Crise à la CMAS : Laya A. Guindo , membre fondateur, le coordinateur Issa Kaou N’Djim doit être déchu de ses fonctions

Dans un entretien à bâtons rompus, Laya Amadou Guindo, membre fondateur de la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko lève le voile sur la création du mouvement, ses membres fondateurs presque tous démissionnaires aujourd’hui, les errements du Coordinateur Issa Kaou N’Djim et enfin sur la cascade de démissions en cours.

Sous le leadership de responsables religieux, l’ensemble de la jeunesse musulmane du Mali s’est mobilisé contre les mauvais articles du Code de la famille. Cette lutte a provoqué un éveil de conscience collective chez cette frange de la société et très vite un mouvement dénommé Sabati 2012 a été créé.
Sabati 2012 a connu de nombreuses difficultés, d’ailleurs naturelles, pour la bonne et simple raison qu’on était en terrain non connu et étions pratiquement indésiré par les initiés du domaine (les politiques). Alors tous les coups étaient bons pour faire taire l’adversaire potentiel que nous étions. Ce fut l’étape que nous n’avons pas pu franchir. Nous étions tout simplement immature.
Dès lors, des gens de bonne foi n’ont pas manqué pour redynamiser les troupes autour de nos responsables religieux à travers entre autres Badenya Ton, la Plateforme des jeunes, les multiples clubs de soutien et associations autour de l’imam Mahmoud Dicko.
A vrai dire, cet émiettement devenait encombrant et la nécessité de créer une synergie d’action pour capitaliser les efforts s’est imposée :  d’où l’idée de la création de la CMAS.
De passage, il importe de rappeler avec humilité que l’auteur de ce témoignage a occupé successivement le poste de secrétaire administratif à Sabati 2012, secrétaire général à Badenya Ton et plus tard secrétaire scientifique et premier Vice coordinateur général au bureau national de la CMAS.
Pour revenir au sujet, tous les mouvements, associations, clubs de soutien, personnes ressources, sympathisants et diaspora en un mot tous ceux et toutes celles qui se reconnaissaient en le leadership de l’Imâm DICKO se sont mis ensemble pour créer la CMAS. Il importe ici de préciser que personne ne peut se prévaloir d’un droit d’auteur sur la création de la CMAS. J’ai eu l’indigne honneur de rédiger mot par mot tous les projets de texte originaux de la CMAS (statuts, règlement, procès-verbal, compte rendu de réunion, composition des membres du bureau, déclaration préliminaire préfigurant au statut etc…) qui ont été  par la suite améliorés lors des rencontres ordinaires et extraordinaires du bureau au domicile privé de Issa N’Djim.
Pour être fidèle à l’histoire, je signale qu’à l’époque aucun président de commune n’était encore membre de la CMAS et le poste de chargé à la jeunesse était vacant avant d’être occupé par des arrivistes.
Comme père fondateur, je me rappelle des têtes suivantes : Madani Sangaré, Badara Aliou Dembele, imam Oumarou Diarra, Ahmad N’Dounga Maïga, Issa Kaou N’djim, Youssouf Diawara, Laya Amadou Guindo.
Tous les textes légaux de la CMAS ont été obtenus avec la signature et le nom de trois personnes à savoir : Issa N’djim, Mme Diawara zeynab Sidibé et moi-même Laya Amadou Guindo.
Par le cours de l’histoire, il faut reconnaître les fautes et les corriger pour pouvoir grandir.  Nous avons une fois de plus raté une belle occasion pour redresser les choses au Mali.
Je saisis cette occasion pour rendre un vibrant hommage aux trois démissionnaires que sont l’imam Oumarou Diarra, Ahmad N’Dounga Maiga et Baber Dicko. Ils ont posé un acte courageux, responsable. Ils doivent être félicités pour les épreuves endurées car supporter N’djim à vie est un crime.
Cependant, au-delà, je pense très sincèrement qu’on pouvait faire mieux.
Actuellement sur les personnes présentes à la création de la CMAS, il n’y a qu’une seule avec Issa N’Djim.
Alors même au regard du droit et naturellement de la légitimité en pareille circonstance, c’est le coordinateur qui doit être déchu purement et simplement.
Pour ma part, il y’a de cela trois semaines, un huissier accompagné d’une pile de papiers est venu me voir au bureau pour me remettre une lettre de remplacement de mon poste au bureau de la CMAS.  Après quelques questions qui ne recevaient pas de réponses, l’huissier est reparti avec la lettre pour ne plus revenir.
Mon absence et ma timidité aux activités de la CMAS remontent aux élections législatives de mars 2020.  J’ai dénoncé et combattu l’attitude du coordinateur quant à notre alliance avec la CODEM, sans avoir de problème particulier avec ce parti dont les responsables sont des bons grands frères. J’ai fustigé le fait de ne partir qu’avec ce seul Parti dans les 6 communes de Bamako. Mon insistance sur cette question à fait de moi persona non grata, mais c’est un choix que j’assume en toute responsabilité.
Pour clore, je propose que toutes les forces qui se sont reconnues autour du leadership de l’Imâm DICKO, se retrouve et réduise Issa N’Djim à sa seule mission de porte-parole de l’Imâm Dicko. Et rien d’autre.
Beaucoup d’associations, de mouvements, de clubs, de plateforme ont été créés au nom et pour le compte de la jeunesse musulmane. Ce qui manque aujourd’hui c’est se dire la vérité et mettre de côté ceux qui bloquent l’atteinte des objectifs fixés.
Entretien réalisé par Moctar SOW. 

Source:  Malikilé numéro 739 du 30 novembre 2020

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