TRANSITION : PROLONGATION DE LA DURÉE DEUX ANS. OUI, MAIS DANS LE TRAVAIL !

Le président de la transition, dans ses prérogatives conformément à la charte et aux recommandations des assises nationales de la re-fondation, a signé un décret qui prolonge la transition de deux ans. C’est acté par la CEDEAO, l’organisation sous régionale de la honte, qui fait honte à l’Afrique et insulte l’éveil de conscience de la jeunesse africaine. Dans une telle posture, son avis ne compte pas pour le Mali et le peuple malien. Le Mali leur souhaite encore de nombreuses réunions aux frais des contribuables africains et surtout aux frais de leurs maîtres dont les intérêts sont de plus en plus menacés par une génération décidée à profiter des potentialités de l’Afrique.

Les deux années doivent être consacrées au travail. En premier lieu, renforcer la sécurité qui doit permettre l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles. Si les conditions sécuritaires ne le permettent pas, et que les menaces de la France sur notre souveraineté persiste, alors, le Mali aura le plein droit de réviser cette durée afin que la re-fondation soit irréversible.

Aujourd’hui, avec l’agression caractérisée que subissent des États souverains à travers le monde pour les intérêts géostrategiques des puissances de l’OTAN, en foulant au pied le droit international, qui pourrait nous faire la morale de la démocratie, des droits humains et de la liberté des peuples à disposer d’eux mêmes? L’OTAN, surtout n’est pas l’exemple : [Sergueï Lavrov, a été obligé d’annuler sa visite en Serbie, plusieurs pays parmi lesquels la Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro ayant refusé que son avion ne les survole. Il a dénoncé une mesure «inconcevable» et «scandaleuse».
D’après le quotidien serbe Vecernje Novosti, la Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro sont les trois pays voisins de la Serbie – par ailleurs tous membres de l’OTAN – qui ont fait état de ce refus. Une information confirmée quelques heures plus tard par le ministère russe des Affaires étrangères]. (Canempechepasnicola, 8 juin 2022).

La guerre contre la Russie fait rage et le Mali, est au cœur de cette guerre, parceque nous voulons être libres! Alors, les deux années doivent servir à consolider les fondements de notre souveraineté, puisque de façon explicite la première puissance mondiale s’arroge le droit de préemption sur les ressources stratégiques du continent africain au nom de ses propres intérêts! Sans sourciller! (Lire vidéo)

Comment ne pas prendre au sérieux une telle menace adossée à une législation dont les États-Unis d’Amérique ont eux seuls le secret au gré de leurs intérêts et dans leur lutte implacable contre la Russie aujourd’hui et demain contre la Chine ?

La tâche du gouvernement est simple: préparer le Mali contre les menaces géostrategiques extérieures dont la lutte contre le terrorisme n’est qu’un épiphénomène ! Dans cette optique, il n’y a pas de place pour des querelles partisanes, ni pour les traîtres.

En conséquence, la défense du territoire national doit évoluer notablement, comme c’est le cas j’en suis sûr, vers plus de renseignements afin de briser les connexions entre les ennemis externes et ceux de l’intérieur. La France ne lâchera pas, il en va de sa survie, car sans l’Afrique et ses colonies à travers les océans, elle ne pèse pas plus qu’un fétu de paille sur la scène internationale, dans tous les domaines. Le Sénat français, le reconnaît en 2013, dans un rapport où il est explicitement dit que « l’avenir de la France et de l’Europe est au Sahel ».

Aujourd’hui, plus que jamais, les juristes doivent être mis à contribution pour démêler les lois et conventions scélérates qui entravent notre indépendance politique, monétaire et économique. La prochaine étape doit être la fin du FCFA endéans les deux ans.

Aujourd’hui, plus que jamais, le front social doit être calme et géré avec beaucoup de responsabilité. Les autorités traditionnelles et les niamakala doivent être informés et mis en mission, chaque entité en fonction de ses prérogatives sociales. Avec des moyens conséquents en plus des mobilisations de jeunes, comme celles de Yèrè Wolo Ton. Les universités doivent être mises à contribution, l’élite de demain ne doit pas assister en spectatrice. Les artistes doivent être imprégnés des réalités de la gouvernance de la transition. Les hommes de médias et ceux du 7ème art doivent être mobilisés à fond pour contrer l’offensive qui va s’intensifier contre le pays et rétablir pour l’histoire certaines vérités des relations France Afrique.

Ma pire crainte, ce sont ceux d’entre nous, qui voyant l’échéance des deux ans, vont s’activer à se faire la poche, dans le pire état d’esprit de notre société. Leur devise:  » i tai i ta ta, sani ou ka i bola! » C’est à dire, « vole tout ce que tu peux maintenant avant qu’on ne te bouge de tes responsabilités ». Malheureusement, cet esprit est encore vivace, puisque véhiculé dans les familles. Voilà, le point faible de l’édifice de la transition, et rien ne peut régler cela si ce n’est une jonction renseignements-justice, sans complaisance et dans toute la rigueur ! Un tel phénomène, rend sensible aux chants des sirènes qui promettent monts et merveilles au détriment de notre souveraineté !

Que Dieu protège le Mali de ce Mali.
Que Dieu bénisse le Mali.
Seydou Traoré, ancien ministre.

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