Énergie du Mali : 7 milliards de pertes par an à cause de la fraude

En prélude de la période  des fortes chaleurs qui nécessitent une augmentation des besoins d’électricité, le ministre de  l’énergie et de l’eau, Lamine Traoré, a annoncé hier mardi 9 février,  l’ouverture d’une vaste campagne  contre les fraudeurs.

« Sept milliards FCFA de pertes  chaque année à cause des branchements illicites, les manœuvres défectueuses sur les compteurs », a  déploré le ministre Lamine Traoré, lors d’une conférence presse,  qui  a annoncé  une campagne de  nettoyage  pour lutter contre la fraude dans le secteur de l’énergie.  Cette opération de contrôle, a-t-il expliqué,  mettra l’accent sur le réseau de distribution de l’EDM S.A afin d’identifier les   clients ou les agents indélicats qui s’adonnent  à ce travail peu orthodoxe.   «Un système  est mis en place  pour traquer les fraudeurs »,  prévient le ministre Traoré, ajoutant que  les mesures répressives ou punitives  seront désormais prises contre les éventuels responsables.

Lesquelles, a-t-il poursuivi, pourraient aller jusqu’à l’ouverture des poursuites judiciaires,  la soustraction du compteur du consommateur voire l’interdiction de  consommation de  l’électricité.  « J’ai donné des instructions à la nouvelle équipe de l’EDM de débusquer les  fraudeurs et de les punir sans  complaisance », a ordonné le ministre avec un ton ferme devant la presse.  Lequel  annonce que les agents de l’EDM seront désormais dotés des badges  de services sur lesquels leur numéro matricule, les noms et les prénoms figureront. « N’accepte plus un agent de l’EDM tant qu’il n’est pas doté de son badge de travail », exhorte le ministre.

L’objectif de cette campagne est  de soutenir le coût de la production qui, selon lui, aujourd’hui est supérieure au prix de vente.  L’énergie du Mali veut  palier aux coupures intempestives lors de la période de pointe en menant une nouvelle politique de tolérance zéro contre les faussaires. Ce, pour  permettre à  la société  de maîtriser les coûts et les revenus d’assurances. Celle-ci  aura pour avantage de réduire les déficits d’électricité. « Ce déficit s’élevait à 39 milliards FCFA en 2019 et à 79 milliards FCFA en 2020 », relève le ministre Lamine Traoré, qui mise sur la maitrise des charges.

Par ailleurs,  le ministre  a  indiqué cette occasion  pour déplorer le manque d’investissement dans le secteur de l’énergie. A l’en croire,  ce secteur vital à l’économie du pays a été privé d’investissement pendant ses trente dernières années. Ce qui expliquerait, selon lui, la vétusté des installations énergétiques  souvent à l’origine des délestages  d’électricité.

Pour clore, le ministre de l’énergie a annoncé que  son département  est en train de travailler sur des stratégies qui faciliteront le recouvrement  et paiement des  frais d’électricité, les procédures d’obtention des compteurs  à moindre coût.

Au Mali, le secteur de l’énergie est subventionné par l’Etat à 30 milliards FCFA par an et totalise aujourd’hui une dette 180 milliards FCFA suite à l’importation de l’énergie, notamment  de la Côte d’Ivoire.

Siaka DIAMOUTENE
Source: Maliweb.net 

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