Le premier ministre Moctar Ouane a présenté, le vendredi dernier, devant le Conseil national de la Transition, le Plan d’Action du Gouvernement. Le PAG est composé de 6 axes déclinés en 23 objectifs, adossés à 275 actions à évaluer à travers 291 indicateurs. Le plan d’action est bien ambitieux. Mais il n’est pas, du tout, facile de pouvoir réaliser toutes ces actions en seulement un an et quelques mois. Le timing pose problème.
Expliquer aux membres de l’organe législatif le plan d’action du gouvernement de la transition dans les quelques mois qui restent. Tel était l’objectif de la présentation, par le premier ministre Moctar Ouane, du PAG devant le Conseil national de la Transition. Cet exercice, Moctar Ouane le considère comme « un devoir de transparence dans la gestion des affaires de la cité et de redevabilité ».
Le chef du gouvernement a, ensuite, indiqué le PAG comporte 6 axes déclinés en 23 objectifs, adossés à 275 actions à évaluer à travers 291 indicateurs.
Renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire national
Comme on pouvait s’y attendre vu la situation sécuritaire dégradante du pays depuis des années, le premier axe du plan d’action du gouvernement concerne le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Diligenter la relecture, l’appropriation et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ; accélérer le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants dans le Nord et le Centre du pays ; la dissolution effective de toutes les milices d’auto-défense ; le redéploiement des forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national sont, entre autres, les priorités du gouvernement dirigé par Moctar Ouane.
Sur la priorité du 1er axe, c’est l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Des Maliens dénoncent la volonté, selon eux, affichée des autorités transitoires d’aller vers la mise en œuvre intégrale de ce document. A ce sujet, il est prévu, dans le plan d’action, l’organisation de concertations avec les parties prenantes sur la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Au niveau de la priorité 4 de l’axe 1, c’est-à-dire le redéploiement des forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national, le gouvernement annonce plusieurs mesures dont le renforcement des capacités opérationnelles des FAMa à travers : l’augmentation des effectifs de 25 000 nouvelles recrues ; la construction de 42 postes de sécurité ; l’acquisition de matériels et d’équipements militaires ; la formation d’unités organiques.
Promotion de la bonne gouvernance
La bonne gouvernance, c’est ce que réclame beaucoup de Maliens. Le gouvernement s’est donc engagé dans ce combat à travers l’axe 2 de son plan d’action. Les priorités au niveau de cet axe sont, entre autres : la restauration de l’autorité et l’utilité sociale de l’État à travers la fourniture des services sociaux de base ; la promotion de la citoyenneté et le civisme à travers l’éducation et la culture ; le renforcement de la lutte contre l’impunité et accentuer la lutte contre la corruption ; la rationalisation des dépenses publiques en réduisant le train de vie de l’État ; l’audit de la gestion des fonds alloués aux secteurs de la sécurité, de la défense et de la justice dans le cadre des lois d’orientation et de programmation.
Refondation du système éducatif
Même si ce n’est pas une chose aisée, le gouvernement de la transition promet de refonder le système éducatif malien. Pour l’atteinte de cet objectif, sa première priorité, selon le premier ministre, c’est de « négocier un moratoire avec les partenaires sociaux de l’éducation à travers la mise en place d’un cadre de concertation régulier ».
Le premier ministre, son gouvernement, mettra, à ce niveau, en place un cadre légal de discussions qui associera l’ensemble des partenaires sociaux de l’École (administration scolaire, corps enseignant, syndicats, parents d’élèves) autour des problèmes de l’École et permettra de les aborder en toute responsabilité. Il est prévu également, comme actions, la redynamisation du cadre permanent de concertation avec les partenaires sociaux afin d’obtenir un moratoire sur toutes les revendications d’ordre corporatiste et l’implication des personnes ressources.
La 2ème priorité du gouvernement dans cet axe 3, c’est la refonte du système éducatif. Mais en quoi faisant ? La tenue des assises nationales sur l’éducation ; la relecture et validation du guide d’évaluation selon l’approche par compétence (APC) pour l’enseignement technique et professionnel ; l’élaboration d’une stratégie et d’un plan de généralisation progressive du curriculum bilingue de l’enseignement fondamental des niveaux 1, 2, 3 et 4 ; l’élaboration du manuel de procédures de gestion des établissements d’enseignement professionnel (incluant la gestion des unités mobiles de formation) …sont des actions prévues pour le gouvernement de la transition.
