COMMUNIQUÉ

Par un communiqué lu sur les ondes de la chaîne de télévision nationale, ORTM, j’ai appris de manière surprenante, qu’un mandat d’arrêt international serait émis contre moi et d’autres personnalités, à l’initiative de monsieur le Procureur général près la Cour suprême du Mali.

Cette manière si singulière et pour le moins cavalière n’est pas la façon qui sied véritablement, si le parquet général près la haute juridiction est, un tant soit peu, animé de justice.

Je rappelle que je suis absent de mon pays depuis plusieurs mois, en exil, compte tenu des menaces quotidiennement distillées par la rumeur ronflante, savamment entretenue, qui, au fil des mois, a fini par révéler le dessein réel des personnes en commandite.

Au mois d’octobre 2021, deux semaines après mon départ de Bamako, l’information quant à mon absence avait suscité une réaction aussi inattendue qu’agressive, notamment sur les réseaux sociaux et autres mass média, à la solde de la junte militaire malienne et ses complices civils. Des rumeurs folles ont immédiatement circulé qui m’accusaient, à tort évidemment, d’être l’animateur de toutes sortes de complots. Les intentions malveillantes que je soupçonnais se sont révélées à travers l’acharnement de ces attaques régulières à coup d’intoxications.

Les auteurs dans leur mission me rendaient coupable de nombreux délits et forfaits inventés pour les besoins de leur cause illégale et illégitime dont l’objectif est clairement d’anéantir toute voix politique républicaine dissonante.

Je rappelle que ma mission en tant que ministre de la Défense et des Anciens Combattants a débuté le 8 janvier 2015 et s’est terminée le 3 septembre 2016. Elle était parfaitement définie dans le cadre de prérogatives claires. Je n’ai jamais agi que dans ce cadre et, je n’ai agi que pour assurer la meilleure préparation opérationnelle de nos forces face au défi sécuritaire.

Au moment où le Mali est désaxé, menacé de désintégration, les acteurs de cette transition en déroute devraient plutôt chercher le moyen d’unir et de rassembler. Depuis un an et plus, je n’ai cessé de dénoncer leurs choix hasardeux et de leur adresser des recommandations. Hélas !
Leur seule réponse demeure la menace, l’invective, la stigmatisation et les insanités d’une rare violence, déversées par leurs sbires sur les réseaux sociaux. Ne voient-ils pas ce qui se passe ? N’entendent-ils pas les appels à la raison de nos compatriotes et de nos amis, partenaires à la paix ? Persécuter des hommes politiques n’a jamais contribué au succès, mais a toujours conduit à l’échec !

Pour autant, mon sort personnel importe peu au regard des dangers qui menacent le Mali et son peuple. Qu’on ne s’y trompe pas ! Pour moi, rien ne compte aujourd’hui si ce ne sont les Maliens et leur avenir. C’est pour cet avenir qui s’appelle « Jeunes du Mali » que je continuerai à me battre afin que demain ne ressemble pas à aujourd’hui. C’est le seul combat qui vaille et à tous j’adresse cet appel au sursaut salvateur.

Si la justice malienne devait rechercher à situer ma responsabilité, dans le cadre d’une quelconque information judiciaire, elle a la latitude de procéder au moyen d’une commission rogatoire à laquelle je m’engage à répondre prestement.

D’ores et déjà, j’ai pris l’initiative de constituer une équipe de conseils qui m’accompagnera dans l’éventualité souhaitable d’une confrontation.

Tièman Hubert Coulibaly
Ancien ministre du gouvernement du Mali

Articles associés