Mali: le gouvernement mandate le Haut Conseil islamique pour négocier avec Iyad_Ag_Ghaly et Kouffa

Les discussions de l’État malien avec les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (#Jnim), à l’échelle nationale, peuvent commencer. Des négociations avaient déjà cours au niveau local avec certains groupes de combattants liés à al-Qaïda au Maghreb islamique (#Aqmi). Et les autorités maliennes de transition avaient déjà exprimé à plusieurs reprises leur intention de passer à l’échelle supérieure. Cette mission vient très concrètement d’être confiée au Haut Conseil islamique (HCI) du Mali par le gouvernement de transition.

Iyad Ag Ghaly, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), lié à Aqmi, et #Amadou_Kouffa, qui dirige la katiba Macina, affiliée au Jnim, tels sont les deux interlocuteurs, de nationalité #malienne, clairement désignés. Le Haut Conseil islamique précise que ce choix est conforme aux souhaits exprimés lors du Dialogue national inclusif de 2019, et que les autorités de transition souhaitent à présent mettre en œuvre.

Mission de bons offices
Ce que le ministre malien des Affaires religieuses et du Culte, #Mamadou_Koné, a confirmé à RFI : « C’est une demande populaire, explique le ministre, il ne s’agit pas de tergiverser. L’écrasante majorité de la population malienne l’a demandé avant même la transition. »

Aussi le ministre des Affaires religieuses a-t-il personnellement confié, la semaine dernière, cette mission dite « de bons offices » au Haut Conseil islamique. Présidé par #Chérif_Ousmane_Madani_Haidara, le HCI avait déjà négocié sur le terrain avec les combattants de la katiba Macina l’accord de cessez-le-feu obtenu en mars dernier dans le cercle de #Niono. Accord aujourd’hui rompu : des discussions sont actuellement en cours pour tenter de le restaurer.

« Que la guerre cesse »
Le #HCI a donc dorénavant une mission bien plus large, expliquée par Moufa Haidara, chargé de ces négociations au sein du Haut Conseil : celle de « trouver un compromis, entre Maliens, pour que la guerre cesse » dans l’ensemble du pays. Et de rappeler que le Mali est régulièrement frappé par des attaques terroristes dans le Nord – terrain privilégié des hommes d’Iyad Ag Ghaly – et dans le Centre – où ce sont les combattants d’Amadou Kouffa qui sont à l’offensive.

« Ce sont Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa qui occupent le terrain », rappelle le négociateur du HCI, qui souhaite que les futures négociations permettent « d’arrêter de faire couler le #sang ».

Lignes rouges pas précisées
Les bases de ces discussions et les éventuelles lignes rouges ne sont pas précisées à ce stade. Le contenu de l’accord de Niono peut toutefois en donner une idée. En résumé, les jihadistes avaient accordé la liberté de circulation pour tous les habitants et pour les chasseurs traditionnels #dozos, même armés, en échange du port du voile obligatoire pour les femmes, de la perception de la #zakat, et d’une justice traditionnelle assurée par les #kadis de la katiba #Macina.

Pour autant, cet accord de Niono n’est pas officiellement présenté comme point de départ des discussions. « On verra cela quand on commencera à parler », répond #Moufa_Haidara, qui assure que les canaux pour l’ouverture des négociations existent déjà.

Source: RFI

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