Birmanie: la banlieue industrielle de Rangoun théâtre de violences

Les manifestations et les violences continuent en Birmanie après le coup d’État militaire. Depuis dimanche, c’est un quartier industriel de Rangoun qui est particulièrement touché avec des dizaines de manifestants pro-démocratie tués. Ce mercredi encore, des panaches de fumée s’échappaient de la zone.

Selon un média local, les forces de sécurité ont brûlé, dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs habitations du quartier industriel de Rangoun Hlaing Tharyar. « Il y avait constamment des coups de feu, on ne pouvait pas dormir », confie un habitant qui explique que la police fouille les voitures, les motos et les téléphones des passants, sachant que les gens ont peur de se faire tirer dessus par les forces de sécurité s’ils sortent.

Le sentiment antichinois monte

Dimanche, plusieurs usines à capitaux chinois avaient été incendiées dans ce quartier. L’origine de ces incendies n’est pas connue, mais depuis le coup d’État du 1er février, le sentiment antichinois a augmenté, certains reprochant à Pékin de ne pas être assez ferme vis-à-vis des putschistes.

Toujours est-il qu’après le début des incendies dimanche, les forces de sécurité ont été déployées et ont tué de nombreux manifestants. La loi martiale a été instaurée dans le quartier, et lundi, de nombreux travailleurs migrants ont pris la fuite pour rentrer chez eux en province.

Mardi soir, des manifestants campaient sur un pont menant à Hlaing Tharyar où ils ont érigé des barricades. Certaines ont été brûlées par les forces de sécurité, provoquant là encore d’épaisses fumées. 

L’UE va prendre des sanctions 

La France a indiqué que l’Union européenne devait approuver lundi prochain des sanctions contre, entre autres, de grandes entreprises birmanes contrôlées par l’armée, selon l’agence de presse Reuters qui voit là la réponse la plus significative de l’UE depuis le coup d’État. 

Ces sanctions suspendront toutes les aides financières et viseront les intérêts économiques de ceux qui sont impliqués dans le coup d’État, a précisé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian lors d’une audition au Sénat mardi.

Source: RFI 

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