Réformes politiques et institutionnelles
Au niveau de cet 4ème axe, le gouvernement s’est fixé 4 priorités. Mais ce qui attire beaucoup l’attention de pas mal de Maliens, c’est la priorité 3 : l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle constitution. Dans sa présentation, le premier ministre a rappelé les tentatives avortées de la révision de la constitution avant d’annoncer une nouvelle. « En tirant les leçons de ces différentes initiatives et sur la base des recommandations des journées de concertation nationale des 10, 11 et 12 septembre 2020, seront engagées des réformes politiques et institutionnelles », a-t-il annoncé. Plusieurs mesures sont annoncées pour la réussite de cette révision. Elles sont : la rédaction de l’avant-projet de nouvelle Constitution, avec la revue et la consolidation des précédents projets de révision constitutionnelle ; l’adoption du projet de constitution, avec l’organisation de concertations régionales et nationales sur l’avant- projet de Constitution ; l’organisation de la campagne référendaire.
Les Maliens vont accepter cette énième tentative ? La violation de l’article 118 de la Constitution est-elle toujours d’actualité ? Le futur nous le dira.
Le pacte de stabilité sociale
La crise a fragilisé la cohésion entre les Maliens. Elle a également brisé la confiance entre les communautés. C’est pourquoi, le gouvernement trouve nécessaire d’adopter un pacte de stabilité sociale.
A ce niveau, la question du dialogue avec les djihadistes maliens est revenue. Le gouvernement malien reste toujours dans cette dynamique. C’est pourquoi le premier ministre annonce l’organisation de missions de bons offices et l’élaboration d’une stratégie de dialogue et de déradicalisation.
L’organisation d’élections générales
« La consolidation de la démocratie exige notamment le respect des choix populaires à travers les élections. À cet effet, la conduite du processus électoral devant couronner cette transition devra être minutieusement préparée. En plus des élections générales, le calendrier élaboré par le gouvernement prévoit également un référendum », a rassuré le premier ministre dans son document.
La première priorité de cet 6ème axe, c’est l’élaboration du programme des élections. A ce niveau, le premier ministre a rassuré que le gouvernement œuvrera inlassablement à créer un consensus autour du processus électoral et référendaire, à travers notamment : l’évaluation des étapes spécifiques et de leurs contraintes ; l’adoption d’un premier projet de chronogramme.
La 2ème priorité, c’est l’organisation des opérations référendaires et des élections générales. Selon le premier en plus des élections dont celles du Président de la République et des députés, il a été décidé, conformément à l’axe 6 de la feuille de route de la Transition, d’adopter une nouvelle Constitution par voie référendaire.
Le plan d’action présenté par le gouvernement est bien ambitieux. Peut-il le mettre en œuvre ? C’est là la question. Le temps est trop peu. Il sera très difficile pour le Gouvernement de pouvoir mettre à 100% ce plan en œuvre.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS
Expliquer aux membres de l’organe législatif le plan d’action du gouvernement de la transition dans les quelques mois qui restent. Tel était l’objectif de la présentation, par le premier ministre Moctar Ouane, du PAG devant le Conseil national de la Transition. Cet exercice, Moctar Ouane le considère comme « un devoir de transparence dans la gestion des affaires de la cité et de redevabilité ».
Le chef du gouvernement a, ensuite, indiqué le PAG comporte 6 axes déclinés en 23 objectifs, adossés à 275 actions à évaluer à travers 291 indicateurs.
Renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire national
Comme on pouvait s’y attendre vu la situation sécuritaire dégradante du pays depuis des années, le premier axe du plan d’action du gouvernement concerne le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Diligenter la relecture, l’appropriation et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ; accélérer le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants dans le Nord et le Centre du pays ; la dissolution effective de toutes les milices d’auto-défense ; le redéploiement des forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national sont, entre autres, les priorités du gouvernement dirigé par Moctar Ouane.
Sur la priorité du 1er axe, c’est l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Des Maliens dénoncent la volonté, selon eux, affichée des autorités transitoires d’aller vers la mise en œuvre intégrale de ce document. A ce sujet, il est prévu, dans le plan d’action, l’organisation de concertations avec les parties prenantes sur la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Au niveau de la priorité 4 de l’axe 1, c’est-à-dire le redéploiement des forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national, le gouvernement annonce plusieurs mesures dont le renforcement des capacités opérationnelles des FAMa à travers : l’augmentation des effectifs de 25 000 nouvelles recrues ; la construction de 42 postes de sécurité ; l’acquisition de matériels et d’équipements militaires ; la formation d’unités organiques.
Promotion de la bonne gouvernance
La bonne gouvernance, c’est ce que réclame beaucoup de Maliens. Le gouvernement s’est donc engagé dans ce combat à travers l’axe 2 de son plan d’action. Les priorités au niveau de cet axe sont, entre autres : la restauration de l’autorité et l’utilité sociale de l’État à travers la fourniture des services sociaux de base ; la promotion de la citoyenneté et le civisme à travers l’éducation et la culture ; le renforcement de la lutte contre l’impunité et accentuer la lutte contre la corruption ; la rationalisation des dépenses publiques en réduisant le train de vie de l’État ; l’audit de la gestion des fonds alloués aux secteurs de la sécurité, de la défense et de la justice dans le cadre des lois d’orientation et de programmation.
