LE TISSU SOCIAL: TOUT CE QUI NOUS RESTE DU MALI EST DÉSORMAIS EN DANGER

Un comédien dogon fait une vidéo comique dans laquelle il imite drôlement un Bwa…après cette vidéo, il sort pour présenter ses excuses à certains Bwa qui l’avaient interpellés. Rien d’anormal n’est-ce pas?

Personnellement, j’ai été choqué de devoir assister à cette scène dans ce pays! Oh mon Dieu! Que devient le Mali?

Le cousinage à plaisanterie est l’une des dernières valeurs qui nous reste encore et elle est en voie de disparition! Quel nouveau code empêcherait un dogon de plaisanter avec un Bwa ? Oh non!!!

Ce pays qu’on a tant chéri se meurt et son pronostique vital est désormais sérieusement engagé! Le Mali n’est pas que des institutions, des hommes politiques, une carte imaginaire! Non le Mali c’est la somme des relations entre les diverses communautés qui le composent!

Le Mali c’est l’interaction entre les uns et les autres assaisonnée par le grand cousinage que tout le monde nous envie! Si le Mali tient après tant de crises, c’est grâce à ce ciment hyper solide fabriqué des mains de nos ancêtres!

C’est en raison de ces petites plaisanteries qui nous lient que le Mali tient encore malgré les atrocités que nous vivons. Le territoire on l a perdu! Les institutions ne répondent plus! Les présent et l’avenir sont incertains, seul notre vieux tissu social reste encore du Mali d’antan: tachons de le préserver!

Dans ce pays on a toujours eu certains clichés pour désigner une communauté:

– Le songhoy était vu comme le boutiquier du quartier! Bien avant l’invasion des mauritaniens, tous les boutiquiers étaient appelés « Maiga »!
– Le Bwa est connu dans l’imaginaire comme un grand amateur du dolo et de la viande de chien
– Le bambara, malgré sa conversion à l’Islam, reste attaché à ses fétiches
– Le Sarakole, cet illettré qui a connu le monde moderne en Occident et qui a des goûts vestimentaires bizarres!
– Le touareg ce monsieur qui aime toujours créer des rebellions donc c’est un rebelle.
– Le dogon, ohhh les dogons! Les dieux de la bêtise sur terre! Ils ne comprennent jamais rien.
– Le peul, ce radin éternel qui préfèrent mourir que de dépenser un sou..

Ceci sont des exemples parmi tant d’autres  sur les dérisions que les communautés ont des unes et des autres et ça n’a rien de sérieux ou de méchant! Le but de ces faux clichés n’est pas de blesser quiconque mais de rire et de partager ce qui nous est le plus cher: le Mali de tous!

On les utilise pour se rappeler chaque fois l’un de l’autre! Pour célébrer dans le rire la diversité de ce beau pays! Ceux qui ne le comprennent pas ne comprendront jamais l’esprit de ce beau patrimoine commun!

Fraternellement votre!

M. ASSORY

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