L’armée française avait assuré qu’elle n’avait abattu que des djihadistes lors de cette opération dans le centre du Mali, le 3 janvier dernier.
La France a été accusée par un rapport de l’ONU, publié mardi 30 mars, d’avoir tué 19 civils lors d’une frappe aérienne au Mali, début janvier. Des conclusions rejetées par l’armée française, qui maintient avoir frappé uniquement des dizaines de djihadistes, lors d’une frappe près du village de Bounti, dans le centre du pays, le 3 janvier. Mais plusieurs témoins et une association locale ont assuré que des civils sont morts lors d’un mariage.
Dans son rapport, la division des droits de l’homme de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) explique être « en mesure de confirmer la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma ». La Katiba Serma est affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance jihadiste elle-même affiliée à Al-Qaïda.
Selon la Minusma, le groupe touché « était très majoritairement composé de civils qui sont des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire ». Au moins 22 personnes ont été tuées, dont trois des membres présumés de la Katiba Serma. Dix-neuf sont mortes sur le coup, trois autres au cours de leur évacuation, affirme le document. « Il y a eu plusieurs frappes, l’une après l’autre », racontait un témoin du bombardement à franceinfo début février. « Quand je suis revenu, j’ai découvert le carnage, on n’arrivait pas à identifier les victimes. »
La France maintient sa version des faits
Quelques minutes après l’annonce des conclusions de ce rapport qui met en cause la France, le ministère des Armées a réfuté toute bavure au Mali et émis « de nombreuses réserves » sur cette enquête de l’ONU. Dans un communiqué, le ministère indique qu’il « maintient avec constance et réaffirme avec force » que « le 3 janvier, les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel ». L’Etat français émet d’ailleurs « de nombreuses réserves quant à la méthodologie retenue » et « ne peut considérer que ce rapport apporte une quelconque preuve contredisant les faits tels que décrits par les forces armées françaises ». La Minusma « recommande » aux autorités maliennes et françaises de diligenter « une enquête indépendante, crédible et transparente ». Elle préconise d’examiner les processus préalables aux frappes, voire de les modifier. Elle recommande aussi aux Français et aux Maliens de chercher à établir les responsabilités et d’octroyer le cas échéant une réparation aux victimes et à leurs proches.
franceinfo avec AFP
La France a été accusée par un rapport de l’ONU, publié mardi 30 mars, d’avoir tué 19 civils lors d’une frappe aérienne au Mali, début janvier. Des conclusions rejetées par l’armée française, qui maintient avoir frappé uniquement des dizaines de djihadistes, lors d’une frappe près du village de Bounti, dans le centre du pays, le 3 janvier. Mais plusieurs témoins et une association locale ont assuré que des civils sont morts lors d’un mariage.
Dans son rapport, la division des droits de l’homme de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) explique être « en mesure de confirmer la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma ». La Katiba Serma est affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance jihadiste elle-même affiliée à Al-Qaïda.
Selon la Minusma, le groupe touché « était très majoritairement composé de civils qui sont des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire ». Au moins 22 personnes ont été tuées, dont trois des membres présumés de la Katiba Serma. Dix-neuf sont mortes sur le coup, trois autres au cours de leur évacuation, affirme le document. « Il y a eu plusieurs frappes, l’une après l’autre », racontait un témoin du bombardement à franceinfo début février. « Quand je suis revenu, j’ai découvert le carnage, on n’arrivait pas à identifier les victimes. »
La France maintient sa version des faits
Quelques minutes après l’annonce des conclusions de ce rapport qui met en cause la France, le ministère des Armées a réfuté toute bavure au Mali et émis « de nombreuses réserves » sur cette enquête de l’ONU. Dans un communiqué, le ministère indique qu’il « maintient avec constance et réaffirme avec force » que « le 3 janvier, les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel ». L’Etat français émet d’ailleurs « de nombreuses réserves quant à la méthodologie retenue » et « ne peut considérer que ce rapport apporte une quelconque preuve contredisant les faits tels que décrits par les forces armées françaises ». La Minusma « recommande » aux autorités maliennes et françaises de diligenter « une enquête indépendante, crédible et transparente ». Elle préconise d’examiner les processus préalables aux frappes, voire de les modifier. Elle recommande aussi aux Français et aux Maliens de chercher à établir les responsabilités et d’octroyer le cas échéant une réparation aux victimes et à leurs proches.
franceinfo avec AFP