Tombouctou : L’euro symbolique remis au Mali et à la communauté internationale ce matin

En prélude de la cérémonie de remise de l’euro symbolique au Mali et à la Communauté internationale par le fonds au profit des victimes de la Cour Pénale internationale qui se tient ce mardi matin au CICB, la délégation de la CPI a organisé hier, lundi 29 mars 2021, un point de presse à l’hôtel Sheraton. Objectif :  expliquer réellement ce qui signifie l’euro symbolique. C’était sous la présidente du Procureure de la Cour Pénale Internationale, Fatou Ben Souda.

En 2012, en plus de pertes en vies humaines, la ville Tombouctou a connu d’énormes pertes en termes de la culture. En effet, Al Faqi Al Mahdi a ordonné la destruction des mausolées, très chers aux populations de Tombouctou, aux Maliens et même à la communauté internationale, notamment l’UNESCO.

Selon le jugement de la CPI, « les descendants et descendantes des saints ainsi que les maçons et gardiens avaient subi un préjudice particulièrement élevé et qu’à ce titre, ils avaient le droit à des réparations individuelles sous la forme de compensation financière symbolique », a-t-on indiqué dans le document.

Pour la présidente du fonds au profit des victimes de la Cour Pénale internationale, Mme Doumbia Mama Koïté, les réparations individuelles des victimes ont déjà commencé à Tombouctou.

En plus des préjudices individuels, des préjudices collectives ont, selon les responsables de la CPI, causés. « S’agissant du deuxième groupe, les juges ont considéré que la communauté de Tombouctou avait subi des torts moraux et économiques : en effet, des destructions ont choqué grand nombre de Tombouctiens et ont causé le ralentissement voire l’interruption des activités économiques relatives à l’identité culturelle et religieuse emblématique de la ville, en partie liées aux mausolées », a-t-on indiqué dans le document avant d’ajouter : « les juges ont considéré qu’au vu de la nature collective des préjudices, des mesures des réparations collectives étaient les plus appropriées. Ainsi, pour remédier au préjudice économique, il convient de mettre en œuvre des programmes d’activités génératrices de revenus à destination des personnes dont les revenus ont été affectés par les destructions ».

Ainsi, après le jugement et la condamnation de Al Faqi Al Mahdi, la Cour Pénale Internationale a décidé de réparer les crimes, non seulement aux Maliens mais aussi à la Communauté internationale. C’est pourquoi la CPI a décidé de remettre l’euro symbolique au Mali et à la Communauté internationale. La cérémonie de remise qui aura lieu ce matin au CICB sera présidée par le président de la Transition, Bah N’daw.

Selon la présidente des fonds, Mme Doumbia Maman Koïté, cette remise « est une première en ce qui concerne les réparations pour les victimes de crimes commis contre de biens culturels ». A l’en croire, cette remise consiste en la remise d’un euro symbolique à la communauté malienne, et à la communauté internationale à travers l’UNESCO, constitue une occasion unique de reconnaitre la valeur exceptionnelle du patrimoine et les conséquences que leur destruction a sur l’identité et le bien-être des communautés.

L’euro symbolique est, selon la CPI, est une manière de reconnaitre les torts causés à la nation malienne.

Il faut préciser que la cérémonie de remise de l’euro symbolique au Mali et à la Communauté internationale enregistrera la présence du président de la Transition, Bah N’daw ; de la procureure générale de la CPI, Fatou Ben Souda ; de la présidente du Fonds de réparation, Mme Doumbia Mama Koïté ; du Directeur adjoint de l’UNESCO.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS



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