🟢APPEL À LA RAISON, À LA COHÉSION ET À LA FRATERNITÉ ENTRE MUSULMANS.

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

« Les croyants ne sont que des frères. Établissez la paix entre vos frères. Et craignez Allah, afin qu’on vous fasse miséricorde. »

(Sourate Al-Hujurât, verset 10)

Moi, humble serviteur d’Allah, musulman pieux et adepte du mouvement « Ansar Dine », attaché à la prière avec les bras croisés en signe de recueillement et d’attachement à la sunna, j’élève aujourd’hui la voix, non pour juger ni diviser, mais pour appeler à la raison et à l’unité.

Des divergences devenues source de discorde
Depuis quelque temps, nous observons, avec une vive inquiétude, la montée de tensions entre différentes « sensibilités » au sein de notre communauté islamique. Ce qui autrefois relevait de simples différences d’interprétation ou de jurisprudence est en train de se transformer en clivages identitaires hostiles, notamment entre ceux qui prient les bras croisés, parfois désignés, souvent de manière péjorative, comme « wahhabites » et ceux qui prient les bras relâchés, suivant d’autres écoles de pensée, parfois qualifiés également de façon réductrice ou stigmatisante.
Ces tensions alimentent le rejet, l’exclusion, voire la haine, au lieu de promouvoir la fraternité.

Un conflit entre ignorance et manipulation*
Cette situation dramatique trouve ses racines dans plusieurs facteurs, entre autres : l’ignorance mutuelle des fondements juridiques et spirituels des différentes écoles (madhâhib), l’absence de dialogue fraternel, remplacé par des diatribes sur les réseaux sociaux ou dans les prêches et la montée de l’intolérance religieuse, souvent alimentée par un manque de formation théologique équilibrée.
Ces tensions s’exportent dans nos mosquées, nos quartiers, nos villages et parfois même au sein des familles. Elles préparent un terreau dangereux pour la division communautaire, voire la violence verbale et physique, dans un contexte déjà très fragilisé par des défis économiques, sociaux et sécuritaires.

Un danger réel pour la « Oumma »
Ces querelles internes, parfois attisées par l’ignorance, le zèle excessif ou la manipulation idéologique, menacent gravement la paix, la cohésion sociale et spirituelle des musulmans, la crédibilité du message de l’islam, surtout auprès des jeunes et des non-musulmans et notre capacité à faire face aux vrais défis que la « oumma » doit relever. C’est une bombe à retardement dans un monde déjà fragmenté.

Un appel à la raison et à l’unité
Ô vous qui croyez, revenons ensemble à l’essentiel !
Je lance un appel solennel à toutes les « sensibilités » islamiques de notre pays et d’ailleurs pour accepter les différences rituelles licites sans les diaboliser, rejeter fermement toute forme de mépris doctrinal, favoriser le dialogue, l’enseignement et la coopération fraternelle.
Retrouvons le message unificateur du Prophète Muhammad (SAW), qui a toujours prôné la fraternité, la miséricorde et la patience face aux divergences. Acceptons nos différences de pratiques comme des richesses juridiques, non comme des armes de division.

L’unité dans la diversité, notre rempart contre la Fitna.
L’islam ne sera fort que si les musulmans sont unis dans la diversité, animés par l’humilité, la miséricorde et le respect mutuel.

Ô croyants, n’offrons pas à nos ennemis le spectacle de notre division.

Restons unis pour porter ensemble la lumière de l’islam, religion de paix, d’amour et de justice.

Qu’Allah nous guide tous sur le chemin de la sagesse et de l’unité.

Wa-s-Salâm ‘alaykum wa rahmatullâhi wa barakâtuh.

Mamadou Naman KEITA

Officier de l’Ordre National

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