Niger. Un convoi militaire français bloqué par des manifestants, au moins deux morts et 18 blessés

Un convoi militaire français en provenance du Burkina Faso a été bloqué par des manifestants, tentant de s’emparer du camion dans l’ouest du pays. Les soldats ont fait usage de la force.
Au moins deux personnes ont été tuées et 18 autres blessées samedi dans l’ouest du Niger lors d’affrontements entre des manifestants et un convoi militaire français en provenance du Burkina Faso que des protestataires tentaient de bloquer, a annoncé le gouvernement nigérien.

Ce convoi, qui effectue une liaison entre la Côte d’Ivoire et le nord du Mali, a été pris pour cible peu après son entrée sur le sol nigérien alors qu’il était bloqué depuis une semaine au Burkina Faso par plusieurs centaines de personnes protestant contre la présence de la France au Sahel.
Le convoi bloqué depuis le 19 novembre à Kaya, ville du Centre-Nord du Burkina Faso, a pu finalement quitter la région vendredi.
Moins de 30 km après le passage de la frontière burkinabè, il a fait face à de nouvelles manifestations à proximité de la ville de Téra, dans l’ouest du Niger, où il effectuait une pause pour la nuit, a déclaré à Reuters Pascal Ianni, porte-parole du chef d’état-major des Armées françaises.
Enquête ouverte
Dans un communiqué, le ministère nigérien de l’Intérieur a déclaré que « le convoi de la force française Barkhane, sous escorte de la gendarmerie nationale, en route pour le Mali, a été bloqué par des manifestants très violents à Téra […], où elle (sic) a passé la nuit ». « Dans sa tentative de se dégager, elle a fait usage de la force », a-t-il ajouté, faisant état d’un bilan de 2 morts et 18 blessés dont 11 graves.
« Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cette tragédie et situer les responsabilités », a poursuivi le ministère.
« Il y a eu une première montée de tensions où on a des manifestants qui ont tenté de piller et de s’emparer des camions », a déclaré de son côté Pascal Ianni.
« Donc les gendarmes nigériens qui étaient en première ligne sont venus et ont dispersé la foule. Cela s’est un peu calmé et vers 10 h 30 (heure locale), on a une nouvelle montée de tensions avec des gens qui ont de nouveau essayé de s’approcher du camion », a-t-il ajouté.
« À bas la France ! »
Des coups de semonce ont alors été tirés par des soldats français et les forces de l’ordre nigériennes pour empêcher les manifestants de s’approcher du convoi avant qu’il ne reprenne sa route vers Niamey, selon son récit.
Une vidéo présentée par un responsable local a montré des manifestants, pour la plupart des jeunes hommes, scander « À bas la France ! » alors qu’une fumée noire s’élevait d’une barricade.La présence militaire française au Sahel, déployée dans le cadre de l’opération Barkhane de lutte contre les groupes djihadistes, est de plus en critiquée dans ses anciennes colonies comme au Niger, au Burkina Faso et dans d’autres pays d’Afrique de l’ouest

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