Détournement aux postes de péage : Bientôt la fin à la magouille des péagistes ?

L’Etat perd des centaines de millions de Francs CFA par an par la faute des travailleurs au niveau des postes de péage. Pour mettre fin à la saignée une vaste opération appelé ‘’Opération coup de poing’’ est en cours pour nettoyer les Ecuries d’Augias.
« Existence de tickets parallèles, détournement des frais de péage, absentéisme des agents et pléthore de l’effectif », ce sont les noms du fléau qui gangrènent les postes de péage du Mali. Face à cette situation peu honorable, le ministère des Transports et des Infrastructures a instruit à l’Autorité Routière de prendre les dispositions urgentes pour arrêter l’hémorragie. Une situation hautement préjudiciable pour les caisses de l’Etat qui peine à faire face à ses missions d’entretien et de construction des routes. Pour ce faire, le ministre Dembélé Madina Sissoko s’est montré intraitable sur la question.
Elle a instruit une grande réforme du système de péage devant aboutir à la dématérialisation et l’introduction du numérique au niveau des postes de péage. Aussi, elle a insisté sur l’urgence d’extirpation des mauvaises graines et de l’allégement des effectifs.
Toute chose que l’Autorité Routière, structure en charge de la gestion des péages, s’est attelée à mettre en œuvre.
Sentant le coup venir, des agents contractuels et des journaliers (complices de la fraude et des détournements) sont vent debout contre la réforme engagée.
Pour l’Autorité Routière l’allégement de moitié des effectifs est plus que nécessaire, car les péages fonctionnent à la limite à perte à cause du pléthore d’agents contractuels et de journaliers qui, non seulement coûtent chers en termes de prises en charge salariale, mais aussi détournent les maigres recettes journalières. Des tickets parallèles sont utilisés par ces derniers. Une pratique décriée par des usagers sur les réseaux sociaux.
C’est un secret de polichinelle que la source de l’enrichissement des agents des péages. Ils disposent tous de véhicules reluisantes et certains ont même construit des châteaux sur le dos de l’Etat.
Le nouveau dispositif en cours consistera à numériser le système de paiement des droits de passage au péage. Ce qui nécessiterait un réaménagement du personnel non essentiel. Ainsi, l’Etat pourra faire des économies considérables et renforcer le fonds existant pour l’entretien routier et voire la construction de nouvelles routes.
De sources sures nous apprend que le Mali compte au moins 24 postes de péage, et l’effectif (agents de péage) est évalué à près de 450.
Faut-il rappeler qu’au Mali l’Autorité Routière dispose de deux types de postes de péage routier, dont des postes informatisés et des postes manuels.
Le franchissement d’un poste de péage routier se fait après le paiement de la redevance. C’est alors que les barrières s’ouvrent pour laisser passer l’usager.
Les opérations d’ouverture et de fermeture des barrières se font automatiquement au niveau des postes de péage informatisés grâce au dispositif informatique.
Quant au niveau des postes de péage manuels, il a été fait recours à des journaliers pour assurer la gestion des barrières (opérations d’ouverture et de fermeture), et ceci, à l’image des postes de contrôle routier de la gendarmerie nationale. Cette initiative contribuait à donner de l’emploi aux personnes habitant les localités environnantes d’un poste de péage.
En effet, les personnes qui s’occupent de la gestion des barrières au niveau des postes de péage sont des journaliers qui étaient payés au départ à la fin de la journée. Par la suite, ils ont sollicité auprès de la Direction de l’Autorité Routière le rassemblement de leurs gains quotidiens pour les leur payés sous forme de salaire mensuel. D’ailleurs les émargements au titre de rémunérations desdits journaliers continuent de se faire toujours quotidiennement.
Pour sûr, les nouvelles autorités sont décidées à mettre fin à cette pratique frauduleuse qui saignent dangereusement les caisses de l’Etat par la numérisation de tout le système. Elles affirment ne vouloir céder ni au chantage encore moins à l’intimidation.
Correspondance particulière
Source : LE PAYS

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