La CPI pour freiner l’équipée terroriste de la CMA au Niger

Homme de rigueur et déterminé, le président nigérien Mahamadou Issoufou n’est pas du genre à jeter le manche après la cognée. Ses combats, il les mène avec constance et les assume sans faiblesse.

Dans un entretien publié par l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique à la mi-août passée, il déclarait :  ‘’Le statut actuel de Kidal est une menace pour le Niger et il faut impérativement que l’Etat malien y reprenne ses droits ».

Le concert de dénégations, désapprobations voire menaces suscité par ces propos dans les rangs de la CMA (ex-rébellion kidaloise essentiellement) n’ont guère impressionné cet homme dont le parcours politique est un modèle d’engagement et de courage. En visite de quelques heures  à Bamako, trois semaines plus tard, il répétera les mêmes mots au cours d’une conférence de presse conjointe avec le président IBK. Réaffirmant, pour ne laisser aucun doute dans l’esprit de son auditoire, que  » des actes terroristes sont parfois commis (dans son pays)avec la complicité de certains signataires de l’accord de paix d’Alger « .

Le week-end dernier, un document officiel nigérien dont RFI affirme l’avoir consulté révèle les noms de personnalités du HCUA, composante-clé de la CMA, cités comme ayant participé à des opérations terroristes meurtrières sur le sol du Niger.

Il s’agit de Bohada Ag Hamzata, chef de sécurité de l’actuel gouverneur de Kidal, grièvement blessé dans une attaque en 2017; Alhousseini Ag Ahmedou alias Goumey, présenté comme l’un des auteurs de la tuerie de 27 soldats à Tongo Tongo, en mai dernier; Alghabass Ag Intalla, frère de l’actuel Amenokal et vrai patron de Kidal; Hamadi Ali, chef de poste de la CMA, accusé de connivence avec Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, chef de l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS).

Ce quatuor vit dans les bonnes grâces du régime malien, est entretenu à grands frais et est couvert d’une impunité totale au nom d’une loi d’entente nationale. Laquelle est décriée par les organisations de défense des droits de l’homme tant au Mali qu’à l’étranger et ne constitue, au vrai, qu’une prime à la rébellion armée, aux massacres qu’elle a perpétrés et à la déstabilisation du Mali, ou plutôt sa scission qui en est la finalité.

Il vient rejoindre huit autres prétendus  » ex-combattants « dont certains ont été sanctionnés de fraîche date par l’ONU pour liens avérés avec des groupes terroristes. Hélas, la sanction n’a consisté qu’en une interdiction de voyager par les moyens de la MINUSMA à l’intérieur du Mali et celle de se déplacer à l’extérieur. Elle est donc plus symbolique qu’efficace.

Le gouvernement malien s’étant lié les mains et l’ONU n’étant pas disposée pour le moment à sévir de façon drastique pour mettre fin à la collusion criminelle entre les responsables de la CMA et les groupes terroristes écumant l’espace sahélo-saharien, la CPI apparait comme le recours approprié.

C’est à elle de jouer pour qu’après le Mali, le Niger ne devienne la prochaine victime des menées dévastatrices de la CMA et de ses acolytes djihado-terroristes.

Saouti HAÏDARA

Source : L’Indépendant

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