LES POIDS MORTS DU GOUVERNEMENT : LE MINISTRE MODIBO KONÉ ENTRE INCAPACITÉ ET MANQUE DE VISION

Ils sont ministres de la République sans en posséder un attribut. Ils sont sans existence propre, sans autorité. Ils sont noyés sous le poids des dossiers de leurs départements et sont condamnés à ne faire que la figuration. Passés maîtres dans la fanfaronnade, ils tentent de se donner un peu de contenance et n’hésitent pas à verser dans l’abus. Dépassés par les réalités des Maliens mais dotés d’une imagination débordante, ils ont trouvé des accessoires pour voir la vie en rose: les lunettes fumées. Presque tous en portent. Incapables de regarder l’insupportable misère qui les entoure et pas courageux de fixer les Maliens dans le blanc des yeux. Nous nous intéressons aujourd’hui à l’un d’entre eux, le Colonel Modibo Koné, ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile.Chargé de la sécurité de quelques 21 millions de Maliens, le ministre Koné n’a pas mis du temps à confirmer son incapacité et son manque de vision pour endiguer le phénomène de l’insécurité non seulement dans la capitale, mais aussi dans les grandes villes du pays. De mémoire de Malien, jamais l’insécurité n’a atteint des proportions aussi inquiétantes qu’aujourd’hui. Ça tue à tous les bouts de rue de la capitale. Des scènes de guérilla urbaine avec des armes de guerre sous le nez et à la barbe du ministre, confortablement assis dans son bureau 5 étoiles, sous l’air conditionné payé avec les impôts du contribuable. Il n’en a cure que des braqueurs ou des coupeurs de routes tuent les Maliens, le plus difficile pour lui est de se gaver de mets délicieux et du meilleur breuvage importé. Bref, tout ce dont il rêvait quand il commandait une unité des forces armées dans le Centre du pays. Aujourd’hui, il a les moyens de se l’offrir. Bon de toute façon, il n’a que claquer du doigt et un méchoui est servi dans les meilleurs délais.
Boubou trop ample pour le colonel ?

Au lendemain du coup de force ayant conduit à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, Modibo Koné et ses camarades ont tenté de se maintenir dans la direction de la transition. Mais c’était sans compter avec la détermination du peuple malien et de la communauté internationale. Malgré tout, ils se sont créé des postes ex nihilo pour rester au sommet de l’appareil d’Etat. Ensuite, ils se sont taillé la part du lion dans le gouvernement de transition. C’est ici que Modibo Koné qui s’est jamais vu, même dans ses rêves les plus doux, en tant que chef d’état-major encore moins ministre, a eu l’occasion de se hisser dans le fauteuil du patron de la sécurité intérieure. Un rêve de gosse pour cet élément de la Garde nationale, mais il ne mesurait pas la lourdeur de la mission et la hardiesse de la tâche à ce niveau de responsabilité. Le temps qu’il finisse de faire le tour des locaux luxueux du bâtiment de son département, les réalités du terrain viennent mettre à nu son incapacité et son manque de vision pour sécuriser les Maliens et leurs biens. En quelques semaines, ce sont au moins des dizaines de cas de braquage à l’arme lourde, soit dans la capitale, en pleine journée, ou sur les axes principaux desservant les régions. Des scènes parfois dignes d’un film de science fiction. Notre officier de ministre, dont les faits d’armes dans la sécurisation du Centre du pays se font encore attendre, est tiré de sa léthargie mais incapable d’y remédier faute de vision. Le temps pour lui de profiter de la voiture blindée de service et les autres avantages liés au poste de ministre, les Maliens tombent et continuent de tomber sous les balles des braqueurs et autres délinquants de grands chemins qui pullulent.

La com qui cache mal la réalité du terrain

Au lieu de faire face à ce phénomène récurrent qui empêche les populations de dormir, Modibo Koné n’a trouvé mieux que de se vanter dans les colonnes de la presse malienne.

On présente le colonel Koné comme un Messie. Or, l’insécurité quotidienne et son lot de victimes est un fait qui crève les yeux.   Ils sont nombreux les Maliens qui s’interrogent désormais sur les capacités techniques et intellectuelles de cet officier à endiguer l’insécurité.

Pour sûr, le ministre Modibo Koné se pavane entre les différentes unités de la Police, de la Garde nationale et de la Gendarmerie, sous prétexte d’une visite de prise de contact. Pendant ce temps, les Maliens ont peur d’aller à l’autre coin de la rue, au risque de se faire braquer ou se faire tuer.

« Vous pouvez, chers Maliens, mourir en paix, en attendant que notre colonel de ministre finisse de s’accommoder des délices du pouvoir ».

Dieu veille !

Harber MAIGA

Source: Azalaï Express



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