LE QUATOR  « NDAW-GOITA-OUANE- DIAW »À L’EPREUVE DU PARTAGE DU POUVOIR

« Le pouvoir est une femme qui ne se partage pas » disait Ahmadou Kourouma.. pour faire court Jacques Chirac tranchait de façon claire « le pouvoir ne se partage pas » et c’est sans appel. Dans la pratique une certaine cohabitation peut exister un certains moment sous certaines circonstances, mais elle n’est jamais pérenne..

L’harmonie qui régnait au sommet des institutions maliennes semble être une histoire ancienne. Désormais les militaires sont mis à mal par les civils ou presque-civils qu’ils avaient nommés pour leur servir de faire-valoir.

Le match qui se joue oppose d’un côté les civils  ( Ndaw et Ouane ) et de l’autre, les militaires ( Goita, Diaw et ex CNSP).

Cette confrontation a pour origine les profondes divergences qui se sont révélées depuis le début de la transition. Les militaires pensent faire ce qu’ils veulent, comme ils le veulent sans trop respecter le protocole! Bref, comme des bons militaires, ils pensent être les chefs et agissent ainsi.

Le président et le premier ministre bien que redevables aux militaires entendent les choses d’une autre oreille: pour eux faut mettre un minimum de forme et surtout se concentrer sur les priorités pour ne pas aller dans tous les sens. Après tout ce sont eux les premiers responsables, officiellement du moins.

Les divergences qui couvaient sous les collines du pouvoir font de plus en plus surface au grand jour. Premier acte: le projet de nomination de plusieurs ambassadeurs! Ce projet initié par la junte a été purement rejeté par le Président de la Transition. Idem pour la nomination de certains hauts responsables.

Pour sonner le glas, la démission du gouvernement et la reconduction du premier ministre se sont passées sans avoir obtenu au préalable le feu vert des militaires. Cela a été la goutte de trop et a fortement contribué à la détérioration des relations entre les deux camps.

Pour mieux garder le contrôle, le président et le premier ministre ont vite engagé des consultations avec les forces vives de la nation pour avoir des nouveaux alliés internes et mettre en minorité les putschistes de l’Ex CNSP qui voient leur pouvoir se réduire comme une peau de chagrin.

La communauté internationale avec à sa tête la France aurait déjà pris fait et cause pour le camp des civils, c’est ce qui expliquerait la réaction muette du camp des militaires.

C’est un match Tshisekedi VS Kabila qui se joue mais dans sa version malienne. Les militaires n’ont pas encore dit leur dernier mot. Quelle sera leur attitude: vont ils suivre et maintenir leurs postes ou défier au risque de tout perdre ? Une chose est sûre à ce stade, ça sera aussi un match entre la sagesse et la fougue, De la vieillesse contre la jeunesse, de l’expérience contre l’inexpérience et généralement c’est un combat perdu d’avance…

M. ASSORY

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