CÉDÉAO- Mali : Un dialogue de sourds !!!

Près de 3 mois que la population malienne vit sous embargo, décidé par le Sommet extraordinaire de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tenu le 9 janvier 2022 à Accra au Ghana. Par cette sanction extrême, l’organisation sous régionale voulait dissuader les autorités de la transition malienne à écourter leur séjour à la tête de l’Etat, en cours depuis le 18 août 2020. La transition malienne, engagée à la base pour une période de 18 mois, a par la suite connu plusieurs rebondissements, conduisant les autorités actuelles à s’écarter de toute logique de délai, pour, selon elles et les recommandations issues des assises nationales de la refondation, établir les véritables bases d’un nouveau Mali, le « Malikura ».La CÉDÉAO, n’entend point accepter cette situation, résolue à endiguer les prises de pouvoir par la force dans l’espace sous-régional, ceci conformément aux dispositions pertinentes de l’Organisation, notamment le Protocole n° A/SP1/12/01 sur la Démocratie et la Bonne gouvernance additionnel au Protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la Paix et de la Sécurité. Mais, aussi et surtout de couper la mauvaise herbe poussée au Mali, ensuite en République de Guinée et plus récemment au Burkina Faso. La corde tirée à l’extrême !!!Déjà 3 mois de résilience implacable pour le peuple malien. Cependant, entre la CÉDÉAO et le Mali, plus les jours passent, le fossé semble se creuser davantage même si mes délais proposés de part et d’autre connaissent un rapprochement. En effet, après plusieurs séances de négociations, l’émissaire de la CEDEAO, l’ancien président nigérian Good Luck Jonathan, semble à bout de force et d’arguments et Koulouba ne tremble point et affiche même plus de sérénité, soutenu bec et ongle par une population toujours résiliente, plus que jamais engagée aux côtés de leurs autorités. Les vraies questions qui se posent sont : La CEDEAO acceptera-t-elle une humiliation en subissant le franchissement de la ligne rouge tracée par elle ? La population malienne pourrait-elle continuer à avoir cette capacité extraordinaire de résilience avec les effets conjugués de l’embargo et de la situation conjoncturelle internationale du moment, dont entre autres la forte flambée des prix des denrées et produits de fortes consommation ?Chronogramme de la discorde !!! Le Président en exercice de la CEDEAO, le ghanéen Nana Akufo Addo et les siens ont du pain sur la planche entre la Guinée, le Burkina et le Mali. L’Organisation sous-régionale, en perte de vitesse, se bat pour laver l’affront d’un échec profond. Selon des certaines indiscrétions, le Président sénégalais Macky SALL, dont la population subit terriblement les conséquences de l’embargo infligé au Mali à la suite de l’arrêt des échanges commerciaux entre le Sénégal et le Mali, ne serait pas loin de se désolidariser de la décision de la CÉDÉAO. Il serait même sur le point de prendre contact avec le Président de la transition malienne, le Colonel Assimi GOITA, pour trouver un terrain d’entente. De leur côté, les autorités de la transition malienne organisées et disciplinées, poursuivent la reconquête des parties du territoire national aux mains des Djihadistes, crédibilisant davantage leur choix.

La Rédaction

Source: journal « Mandé Infos « 

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