Tiébilé Dramé lors de la commémoration du 26 mars : «Plutôt corriger les insuffisances de la démocratie que de retourner à la dictature »

26 mars 1991-26 mars 2021, le Mali a 30 ans de pratique démocratique. Ainsi, pour célébrer l’avènement de la démocratie au Mali , la direction de la Pyramide du souvenir, sous l’égide du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, a organisé, le vendredi 26 mars 2021 en son sein, des activités commémoratives de la journée des martyrs de mars 1991. Au programme de cette journée, il y avait une conférence-témoignages, des projections de film, des expositions photos et la présentation de sketchs. Le thème de la journée était intitulé : « Mars 1991 : un mouvement solidaire ». Au cours de cette cérémonie, l’ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé, Président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), a accordé une interview à la presse dans laquelle il précise qu’il faut « Plutôt corriger les insuffisances de la démocratie que de retourner à la dictature ».

Les travaux de cette journée étaient présidés par la ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme, Mme Kadiatou Konaré, en présence des acteurs du mouvement démocratique, de l’ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, Pr. Ali N Diallo, des anciens ministres comme Tiébilé Dramé, Modibo Kadjoké, Mme Sy Kadiatou Sow, Djiguiba Keïta dit PPR et bien d’autres.

Après l’exécution de l’hymne national du Mali en langue Bambara par les pionniers, les mots de bienvenue du représentant du maire de la commune III de Bamako, la directrice générale de la Pyramide du Souvenir de Bamako, Mme Fadima Coulibaly a mis l’accent sur la lutte menée par le peuple malien pour l’avènement de la démocratie au Mali. « 26 mars 1991- 26 mars 2021, trente ans déjà que le vaillant peuple du Mali, après une lutte âpre et résolue est engagé dans la voie démocratique.

Au prix du sang des martyrs, les évènements de mars 1991 qui ont engendré la victoire sur la dictature un certain 26mars, constituent l’objet de notre débat du jour. C’est la raison pour laquelle, sous l’égide du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, la direction de la Pyramide du souvenir, organise la présente conférence pour donner la parole aux grands témoins, acteurs et militants qui ont animé et organisé au sein de leurs mouvements et associations respectifs cet événement historique », a-t-elle dit. Selon elle, l’occasion leur est ainsi donné de se souvenir et de rappeler l’ardeur, la conviction profonde et la foi réelle qui ont soutenu leur combat afin que la flamme de la révolution démocratique reste à jamais allumée. Selon l’anthropologue, Dr. Salia Malé, les évènements de mars 1991 ont été préparés, ils ont eu une intensité, ils ont recélé une vision du futur, ils ont créé des émotions, ils se sont donné un sens et ils sont porteurs de mémoire. Car portés par des acteurs.

A sa suite, il y a eu des témoignages de certains acteurs du Mouvement Démocratique comme Pr. Ali N Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow, Mme Bintou Maiga, Modibo Kadjogué, Mme Gnamè Bagayogo, Boubacar Koné, Oumar Maiga. Tous sont unanimes que la démocratie a eu des acquis. Selon eux, la démocratie a apporté beaucoup de choses dont la liberté, les infrastructures. Ils reconnaissent cependant que cette démocratie a des insuffisances qu’il faut corriger.

Parmi ces insuffisances, Modibo Kadjoké, ancien ministre, a cité la lutte contre la corruption, le faible taux de participation aux élections, la baisse de niveau scolaire. «On doit pouvoir travailler ensemble et corriger ces insuffisances. On aurait pu mieux faire… », a déclaré Modibo Kadjoké. Outres les témoignages, il y a eu aussi la projection de film sur les grands événements de mars 1991, la présentation du sketch par le groupe Nyogolon et l’exposition photo sur mars 1991.

Dans une interview accordée à la presse, la ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme, Mme Kadiatou Konaré a souhaité que les martyrs de mars 1991 puissent servir de source d’inspiration pour le Mali. Avant d’exprimer son ambition de préserver la mémoire pour la valorisation de la culture. En outre, elle a mis a l’accent sur le thème de la journée qui s’intitule : « Mars 1991 : un mouvement solidaire ». Selon la ministre Kadiatou Konaré, sans solidarité, il n’y a pas de combat qu’on puisse aboutir.

Au cours de cette cérémonie, l’ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé, Président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), a aussi accordé une interview à la presse dans laquelle il indique que la journée du 26 mars est une journée d’hommage à l’endroit des martyrs du 26 mars 1991 qui ont lutté pour l’avènement de la démocratie au Mali. Avant d’évoquer également les différentes luttes menées par le peuple malien dont les étudiants pour la démocratie avant mars 1991. Selon lui, la démocratie ayant abouti à la liberté d’expression et d’association, n’est pas une petite chose. A cet effet, il a invité tout le peuple malien à œuvrer pour l’enracinement de la démocratie au Mali. « On ne peut pas dire que tout est rose dans la pratique démocratique au Mali. Mais en critiquant ce qui n’a pas marché, on ne doit pas profiter pour dire que rien n’a marché dans la démocratie au Mali comme s’il fallait retourner en arrière. Que Dieu nous préserve du retour en arrière ! Si on retourne à la dictature, cela n’est bon ni pour le Mali, ni pour le peuple malien. Il faut plutôt travailler à corriger ensemble les insuffisances de la démocratie que de retourner à la dictature », a conclu Tiébilé Dramé.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain 

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