Sanctions de la CEDEAO contre le régime de la Transition du Mali Des conséquences néfastes en perspective !

Les sanctions de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont tombées le dimanche 7 Novembre dernier, lors d’un sommet extraordinaire sur la situation politique au Mali et en Guinée, deux pays confrontés sous un régime de Transition dirigé par des militaires. Par ignorance, certains analystes pensent que ces sanctions qui vont du gel des avoir des dirigeants de la transition à l’interdiction de voyager à l’extérieur du pays ne sont pas sévères. Pourtant si l’on n’y prend pas garde et que les compromis ne sont pas rapidement trouvés avec la CEDEAO et les sanctions levées, elles pourraient avoir des conséquences très graves pour le Mali, dans les mois à venir. Le régime de la Transition au Mali a-t-il déjà imprimé sa marque de gouvernance à travers une stratégie de refus face à tout obstacle ? En tous cas, à force de dire Niet à tout, l’on finira certainement par s’engouffrer dans un trou noir.Aujourd’hui, avec tous les problèmes que le Mali traverse, un bras de fer avec la communauté internationale serait la plus mauvaise solution à adopter. Si la Communauté internationale interdit les autorités de notre pays de voyager à l’extérieur, comment, sur le plan diplomatique, le Mali interloquer afin de faire face à la crise sécuritaire et socio-politique ? Et comment le Mali pourrait mener les discussions efficaces avec ses partenaires sur les grandes questions économiques et de son développement ? etc. Le renforcement des sanctions contre le Mali par le sommet extraordinaire de la CEDEAO du 7 novembre 2021 est en réalité un véritable revers pour notre pays et un début de désespoir pour les maliens.D’autre part et on le sait bien, une période de transition est toujours par essence une période d’incertitude dont le niveau des risques de la durée. Economiquement, le Mali dépend très fortement de l’UEMOA, de la CEDEAO et des autres partenaires internationaux notamment l’Union Africaine, les Nations Unies, Union Européenne, les USA, etc., ainsi que des institutions financières internationales. Selon des sources concordantes, plus de 80% des produits de première nécessité que notre pays importe rentrent actuellement par la République de Guinée. Et les prix de ces denrées sont excessivement chers, au point que les remous commencent à ressurgir au sein du peuple qui semble ne plus supporter. Or, nous ne sommes qu’aux premières marches des sanctions applicables à notre pays au cas où le bras de fer persisterait. Comment le gouvernement pourrait-t-il gérer ces problèmes et éviter les grognes populaires ? Le gel des biens des plus hautes autorités et leur interdiction de voyager entravent forcément toutes les initiatives d’actions de notre pays et le pire à éviter est que ces sanctions ne soient pas relevées d’un autre cran. Le Mali est à la croisée des chemins et les autorités actuelles de la Transition ont entre leurs mains le destin de la Nation malienne. La responsabilité est extrêmement lourde car les décisions qui seront prises par les autorités actuelles impacteront positivement ou négativement la vie de plusieurs générations de notre Nation. C’est pourquoi, elles doivent être extrêmement réfléchies, muries et vidées de toute passion.En réalité et pour plusieurs raisons d’ordre géostratégiques, la seule voie qui sied pour notre pays est celle du compromis, entre les autorités de la Transition et la Communauté internationale à travers la CEDEAO. Le Mali ne peut pas se départir de cela car les conséquences seront désastreuses pour le peuple malien et même les autorités, qui n’aspirent pourtant qu’à la stabilité politique et au retour à l’ordre constitutionnelle normale. Il ne sert donc à rien de tirer sur l’ambulance. Le communiqué du gouvernement du Mali en date du 08 novembre 2021 montre des signes allant dans ce sens, ce qui est une bonne chose et à encourager.

Abdramane Samaké

Source: Journal Mandé Infos

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