L’inspecteur générale Amadou Konaté lors de l’inauguration des nouveaux scanners à Sikasso: « Je rappelle que le scanning était confié à une société privée et coûtait 15 milliards de F CFA au budget de l’Etat. Aujourd’hui, le Mali fait économie de cet argent »

L’inspecteur général Amadou Konaté, DG des Douanes maliennes et vice-président de l’OMD-AOC a procédé, ce jeudi 19 septembre 2024, à l’inauguration de nouveaux scanners à Sikasso. C’était sous la présidence du ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou en compagnie de la Gouverneure de Sikasso, Marie Claire Dembélé et plusieurs autres personnalités.

L’événement tant attendu a commencé par la projection d’un film sur lesdits scanners. Ce qui a permis aux participants d’avoir une idée sur la qualité de l’infrastructure mise à la disposition de l’administration douanière. Ainsi, après les mots de bienvenue du 1er adjoint au maire de la commune urbaine de Sikasso, Abdramane Sidibé, le ministre Sanou a précisé qu’il s’agit de la cérémonie d’inauguration du centre d’expertise technique de la Douane à Sikasso. L’installation de ces nouveaux scanners fait suite à celle d’autres opérées dans le pays: «  Je rappelle que c’est à Sikasso ici que le président de la transition, col. Assimi Goïta a lancé le processus de digitalisation de l’ensemble de l’administration du pays comme un secteur important dans la satisfaction des populations », a indiqué Alousséni Sanou. Ce centre d’expertises va contribuer « énormément » à la dynamisation des activités douanières au niveau de cette région, a-t-il estimé. A l’entendre, les services de douanes sont très importants en matière de collecte des recettes. Mettant l’accent sur les résultats encourageants des soldats de l’économie, le ministre tenait à confier, via cette inauguration, que les nouveaux scanners sont de marques chinoises. Leur maintenance est assurée par des Russes. 

