Transition de tâtonnements !

À ce jour 27 mars 2022, aucun Malien ne connaît encore la durée exacte de la période de  »Transition de tâtonnements » qui a débuté avec la chute du régime du Président Ibrahim Boubacar Keita le 18 Août 2020 et la prestation de serment du vice-Président et du Président de la transition le 25 Septembre 2020.
En effet, après le coup d’État du 24 Mai 2021, le Colonel Assimi et ses camarades militaires de l’ex-CNSP ont décidé de s’inscrire dans une dynamique de prorogation indéfinie du délai de la ‘’Transition de tâtonnements’’ en vue de pouvoir continuer leur pilotage à vue même si les 20 millions de Maliens devront tous crever sous le poids des sanctions économiques et financières imposées par la communauté internationale à travers la CEDEAO. Dans le but de réussir leur challenge, les Colonels ne ménagent aucun effort tant financier que matériel pour exploiter à l’excès le côté émotif (instinct de survie face à un danger) du Peuple malien pardon la souffrance et l’ignorance de l’écrasante majorité de leurs concitoyens face à la conjoncture actuelle. Des mobilisations populistes financées à coût de plusieurs centaines de millions de FRANCS CFA sont régulièrement organisées pour vilipender la France, l’ex puissance coloniale, en l’indexant comme étant à l’origine de tous les problèmes de ce pays.
Par ailleurs, plus de deux milliards de FRANCS CFA ont été injectés dans l’organisation des ANR dont le principal objectif était de proroger le délai au terme des 18 mois prévus par la Charte de la Transition. En lieu et place d’un délai précis et consensuel pour l’organisation de la présidentielle c’est un intervalle de temps de 6 à 60 mois qui a été imposé à l’issue des travaux de clôture des ANR.
C’est à partir de là qu’un bras de fer rude s’est engagé entre les autorités de la ‘’Transition tâtonnements » et la communauté internationale qui n’a pas hésité à infliger des sanctions économiques et financières très lourdes afin qu’un délai raisonnable et consensuel soit trouvé pour un retour à l’ordre constitutionnel normal.
Ainsi :
1-). 31 Décembre 2021 : le chronogramme soumis au Président en exercice de la Conférence par les autorités de la Transition prévoit la tenue de l’élection présidentielle à fin décembre 2026 ; ce qui suppose une période de transition de six ans et demi (6,5).
2-). 8 janvier 2022 : Suite à la visite du Médiateur au Mali le 5 Janvier 2022, les autorités de la Transition ont soumis un nouveau chronogramme prévoyant la tenue de l’élection présidentielle à fin décembre 2025, soit une période de transition de cinq ans et demi (5,5).
3-). Du 18 au 20 mars 2022 : Lors de la dernière mission du Médiateur de la CEDEAO, les Autorités de la Transition ont proposé un chronogramme de 24 mois, soit deux (2) ans en plus des 18 mois déjà écoulés.
4-). 25 Mars 2022 : Au regard de ce qui précède, la Conférence engage les Autorités de la Transition à s’inscrire dans une période complémentaire de 12 à 16 mois arrêtée par l’équipe technique de la CEDEAO/UA/NU pour l’extension de la Transition tenant compte des activités nécessaires à l’organisations de l’élection présidentielle. Ce délai complémentaire court à partir du 15 mars 2022.

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