MAÎTRE TAPO, STRATÈGE ET EXPERT EN GESTION DES CONFLITS ?

L’affaire dite ‘’ d’outrage à magistrat ‘’ n’est que le prolongement de l’affaire de ‘’Destabilisation des institutions de l’état‘’. Dans la première affaire, Maître Tapo a pris des coups, il en a donné également ( à tord ou à raison ). Beaucoup de magistrats n’ont pas apprécié ses sorties médiatiques.

Pendant et après le procès, l’avocat et son client Ras Bath se sont exprimés, et chacun dans le style qui le caractérise. Des plaintes ont visé les deux pour Outrage à Magistrat.

Aujourd’hui l’un se trouve derrière les barreaux et l’autre dehors entrain de plaider à nouveau pour obtenir la libération de son client. La stratégie de défense de Tapo consiste à désavouer publiquement les agissements du CDR, en défendant l’institution judiciaire, comme pour dire qu’il est cette fois ci du côté des plaignants.

Un jeu d’équilibriste rondement mené par l’ancien bâtonnier. Une stratégie qui pourrait s’avérer payante, car sans le dire expressément, Maître Tapo s’est excusé. Il a parlé pour lui et pour Ras Bath.

Que reproche t-on à Ras Bath ? Exactement la même chose qu’on reproche à Maître Tapo. Les syndicats de la magistrature leur reprochent d’avoir vilipendé des magistrats dans l’exercice de leurs fonctions.

Rasta a payé le prix fort en retournant à la MCA 3 semaines après l’avoir quitté. Tapo est avocat, son statut lui confère une certaine protection. Des tractations sont effectivement en cours entre le barreau et les syndicats des magistrats pour trouver une issue favorable à ce malentendu entre membres de la même Famille { judiciaire }.

Cette sortie médiatique un peu trop musclée serait ce un message à l’endroit des partisans du Rasta et en même temps des Magistrats ? En tout cas, il a fait d’une pierre deux coups.

Avec habileté, il se range du côté des magistrats en défendant Mordicus l’institution judiciaire et en enfilant le costume du défenseur absolu des personnes dépositaires de l’autorité publique.

Pour reprendre ses mots : « On ne s’attaque pas aux magistrats, on n’insulte pas, on peut parler mais il ne faut pas insulter. On n’insulte pas également les autorités en place. Je ne m’associerai pas à une telle chose. »

Il dit ne pas s’associer à quelque chose pour la quelle il est lui même poursuivi. En lisant entre les lignes, il est facile de comprendre non seulement un mea culpa de la part de Tapo, mais aussi une excuse publique pour son client à l’endroit des juges et procureurs pour quelque peu faire baisser la tension et obtenir la clémence du parquet pour la libération de son client.

Les membres du CDR et les sympathisants de Ras Bath doivent uniquement voir en cette sortie une stratégie de défense élaborée par l’ancien garde des sceaux. Ils ne doivent en aucun cas s’en offusquer.

Ce serait une erreur, que de s’en prendre à Maître Tapo qui a pris à l’instar de ses confrères beaucoup de coups et de risques pour faire acquitter Rasta et coaccusés. Il en a tellement pris que cela lui a valu une plainte de la part des magistrats.

Honoré de Balzac disait : “La gloire d’un bon avocat consiste à gagner de mauvais procès.” Des bons ou des mauvais procès, maître Tapo en a gagné dans sa carrière. Le dernier en date : l’affaire de déstabilisation de la Transition. Un procès, ça se gagne dans et en dehors des tribunaux, et ça maître l’a bien compris.

Youssouf Mangara 

Source:  Directeur Associé OM

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