L’opération Barkhane au Sahel, dont l’avenir a été débattu mardi au Sénat, a enregistré plusieurs succès militaires mais est de plus en plus contestée par la population locale, qui lui reproche notamment des récentes frappes aériennes dans un village malien.
“Nous avons gagné cette guerre. Nous avons chassé les terroristes. Nous avons sécurisé le Nord”, proclamait François Hollande le 19 septembre 2013 à Bamako, au Mali, quelques mois après le début de l’opération Serval. Depuis remplacée par l’opération Barkhane, étendue à cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), celle-ci se poursuit encore huit ans plus tard, avec 5.100 soldats français toujours engagés au Sahel. Elle s’est retrouvée au cœur des débats du Sénat, mardi après-midi, une semaine avant un nouveau sommet du G5 Sahel prévu à N’Djaména, au Tchad.
Celui-ci pourrait acter un “ajustement” des forces françaises, selon l’expression utilisée par Emmanuel Macron lors de ses vœux aux armées, le 19 janvier. Selon un bilan de l’état-major des armées communiqué à Franceinfo, 51 militaires ont péri en opération au Sahel depuis 2013, dont cinq en décembre et janvier dernier, au Mali. A cela s’ajoute le bilan de Barkhane sur le plan sécuritaire, assez mitigé.
Des succès militaires et une armée malienne mieux préparée
Bien qu’aucun chiffre public n’existe quant au nombre de djihadistes tués depuis 2013, les militaires français ont néanmoins connu plusieurs succès. Abdelmadek Droukdel, fondateur d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), a ainsi été tué par les forces françaises en juin 2020. Par ailleurs, l’armée française a réussi à repousser l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) dans la zone dite “des trois frontières”, à cheval entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, où prospèrent habituellement les groupes djihadistes, comme l’explique Les Echos. C’est toutefois dans cette zone que les cinq derniers décès au sein des forces françaises sont intervenus.
Lire aussi – Au Sahel, le djihadisme affaibli après un raid français
Les forces maliennes ont également gagné en maîtrise, estimait mi-janvier dans Le Monde Elie Tenenbaum, spécialiste des questions de défense à l’IFRI : début 2020, “ses bases étaient régulièrement l’objet de raids djihadistes meurtriers et de pillages de ses approvisionnements et armements”, qui auraient cessé. Le général François Lecointre, chef d’état-major des armées, assure lui à RFI qu’il observe au Mali “un début de retour dans certains endroits d’autorités civiles : gouverneurs, maires, autorités de police. Objectivement, aujourd’hui, il y a un mieux”, permis par l’opération Barkhane.
Un ennemi “de plus en plus flou” pour les forces françaises, difficile à déterminer
Les forces françaises butent toutefois contre les transformations du djihadisme dans la région, à commencer par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaida, rival de l’EIGS dont il a pris le relai dans la zone des trois frontières. Le JNIM, né de l’alliance de plusieurs groupes, est une organisation “au sein de laquelle il est difficile de distinguer ce qui relève strictement du djihadisme et ce qui relève de l’insurrection locale”, expliquait encore Elie Tenenbaum dans Le Monde. Le nombre de civils morts dans des attaques djihadistes, collecté par l’ONG Acled, spécialisé dans la collecte de data dans les zones de conflit, a d’ailleurs considérablement augmenté en 2019 et 2020.
Source : Le Journal du dimanche
“Nous avons gagné cette guerre. Nous avons chassé les terroristes. Nous avons sécurisé le Nord”, proclamait François Hollande le 19 septembre 2013 à Bamako, au Mali, quelques mois après le début de l’opération Serval. Depuis remplacée par l’opération Barkhane, étendue à cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), celle-ci se poursuit encore huit ans plus tard, avec 5.100 soldats français toujours engagés au Sahel. Elle s’est retrouvée au cœur des débats du Sénat, mardi après-midi, une semaine avant un nouveau sommet du G5 Sahel prévu à N’Djaména, au Tchad.
Celui-ci pourrait acter un “ajustement” des forces françaises, selon l’expression utilisée par Emmanuel Macron lors de ses vœux aux armées, le 19 janvier. Selon un bilan de l’état-major des armées communiqué à Franceinfo, 51 militaires ont péri en opération au Sahel depuis 2013, dont cinq en décembre et janvier dernier, au Mali. A cela s’ajoute le bilan de Barkhane sur le plan sécuritaire, assez mitigé.
Des succès militaires et une armée malienne mieux préparée
Bien qu’aucun chiffre public n’existe quant au nombre de djihadistes tués depuis 2013, les militaires français ont néanmoins connu plusieurs succès. Abdelmadek Droukdel, fondateur d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), a ainsi été tué par les forces françaises en juin 2020. Par ailleurs, l’armée française a réussi à repousser l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) dans la zone dite “des trois frontières”, à cheval entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, où prospèrent habituellement les groupes djihadistes, comme l’explique Les Echos. C’est toutefois dans cette zone que les cinq derniers décès au sein des forces françaises sont intervenus.
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Les forces maliennes ont également gagné en maîtrise, estimait mi-janvier dans Le Monde Elie Tenenbaum, spécialiste des questions de défense à l’IFRI : début 2020, “ses bases étaient régulièrement l’objet de raids djihadistes meurtriers et de pillages de ses approvisionnements et armements”, qui auraient cessé. Le général François Lecointre, chef d’état-major des armées, assure lui à RFI qu’il observe au Mali “un début de retour dans certains endroits d’autorités civiles : gouverneurs, maires, autorités de police. Objectivement, aujourd’hui, il y a un mieux”, permis par l’opération Barkhane.
Un ennemi “de plus en plus flou” pour les forces françaises, difficile à déterminer
Les forces françaises butent toutefois contre les transformations du djihadisme dans la région, à commencer par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaida, rival de l’EIGS dont il a pris le relai dans la zone des trois frontières. Le JNIM, né de l’alliance de plusieurs groupes, est une organisation “au sein de laquelle il est difficile de distinguer ce qui relève strictement du djihadisme et ce qui relève de l’insurrection locale”, expliquait encore Elie Tenenbaum dans Le Monde. Le nombre de civils morts dans des attaques djihadistes, collecté par l’ONG Acled, spécialisé dans la collecte de data dans les zones de conflit, a d’ailleurs considérablement augmenté en 2019 et 2020.
Source : Le Journal du dimanche