Russie: interpellations massives lors de nouvelles manifestations pro-Navalny

La police a interpellé ce 31 janvier dimanche plus de 1 000 personnes dont 142 à Moscou, lors d’une nouvelle journée de manifestations en cours pour exiger la libération d’Alexeï Navalny, selon le décompte de l’ONG OVD-Info. L’opposant russe a été arrêté il y a dix jours à son retour d’Allemagne. Les manifestants dénoncent de plus en plus fort la corruption au sommet de l’État. Des rassemblements sont prévus tout au long de la journée, mais certains ont déjà commencé, notamment en Sibérie.

Selon OVD-Info, organisation spécialisée dans le suivi des manifestations, les arrestations ont eu lieu dans au moins 35 cités russes. À Moscou et à Saint-Pétersbourg, la présence des forces de police est massive. Un dispositif particulièrement impressionnant dans la capitale russe : 9 stations de métro fermées, l’hyper centre totalement bouclé et saturé de policiers… Le dispositif est tellement important que les manifestants ont dû changer plusieurs fois de lieux de rassemblements.

Des consignes circulent sur les réseaux sociaux mais les cortèges ont dû mal à se former, et sont très vite dispersés par la police. Il est dans ces conditions très difficile de mesurer l’ampleur de la mobilisation, et d’évaluer si elle est aussi importante que la semaine dernière.

Rassemblement sur les eaux glacées à Vladivostok

Dans d’autres villes de Russie, notamment à Ekaterinbourg dans l’Oural et à Novossibirsk en Sibérie, ce sont plusieurs milliers de personnes qui ont répondu à l’appel d’Alexeï Navalny et de ses partisans, cela mlagré la pression policière et le risque d’arrestation.

Les rassemblements ont débuté dans la partie la plus orientale du pays. À Vladivostok par exemple, les manifestants dispersés par la police ont d’ailleurs décidé de finalement se retrouver sur les eaux glacées qui bordent la ville. Il faut dire que ces rassemblement dans l’Extrême-Orient et en Sibérie se font par des températures glaciales, -30 à -40 degrés par endroits.

C’est d’ailleurs ce qui avait frappé les observateurs la semaine dernière : le nombre inédit de villes en Russie où les manifestations se sont déroulées – dans des lieux où jamais depuis la fin de l’URSS on ne s’était mobilisé sinon pour des causes locales.

Intimidations

Avant cette journée, les autorités ont tout fait pour intimider les partisans de Navalny. Des intimidations qui visent d’abord l’entourage de l’opposant, avec une vingtaine de perquisitions et de nombreuses arrestations intervenues dans le courant de la semaine.

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Plusieurs figures de l’opposition, des proches d’Alexeï Navalny sont poursuivis pour avoir lancé des appels à manifester en dépit des restrictions liées au coronavirus, et elles ont été assignées à résidence.  

Les autorités russes ont prévenu : elles se montreront très fermes à l’égard des personnes qui iraient manifester, les rassemblements étant considérés comme illégaux. Des arrestations très nombreuses sont à prévoir – il y en a eu 4 000 au total la semaine dernière. Et elles ont déjà commencé ce dimanche : l’ONG OVD Iinfo dénombrait ce dimanche matin une centaine d’arrestations, dont la moitié à Vladivostok.

Pour les autorités, il s’agit clairement de décourager les Russes, de casser la mobilisation qui est née la semaine dernière et que les partisans de Navalny aimeraient installer dans la durée. « N’ayez pas peur, a déclaré de son côté Alexeï Navalny dans une lettre écrite de sa prison et publiée sur Internet. La majorité est de notre côté, allez la réveiller. »

Source: RFI 

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