Des gilets jaunes français à propos des troupes françaises au Mali : « L’armée française a été inefficace au Mali…»

Yannick Caroff et Sébastien Perimony sont, depuis quelques jours, à Bamako pour participer à une manifestation anti politique française au Mali prévue pour ce 20 janvier 2021. Tous gilets jaunes, les sujets français ont, en compagnie des organisateurs de la manifestation (Yèrèwolo débout sur les remparts) animé, dimanche 17 janvier, une conférence de presse à la maison de la presse.

« Je suis venu vous dire qu’il y a une vraie France, des Français qui en ont marre des dirigeants qui font du néocolonialisme, qui ne profitent pas à l’ouvrier et aux fonctionnaires français, mais à un petit groupe des gens qu’on appelle les oligarques qui financent les élections », explique Yannick Caroff. Emmanuel Macron qui dirige le pays « ne représente pas les Français ». Ce gilet jaune d’accepter Macron représentant du peuple français. « Emmanuel Macron n’est pas le représentant du peuple français, c’est le représentant de l’oligarchie financière mondiale. Ce n’est pas du complotasse, c’est factuel », a-t-il déclaré

Pour ce gilet jaune précise, Macron n’est qu’une marionnette des financiers.

Le peuple français est contre l’occupation de l’armée française au Mali, a-t-il dit, ajoutant : « Il faut qu’elle retourne à la maison dès maintenant ».

Présente au Mali depuis 2013, l’armée française a été inefficace, regrette le conférencier qui ajoute : « Ils ne sont pas deux, ni cent sur le territoire malien. Ces militaires français sont des milliers, mais la question : est-ce que cela a réduit des attaques et tueries ? La réponse est non. Ils sont là pour la formation des militaires maliens, mais est-ce que ceux-ci sont formés ? Je dirais non ».

À entendre Sébastien Perimony, des gilets jaunes ont tenu une manifestation de soutien aux militaires maliens en 2019. Cela, dit-il, face à une situation chaotique organisée par mon pays (la France). Il a félicité le courage et le combat héroïques des FAMa qui travaillent dans des conditions difficiles et a plaidé pour le départ des troupes françaises au Mali.

Faisant à allusion à un discours tenu en septembre 1961 par l’ex-président Modibo Keita, le sujet français demeure convaincu d’une chose : nous ne confondrons jamais les peuples avec des gouvernements qui les dirigent contre leur propre gré. Ce conférencier qui se reconnait dans les idéaux de Modibo Keita enseigne qu’il « va, à nouveau, falloir créer sa propre monnaie, une banque nationale ; des projets de développement industriel comme l’a fait Modibo ».

Aux Maliens, le gilet jaune a été clair : « Vous avez une chance unique par le travail que vous avez fait. C’est-à-dire, le début de la révolution qui a fait partir un président marionnette (IBK). Le CNT a été créé, vous devrez aller jusqu’au bout maintenant. Ne l’écoutez jamais, si le CNT ne vous présente pas des projets de développement ».

Ce gilet jaune français a également fait des révélations fracassantes. Pour lui,les soldats français sont morts au nord du Mali parce qu’ils n’avaient pas des outils nécessaires, ils avaient des « vieux blindés ». « Il faut que ça s’arrête, on envoie ces militaires français mourir dans des sales boulots au Mali, au Congo, en Syrie et partout dans le monde », a-t-il énoncé.

 Les vérités de Adama Ben Diarra dit le cerveau

« Depuis que le MNLA a été reçu à L’Elysée, la crise malienne a éclaté deux mois après (17 janvier 2012). Nous sommes là, ce 17 janvier 2021, avec des braves français et des Maliens de la diaspora afin qu’on puisse libérer le Mali », explique Adama Diarra. Quand on parle de la France-Afrique, on parle, selon lui, des ennemis de l’intérieur et de l’extérieur du Mali. En réaction aux propos de Malick Diaw, président du CNT, le panafricaniste a été clair : « Celui qui est avec le Mali est avec nous. Mais celui qui laisse le Mali nous laisse nous aussi ». L’enfant terrible de Kati dit être dans le CNT pour défendre le pays et dénoncer le mal que fait la France au Mali. Aussi, a-t-il renoncé à tous ses avantages dans le CNT. « Le salaire des membres du CNT est 1 millions cinq cent mille F CFA par mois. Je m’en fou. Nous devons passer 15 mois au CNT. Le total de cet argent fait 22 millions 5 cent mille F CFA, je ne touche pas à un seul franc », a-t-il promis.

Ce n’est pas la prison ou la mort qui vont nous intimider, a-t-il dit, ceux qui s’opposent à notre combat partirons comme IBK. Ce 20 janvier restera une date histoire, la France pliera ses bagages, a-t-il promis.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS



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