ASSASSINAT RITUEL À KARADJÈ, COMMUNE DE SIRAKOROLA, CERCLE DE KOULIKORO

Le 24 Août 2021 dans l’après midi, un jeune garçon du nom de Bouké Coulibaly dit Balé est sorti de son village KARADJÈ pour aller aux festivités de baptême dans le village de Kalandougou. Il devait revenir rejoindre son village KARADJÈ au cours de la nuit mais n’est jamais rentré. Il a été recherché le matin en vain. C’est plus tard dans la journée que son corps a été découvert au bord du goudron qui même à Banamba. Une équipe de la gendarmerie a été dépêché sur place. Après les constats, les gendarmes ont conclu au meurtre car la victime avait reçu plus de 7 coups de couteau 🗡️ au niveau des seins, des flancs, la poitrine et la tête. Mais bizarrement, ses habits n’étaient pas trouvé. Visiblement, un maquillage pour faire passer le crime en accident de la voie publique.

Plus tôt dans la matinée, un jeune du nom de Samba Diarra s’était présenté au CSCOM de Sirakorola pour demander des soins après des blessures au couteau. Il dit être blessé des suites d’une bagarre mais n’a jamais dit avec qui il s’était battu. L’information est donnée à la gendarmerie de Koula dont le CB est Abdoulaye Camara. Les enquêtes se tournent vers Samba Diarra. C’est son grand frère Koké Diarra féticheur qui va prendre le devant pour aller faire une déposition dans laquelle il dit que son petit frère Samba Diarra a eu une dispute avec la victime qui serait mort au cours de la bagarre. Il dénonce 6 personnes qui sont dans le meurtre y compris samba. Kokè veut se faire une bonne image auprès des enquêteurs pour faire passer la thèse de la bagarre.

Mais la gendarmerie va vite le soupçonner et l’arrêter. Une perquisition est menée à son domicile. Là les enquêteurs retrouve la moto, les anciennes chemises, les chaussures et autre objets du défunt et l’arme du crime. Un couteau couvert de sang humain. Toutes les preuves matérielles sont là contre le géomancien. Aussi les témoignages d’autres jeunes du village de N’Golobougou auraient vu la scène et aurait tenté de les empêcher sans succès au cours de la nuit. Les preuves de leur implication ne manquent pas.
Les 7 personnes ont reconnu le crime mais Koké Diarra aurait débourser une forte somme d’argent pour avoir un PV en sa faveur. C’est au tribunal que le poteau rose sera découvert.

Les 7 personnes dont le commenditaire Koké ont été transmis au tribunal de Koulikoro.A la grande surprise de la famille de la victime, Kokè est libéré par le juge et placé sous contrôle judiciaire pour insuffisance de preuve contre lui dans le PV de la gendarmerie.

Selon les témoignages des parents de la victime, Kokè est victorieux dans le village 4 jours après et révèle qu’il a versé 750.000 au juge et au procureur en échange de sa liberté. Il le dit même dans la foire à qui veut l’entendre. Le féticheur est allé même jusqu’à proposer aux parents des autres personnes arrêtées de cotiser chacun 25.000 Francs pour aller donner au juge en échange de leur libération. Leurs parents ont refusé et se sont joint actuellement aux parents de la victime pour dénoncer ce meurtre rituel.

La tension est montée d’un cran dans le village car après toutes les preuves accablent, l’assassin présumé de Bouké Coulibaly continue à narguer ses parents et le dit plus haut à qui veut l’entendre : c’est l’argent qui régule la justice au tribunal de Koulikoro. Les populations sont très remontées et menacent de se rendre justice.

Selon les témoignages des populations et de la famille de la victime, le Procureur de Koulikoro, Brehima Ali Tamboura aurait promis ce matin au frère de la victime, Issa Coulibaly, que la gendarmerie recherche à nouveau Kokè Diarra pour l’arrêter à nouveau. Mais est-ce une vérité ? Allez savoir.
Nous avons eu un entretien téléphonique avec le Maire de Sirakorola Souleymane N. Coulibaly qui a confirmé les faits de meurtres et l’implication de Koké Diarra. Mais pour lui, les populations craingnent le féticheur.

Nous souhaitons avoir l’avis du procureur et du juge sur cette affaire dans les jours à venir.

Les parents de la victime, meurtris et révoltés ont saisi des personnalités à Bamako dont le prêcheur Ousmane Madani Haidara, Imam Mohamoud Dicko, l’honorable N’Fa Simpara etc… pour demander leur soutien à l’éclosion de la vérité dans cette affaire.

Nous alertons ici, le Ministre de la justice engagé pour le renouveau de la justice, les organisations de défense des Droits de l’homme au Mali et ailleurs de mener des enquêtes indépendantes dans ce dossier rocambolesque. Si rien n’est fait face à cette impunité, le pire est à craindre au regard de la tension.

Seydou Oumar Traoré, journaliste.

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