À l’approche des élections générales et présidentielle de 2025, la Côte d’Ivoire se trouve à un tournant décisif de son histoire contemporaine. Les signaux d’exclusion politique, notamment l’absence de figures majeures de l’opposition sur la liste électorale, combinés aux interrogations sur une éventuelle candidature pour un quatrième mandat présidentiel, créent les conditions d’une crise profonde.
Une stabilité ivoirienne essentielle à la paix régionale :
Plus qu’un enjeu national, la stabilité de la Côte d’Ivoire constitue aujourd’hui un poumon vital pour l’Afrique de l’Ouest. Première puissance économique de l’UEMOA, pilier diplomatique au sein de la CEDEAO, la Côte d’Ivoire joue un rôle d’équilibre stratégique. Un embrasement à Abidjan aurait des répercussions immédiates à Accra, Bamako, Ouagadougou et Monrovia. Dans un contexte où le tissu sécuritaire régional est déjà affaibli par les insurrections armées, les transitions politiques et les tensions intercommunautaires, le pays ne peut se permettre de redevenir un foyer de déstabilisation.
Quatre leviers urgents pour prévenir la crise :
Face à cette situation critique, un appel solennel est lancé aux institutions ivoiriennes, aux forces politiques, à la société civile et aux partenaires internationaux. Quatre mesures urgentes pourraient contribuer à préserver la paix et restaurer la confiance nationale : Réouverture exceptionnelle de la révision de la liste électorale, afin de garantir l’inclusion équitable de tous les principaux acteurs politiques du pays ; Organisation d’un dialogue politique national inclusif, sous l’égide de médiateurs régionaux reconnus, pour établir un consensus électoral durable ; Renoncement explicite à toute candidature susceptible d’engendrer des tensions, dans un esprit de responsabilité historique ; Mise en place de garanties électorales robustes, adossées à un accompagnement international neutre et permanent, depuis l’enregistrement des électeurs jusqu’à la proclamation des résultats.
Un appel respectueux au Président Alassane Dramane OUATTARA (ADO) :
Dans ce contexte, l’attention se tourne naturellement vers le Président de la République, ADO, dont le bilan est incontestablement marqué par d’importantes réalisations socio-économiques, diplomatiques et infrastructurelles. Cependant, au-delà des chiffres et des bilans, c’est désormais l’héritage politique et moral qu’il lèguera à la Nation qui entre en jeu.
« Renoncer à un quatrième mandat, favoriser une transition électorale inclusive et pacifique, ce serait poser un acte de grandeur. Un geste d’apaisement, salué par les générations futures et respecté à travers tout le continent africain. »
Au moment où l’Afrique de l’Ouest cherche un souffle de stabilité dans la tourmente, la Côte d’Ivoire, par ses choix, peut soit rallumer l’espérance, soit précipiter l’effondrement de l’architecture régionale fragile.
Pour la paix, la dignité démocratique et l’avenir partagé des peuples d’Afrique de l’Ouest, l’heure est à la responsabilité, au dialogue et à la vision d’ensemble.
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