« Je rappelle que le scanning était confié à une société privée et coûtait 15 milliards de F CFA au budget de l’Etat. Aujourd’hui, le Mali fait économie de cet argent », a déclaré, à l’entame de ses propos, le DG des douanes qui a d’abord mis l’accent sur les trois axes stratégiques donnés au Gouvernement par le Colonel Assimi Goïta. Il s’agit de la mobilisation des recettes fiscales et douanières ; la lutte contre la fraude et les trafics illicites ; et la mise en œuvre des reformes. Aux dires de l’inspecteur général, cette cérémonie entre dans le cadre de la troisième orientation, voire concoure, dit-il, à la mise en œuvre des deux premières. Et de préciser que les 35 réformes engagées par l’Administration des Douanes pour moderniser son outil de travail ont les mêmes dénominateurs communs. C’est-à-dire : la mobilisation des recettes douanières et la lutte contre la fraude en intégrant la culture de l’intégrité en milieu douanier, voire une gestion vertueuse des effectifs et des compétences. En mettant l’accent sur le Centre d’Expertise Technique (CET) dont l’une des branches est matérialisée par le scanning des marchandises, Amadou Konaté dira qu’il s’agit là, via cette inauguration à Sikasso, d’une réforme phare qui continue encore à mobiliser les énergies pour la rendre réelle et efficace. Et de préciser que l’internalisation du centre n’a pas été un fleuve tranquille. « C’est à ce niveau que vous me permettrez de remercier encore une fois, Monsieur le Ministre pour son appui, ses instructions pertinentes dans la conduite de cette réforme », a-t-il fait comprendre. L’occasion a été également mise à profit par lui pour rappeler ceci : « pour rompre avec plus de trente (30) années de Programme de Vérification des Importations (PVI) par des sociétés privées étrangères d’inspection, le Mali a mis fin, à compter de décembre 2017, au contrat sur le Programme de Vérification des Importations avant embarquement. Lequel a été initié par le Gouvernement depuis 1989 qui l’a remplacé par un nouveau concept appelé Programme Moderne de Contrôle des Importations (PMCI) ». Ayant choisi une mutation en douceur, une période transitoire de cinq (05) ans a été définie dans le cadre du Programme Moderne de Contrôle des Importations (PMCI). A cet effet, l’État du Mali s’est engagé, le 03 janvier 2018, pour un contrat BOT (c’est-à-dire transfert de compétences) pour la mise en place d’un Centre d’Expertise Technique (CET). Il s’agissait de poursuivait le DG, de préparer les agents de l’Administration des Douanes à se réapproprier les fonctions de classement tarifaire et d’évaluation en douane. Force a été de constater qu’à l’échéance du délai contractuel et malgré sa prorogation jusqu’au 31 décembre 2023, tous les engagements n’ont pas été tenus.
Le CET, un outil indispensable
sous la présence des partenaires et plusieurs autres personnalités, M. Konaté a trouvé que l’appui du Gouvernement en phase avec les recommandations de l’OMD, au regard de l’impact de l’activité externalisée sur les Finances Publiques avec à la clé une économie de près de 15 milliards au niveau du budget d’Etat, la fonction essentielle de l’évaluation en douane, le classement tarifaire et l’analyse préalable documentaire des risques ont été internalisés suivant le Décret n°2022-0517/PT-RM du 1er septembre 2022. Lequel fixe l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Direction Générale des Douanes, voire consacre en son article 9, rappelle-t-il, la création du Centre d’Expertise Technique comme service placé en staff auprès du Directeur Général des Douanes. Ce centre a pour mission la vérification documentaire préalable à l’importation avant l’arrivée des marchandises sur le territoire malien suivie d’une analyse de risques ; la vérification non-intrusive des camions à l’arrivée aux frontières grâce au Scanning de leur contenu. Comme annoncé par le DG, le CET est un outil d’analyse de risque documentaire avec un schéma fonctionnel commençant avec les intentions d’importation, les factures et les listes de colisage en passant par un rapport d’évaluation qui intègre les résultats du scanning. Cela, jusqu’au rapport de réconciliation après la liquidation des droits relatifs à la marchandise au niveau des bureaux de douanes, confie le responsable. Et de déclarer que toute cette procédure est digitalisée à travers l’interconnexion depuis l’intention jusqu’à la délivrance du bon à enlever. A ses dires, la prise en charge informatisée des résultats du scanning permet à l’administration des douanes d’affiner ses outils d’analyse de risque en vue d’une bonne sélectivité des contrôles : éviter de tout contrôler pour la célérité des procédures, mais mieux contrôler pour sécuriser les recettes de l’Etat.
Renforcement du système douanier grâce aux scanners
Si les scanners au départ étaient conçus comme instruments de sureté et de sécurité de la chaîne logistique, à ce jour, ils renforcent le système de sélectivité du Sydonia. D’où cette précision: « notre outil informatique contribue ainsi à une meilleure appréciation de la marchandise par le vérificateur au niveau des bureaux de dédouanement, voire concoure à l’amélioration des recettes douanières. Dans le cadre de l’extension et de la modernisation de son système de scanning, la Direction Générale des Douanes, bien que dotée de cinq scanners déjà fonctionnels, a acquis et installé trois (03) nouveaux scanners de type Fixe de marque NUCTECH modèle FS6000 à Diboli, Mahinamine et Sikasso ». À l’en croire, il demeure clair que le scanner de type « portal » présente certaines caractéristiques principales, dont la capacité d’inspection de 150 camions par heure (7 fois plus que les scanners de type mobile existants au Mali) ; la qualité d’image radioscopique de très haute performance, la plus haute du marché (+30% par rapport aux scanners existants). S’y ajoutent la lecture des plaques minéralogiques, celle du numéro du conteneur et du dessous des camions ; la plus grande facilité et sécurité d’emploi ; la grande robustesse face aux environnements hostiles (poussière, chaleur, humidité, vent, etc.) ; la conformité avec les normes internationales de radioprotection ; la réponse aux recommandations de l’Organisation Mondiale des Douanes. « D’ici à la fin 2025,annonce le DG, la Direction Générale des Douanes projette de déployer un dispositif similaire à Kouremalé (corridor guinéen), Kadiana (corridor ivoirien) et Bénéna (corridor burkinabè) ». 
« Il y aura également la création d’un Poste d’inspection Centralisé à Bamako qui permettra d’optimiser l’efficacité de l’analyse des images radioscopiques acquises sur tous les points de frontière et d’un Centre de Formation dédié aux métiers de l’inspection non-intrusive au sein de la DGD, afin de maintenir l’expertise en la matière en toute autonomie ». Et l’inspecteur général Konaté de finir par dire, « je tiens à m’engager à veiller au bon fonctionnement de cet outil technologique. Nous y avons intérêt, car l’Administration des Douanes peut enfin assumer pleinement ses prérogatives et dispose de moyens technologiques des plus modernes et adaptés à sa mission ».

Abdramane Samaké

Mandé Infos

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