Edito : Pitié pour le Mali !

La guerre du partage de gâteaux, pardon de positionnement, les conflits d’intérêts claniques. C’est ce à quoi nous assistons au Mali ces derniers temps entre les soutiens et opposants à la transition. Chacun des camps dit travailler au nom et pour le bonheur des Maliens. Est-ce vrai ? Non. L’injustice sociale, la crise scolaire, la cherté de la vie, l’insécurité grandissante avec ses lots de morts…sont, bien qu’une réalité, utilisées par certains pour manipuler la population afin de faciliter leur accès au pouvoir. Une fois au sommet, cette même population devient la première victime de ces hommes politiques. Le manque d’union des hommes politiques au profit de leurs intérêts égoïstes continue à faire sombrer le Mali dans les ténèbres. Les difficultés contre lesquelles les Maliens doivent s’unir et travailler sont exploitées par ces politiques pour leur combat d’accession au pouvoir. Ç’a été le cas sous IBK et ça continue toujours malgré que nous soyons dans une période exceptionnelle.
En effet, le Mali fait face à un grand danger à cause d’un manque de compréhension entre ses fils, ceux qui le gouvernement aujourd’hui et ceux qui envisagent le gouverner dans un futur proche.
En plus de la communauté internationale dont la CEDAO qui exige le respect de la durée de la transition malgré les difficultés graves évoquées par les autorités transitoires, la guerre d’égo divise aussi les Maliens. Comme sous IBK, le Mali est encore divisé : entre des pros et anti prolongation de la transition.
On peut comprendre la communauté internationale, la CEDEAO qui, peut-être, ne sait pas trop les réalités du Mali et tient beaucoup aux engagements des dirigeants de la Transition. Chose normale. On n’a pas à en vouloir à la communauté internationale concernant ses rappels au respect de la durée de la transition même si elle est souvent sélective dans ses discisions.
Entre Maliens, la division doit cesser. Il est temps de sortir dans les combats de personnes pour une sortie définitive de crise. Les hommes politiques, ceux-là qui sont d’ailleurs à la base de tous les malheurs des Maliens, doivent maintenant se ressaisir et commencer à travailler, pour une fois, pour le bonheur des Maliens.
Le cadre d’échange des partis et groupements politiques composé majoritairement des partis de l’ancienne majorité présidentielle doit être réaliste. Les difficultés qu’il dénonce dans ses sorties sont, certes, réelles. Mais peut-on tenir l’élection présidentielle en février prochain alors que la situation sécuritaire se dégrade chaque jour ? Quel candidat pourra aller faire des campagnes dans les zones de Dinangourou ou Marébougou dans la région de Mopti ou encore Farabougou et environnant dans le cercle de Niono ? Ces politiques doivent donc être réalistes concernant le calendrier de fin de la transition.
Quant au gouvernement, il doit arrêter les tapages médiatiques pour se concentrer sur ses missions. Il y a trop de dérapages qui doivent être corrigés.  Le gouvernement doit cesser de faire semblant comme si le Mali peut aller à un bras de fer contre  la communauté internationale. Au niveau national, il faut tout faire pour unir les Maliens. Rien n’est encore trop tard.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS

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