Malgré leur bonne volonté, les collectivités maliennes peinent, pour la plupart, à recouvrer 50% des taxes de leur circonscription. Cela, à cause surtout du niveau élevé des déperditions dues souvent à l’incivisme ou à l’inaccessibilité des services municipaux.
Pour y faire face, ces administrations doivent se réinventer, innover, en proposant des réponses simples, pratiques adaptées aux attentes nouvelles des citoyens.
En cette ère des Technologie de l’information et de la communication, la solution idoine pour pallier cette insuffisance préjudiciable aux économies locales semble être la numérisation des services de paiement et de recouvrement des collectivités. En la matière, la mairie du District de Bamako a opté pour «le paiement des taxes par digitalisation», initié à travers le projet «K’lis pay». Initiative innovante et participative dont le lancement officiel a eu lieu vers la mi-décembre à l’hôtel de ville. La cérémonie symbolique organisée à cet effet et qui a été présidée par le 1er adjoint du maire du District, Hary Makan Keïta, marquait le déploiement officiel du service de recouvrement et de paiement des taxes par voies électroniques de la société Nouvelle technologie africaine (NTA-TECH) sur toute l’étendue du territoire du District de Bamako.
Ainsi, les contribuables de cette circonscription pourront payer leurs taxes via des services financiers numériques : Ecobank, Orange Money, Mobicash et Wizali. Fini alors l’obligation pour les usagers de se rendre à la mairie pour s’acquitter de ce devoir citoyen. Intervenant lors du lacement des activités, le 1er adjoint au maire du district a révélé que cette innovation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la convention de partenariat, signée entre la société Nouvelle technologie africaine (NTA-TECH) et la mairie du district de Bamako, relative à la digitalisation du paiement des taxes.
Pour Hary Makan Keïta, l’objectif visé à travers cette innovation est l’amélioration de la qualité du système de collecte des taxes, en mettant à contribution le développement des moyens électroniques de paiement.
Parlant des termes de cette convention, l’édile de Bamako a rappelé que sa durée est de cinq ans, renouvelable par la signature d’un avenant au contrat. Ainsi, à travers ce partenariat, NTA s’engageait à apporter une solution innovante adaptée et sécurisée dénommée «K’lis pay». Dans le but, selon l’élu local, d’améliorer les conditions de travail des agents chargés de la collecte afin d’accroitre le niveau de recouvrement des taxes identifiées dans l’accord. Il s’agit notamment des taxes sur les panneaux publicitaires, les marchés (loyers des magasins, kiosques et étals), la taxe immobilière, la taxe de salubrité, la taxe de traversée routière, la taxe d’inspection des produits d’origine animale et végétale, et la redevance d’éclairage public, avait listé Hary Makan Keïta.
En contrepartie, la mairie s’engage à prendre les mesures administratives nécessaires pour favoriser la mise en œuvre efficace de la convention. Le 1er adjoint au maire de Bamako a profité de cette occasion offerte à lui pour inviter l’ensemble des acteurs impliqués : chefs de service, autorités coutumières, Recotrade, syndicats des travailleurs, contribuables à accompagner ce projet novateur, afin de permettre au Conseil du District de répondre aux aspirations légitimes des populations de Bamako.
En la matière, le projet «K’lis pay» permettra un reporting en temps réel qui aura l’avantage de donner à toute l’échelle de gestion des finances publiques de la mairie, une situation précise des sommes récoltées par jour et même par heure, a élucidé le directeur général de la NTA-TECH. Adama Berthé a, pour terminer, remercié les partenaires que sont Ecobank, Orange Money, Mobicash et Wizali, la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD), Afribone Mali et Byte-TECH du Sénégal, pour leur apport et leur soutien indispensables à la réussite du projet.
Aminata Diakité
Source : l’Essor