Refondation du système éducatif
Même si ce n’est pas une chose aisée, le gouvernement de la transition promet de refonder le système éducatif malien. Pour l’atteinte de cet objectif, sa première priorité, selon le premier ministre, c’est de « négocier un moratoire avec les partenaires sociaux de l’éducation à travers la mise en place d’un cadre de concertation régulier ».
Le premier ministre, son gouvernement, mettra, à ce niveau, en place un cadre légal de discussions qui associera l’ensemble des partenaires sociaux de l’École (administration scolaire, corps enseignant, syndicats, parents d’élèves) autour des problèmes de l’École et permettra de les aborder en toute responsabilité. Il est prévu également, comme actions, la redynamisation du cadre permanent de concertation avec les partenaires sociaux afin d’obtenir un moratoire sur toutes les revendications d’ordre corporatiste et l’implication des personnes ressources.
La 2ème priorité du gouvernement dans cet axe 3, c’est la refonte du système éducatif. Mais en quoi faisant ? La tenue des assises nationales sur l’éducation ; la relecture et validation du guide d’évaluation selon l’approche par compétence (APC) pour l’enseignement technique et professionnel ; l’élaboration d’une stratégie et d’un plan de généralisation progressive du curriculum bilingue de l’enseignement fondamental des niveaux 1, 2, 3 et 4 ; l’élaboration du manuel de procédures de gestion des établissements d’enseignement professionnel (incluant la gestion des unités mobiles de formation) …sont des actions prévues pour le gouvernement de la transition.
Réformes politiques et institutionnelles
Au niveau de cet 4ème axe, le gouvernement s’est fixé 4 priorités. Mais ce qui attire beaucoup l’attention de pas mal de Maliens, c’est la priorité 3 : l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle constitution. Dans sa présentation, le premier ministre a rappelé les tentatives avortées de la révision de la constitution avant d’annoncer une nouvelle. « En tirant les leçons de ces différentes initiatives et sur la base des recommandations des journées de concertation nationale des 10, 11 et 12 septembre 2020, seront engagées des réformes politiques et institutionnelles », a-t-il annoncé. Plusieurs mesures sont annoncées pour la réussite de cette révision. Elles sont : la rédaction de l’avant-projet de nouvelle Constitution, avec la revue et la consolidation des précédents projets de révision constitutionnelle ; l’adoption du projet de constitution, avec l’organisation de concertations régionales et nationales sur l’avant- projet de Constitution ; l’organisation de la campagne référendaire.
Les Maliens vont accepter cette énième tentative ? La violation de l’article 118 de la Constitution est-elle toujours d’actualité ? Le futur nous le dira.
Le pacte de stabilité sociale
La crise a fragilisé la cohésion entre les Maliens. Elle a également brisé la confiance entre les communautés. C’est pourquoi, le gouvernement trouve nécessaire d’adopter un pacte de stabilité sociale.
A ce niveau, la question du dialogue avec les djihadistes maliens est revenue. Le gouvernement malien reste toujours dans cette dynamique. C’est pourquoi le premier ministre annonce l’organisation de missions de bons offices et l’élaboration d’une stratégie de dialogue et de déradicalisation.
L’organisation d’élections générales
« La consolidation de la démocratie exige notamment le respect des choix populaires à travers les élections. À cet effet, la conduite du processus électoral devant couronner cette transition devra être minutieusement préparée. En plus des élections générales, le calendrier élaboré par le gouvernement prévoit également un référendum », a rassuré le premier ministre dans son document.
La première priorité de cet 6ème axe, c’est l’élaboration du programme des élections. A ce niveau, le premier ministre a rassuré que le gouvernement œuvrera inlassablement à créer un consensus autour du processus électoral et référendaire, à travers notamment : l’évaluation des étapes spécifiques et de leurs contraintes ; l’adoption d’un premier projet de chronogramme.
La 2ème priorité, c’est l’organisation des opérations référendaires et des élections générales. Selon le premier en plus des élections dont celles du Président de la République et des députés, il a été décidé, conformément à l’axe 6 de la feuille de route de la Transition, d’adopter une nouvelle Constitution par voie référendaire.
Le plan d’action présenté par le gouvernement est bien ambitieux. Peut-il le mettre en œuvre ? C’est là la question. Le temps est trop peu. Il sera très difficile pour le Gouvernement de pouvoir mettre à 100% ce plan en œuvre.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS