QUAND UN PRESIDENT NOMMÉ OUBLIE QU’IL N’A PAS ÉTÉ ÉLU

Ce lundi 14 décembre, le chef de l’Etat du Mali, le Colonel Major, Bah N’daw, à la retraite, était en Côte d’Ivoire, où il a assisté à la cérémonie d’investiture du président Alassane Dramane Ouattara. Là bas, le président de la transition s’est entretenu avec des maliens résidant en Côte d’Ivoire. Dans son entretien avec ceux-là, Bah N’daw, au lieu de prononcer un discours d’unité nationale, s’est livré au spectacle. En Bamanakan, le président malien a affirmé :  » toute personne qui jouit de ses facultés n’observera pas de mot d’ordre de grève, en ces temps…. le bras de fer est désormais engagé entre nous… ». Ces propos, selon le président Bah N’daw sont adressés aux administrateurs civils et peut-être aux militants de l’UNTM.  Cependant, la question qui mérite d’être posée, est de savoir, comment un président nommé peut avoir le courage de dire de tels propos?

Ancien garde rapproché, du defunt président dictateur, Moussa Traoré, le Colonel Major Bah N’daw est nommé chef de l’Etat du Mali, à la faveur du coup d’État militaire du 18 août dernier, par les Colonels du comité national pour le salut du peuple, CNSP. Et c’est à la surprise générale que cet homme qui se dit président civilo-militaire, a été nommé. Et il faut le dire, sa nomination avait suscité de l’espoir chef beaucoup de maliens. Sa rigueur et son honnêteté avaient été évoquées par les maliens.

Malheureusement, il s’avère que pour une autre fois, les maliens se sont trompés de personne. Bah N’daw d’en temps et celui de maintenant ne sont pas la même personne. Celui de maintenant semble être une marionnette au service des colonels du CNSP. Depuis la composition du gouvernement de transition, les maliens attendent avec impatience, la déclaration de biens du président, du vice-président et des membres du gouvernement. Bah N’daw est incapable de mettre la pression pour que cela soit. Puis, le président civilo-militaire est resté muet face à la nomination des membres du comité national de transition CNT. Cet autre processus a violé le décret du président Bah N’daw.

Malheureusement, au lieu de prendre ses responsabilités face à ces comportements, le président Bah N’daw veut s’attaquer au droit à la liberté syndicale. Bah N’daw s’attaque aux grévistes et va jusqu’à se demander si ceux-là jouissent de leur faculté. Bien sûr que le militaire Bah N’daw peut agir ainsi. Un militaire n’a pas de liberté d’association. Quant au président Bah N’daw, c’est une erreur monumentale de sa part.

En réalité Bah N’daw, ayant appris du président Moussa Traoré, ne sait pas c’est quoi la démocratie.  Bah N’daw ne connaît que la gestion dictatoriale. Donc il est difficile pour le vieux président, de faire la part des choses entre un nommé et un élu. Dans tous les cas, le papa des colonels doit savoir, que beaucoup avaient dit de tels propos avant lui mais que tout ceux-ci ont été rattrapés par l’histoire. Que Bah N’daw se souvienne quand Moussa Traoré disait : » je mettrai du feu sur leur tête ».

                                        Douba Dembélé

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