Démolition des constructions dans la zone aéroportuaire : Un énorme gâchis pour l’Etat et les propriétaires !

Afin de libérer la zone aéroportuaire occupée par des constructions  illégales  le ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dionké Diarra, a personnellement conduit, le 14 janvier, une opération de démolition. Ses homologues de la Sécurité et de la Protection civile, col Modibo Koné et des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo, étaient au rendez-vous. La première phase de cette opération de démolition concerne 1660 hectares.
L’Etat du Mali fait constamment face à une spéculation foncière de certains élus municipaux, agents domaniaux et fonctionnaires véreux. Ainsi en violation flagrante des dispositions légales et règlementaires, il est courant de voir que le domaine public soit morcelé par des maires, préfets et sous-préfets, gouverneurs. Ce phénomène s’appuie sur la naïveté des populations qui n’aspirent qu’à avoir leurs propres logements. Mais aussi, il s’appuie du laxisme des plus hautes autorités de l’Etat qui ne font rien pour l’arrêter, simplement parce que certains Hauts fonctionnaires de l’Etat (bénéficiaires de parcelles illégales) sont des complices des maires, agents domaniaux et représentants de lEtat véreux. Cest le cas du morcellement illicite de la zone aéroportuaire de l’Aéroport Modibo Keïta Bamako-Sénou.
A travers le décret n°99-252/P-RM du 15 septembre 1999 portant classement d’une parcelle de terrain à usage d’emprise aéroportuaire d’une superficie de 7194 hectares, ce domaine aéroportuaire est classé. Il ne devait donc pas faire lobjet de lotissement par quelle que structure quelle soit. Mais malheureusement, au vu et au su de tout le monde, ce domaine aéroportuaire a fait l’objet de lotissement et d’occupations illicites. Le phénomène a pris de l’ampleur jusquà ce que les constructions illégales se soient dangereusement rapprochées du site de l’aéroport. Cette situation, si elle ne changeait pas, allait provoquer le retrait, par l’Aviation civile internationale, de la licence de laéroport Modibo Keita Bamako-Sénou comme desserte internationale. Il fallait vite agir avant l’échéance de l’ultimatum de l’Aviation civile internationale.
D où la production par le président de la Transition d’une lettre confidentielle n°073/P-TM du 12 octobre 2020 instruisant la démolition des constructions et occupations illicites. L’entreprise Africa Construction Corporation a été sélectionnée par l »Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) pour effectuer la démolition. Son coût s’élève à 320 888 628 FCFA. C’est l’argent du contribuable malien qui va hélas servir de démolir des constructions illégales de certains citoyens têtus ou naïfs. Lesquels ont eu à investir collectivement des dizaines de milliards FCFA qui vont partir en poussière. N’est-ce pas un énorme gâchis pour notre cher pays dont les pauvres populations peinent à réunir de l’argent pour construire leurs maisons ?
De nombreuses parcelles appartenant au domaine public sont illicitement occupées dans notre pays, notamment dans la capitale Bamako et sa zone périurbaine, par des individus ou agences immobilières. Souvent des villages entiers sont spoliés de leurs terres ancestrales. Dorénavant, l’Etat doit s’investir afin que de tels actes ne se reproduisent plus. Cela exige que des dispositions soient impérativement prises afin que des agents domaniaux et maires véreux coupables puissent répondre de leurs forfaits.
Plus que jamais, il est temps que L’Etat du Mali cesse d’être laxiste pour entièrement s’assumer. Il y va non seulement de sa crédibilité mais aussi et surtout de lintérêt général des populations maliennes !

Gaston Traoré



Source : mandeinfos.com

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