Insécurité au pays dogon : Les recommandations des concertations de Bandiagara !

Au cours des concertations tenues à Bandiagara le weekend dernier et qui ont réuni des dizaines de ressortissants des régions de Bandiagara et Douentza ainsi que des cercles de Bankass et Koro, les participants ont dénoncé l’inaction de l’État face à l’insécurité grandissante au pays dogon. Une commission composée de 20 membres sera bientôt à Bamako pour expliquer aux autorités de transition le calvaire que vivent les populations de la partie exondée de la région de Mopti.
Le pays dogon, cette partie touristique du Mali, souffre depuis des années à cause d’une insécurité grandissante. Les populations, agriculteurs comme éleveurs, sont quotidiennement attaquées par des forces du mal, leurs biens sont volés ou incendiés ; le commerce est au ralenti ; les écoles sont fermées ; la famine est à leur porte…bref, ce que vivent ces populations s’appelle souffrance. La guerre a fragilisé la bonne cohabitation entre Dogon, Peul, Mossi, Tellem, Dafing… Face à cette situation critique qui a coûté et continue de coûter la vie à de paisibles citoyens, les populations de Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza disent ne pas sentir la présence de l’État. C’est d’ailleurs cette inaction, absence de l’État qui a contraint certaines localités, les cercles de Bankass et Koro, à signer les accords locaux de paix entre les différentes communautés.
Les décisions de la concertation
Les concertations entre les populations des 4 cercles du pays dogon dont la tenue a été décidée suite au blocus de la route par des chasseurs de Bandiagara, ont eu lieu ce dimanche à Bandiagara. Après des heures d’échanges d’échanges fructueuses, les ressortissants de Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza ont fait des recommandations pour la sécurité des personnes et leurs biens au pays dogon.
Selon un élu local ayant pris part à ladite rencontre, les participants ont unanimement déploré la détérioration de la situation sécuritaire au pays dogon et ont dénoncé l’inaction de l’État du Mali. Ainsi, ils ont recommandé, entre autres, la collaboration entre les forces armées maliennes et le mouvement d’autodéfense Dan Na Ambassagou dans la lutte contre le terrorisme ; le retour effectif de l’armée dans toutes les localités où elle est absente ;  l’intégration des chasseurs dans le processus du DDR…Ce n’est pas tout : une commission  composé de 20 membres sera à Bamako, dans les jours à venir, pour expliquer aux autorités de la transition, notamment le Président Assimi Goïta, le calvaire des populations du pays dogon à cause de l’insécurité. Cette commission est composée de 5 membres de chaque cercle. « La commission partira rencontrer les autorités de la transition, notamment le Président pour qu’il clarifie sa position sur la situation sécuritaire du pays dogon. Les populations veulent se sentir la présence de l’État. Que le président Goïta nous dise quand il souhaite prendre la question de la sécurité du pays dogon à bras le corps », nous a expliqué un participant aux concertations de Bandiagara.
Le chef d’état-major de Danna Ambassagou est favorable à la paix. Il est également favorable au retour des déplacés du pays dogon. Il promet d’assurer leur sécurité en collaboration avec les FAMa. C’est en tout cas ce que nous a rapporté Oumar Guindo, correspondant de l’AMAP à Bandiagara et qui était présent aux concertations.
Il faut rappeler que les cercles de Koro et de Bankass tiennent au respect des accords locaux de paix signés entre les différentes communautés.
Boureima Guindo


Source : LE PAYS

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