire de Kafo Jiginew feront l’objet d’un dossier ultérieurement.

Source : La Sirène



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