Dimanche, la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU comprenant l’Ambassadeur du Niger auprès de l’ONU, Abdoulaye Barry et son homologue français, Nicolas De Rivière en mission dans notre pays a rencontré le Premier ministre de la Transition, Dr Choguel Kokalla Maiga. Les échanges ont porté sur la situation politico-sécuritaire de notre pays. A sa sortie de cette rencontre, le Premier ministre malien a affirmé, avoir signifié à ses interlocuteurs que : «Les forces patriotiques qui sont à la tête de l’Etat n’ont d’autre agenda que celui du redressement du Mali ».
Depuis le samedi 23 octobre 2021, une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU est en visite dans notre pays. Cette visite a pour but de pousser les autorités de la transition à respecter le délai de la durée de la transition au Mali et transférer le pouvoir aux civils. Après la rencontre avec les autorités de la Transition cette délégation doit rencontrer les représentants de la société civile et les groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015.
Après sa rencontre avec la délégation onusienne, le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga a fait une déclaration à la presse.
Occasion pour lui d’affirmer que le gouvernement s’est attaché à conceptualiser la crise, à expliquer les origines du changement intervenues le 18 aout 2020 et le processus de la rectification de la transition entamée le 24 mai 2021. Selon lui, ils ont expliqué à la délégation onusienne que le changement en République du Mali ne résulte pas de la volonté de l’armée de prendre le pouvoir mais que cela résulte de la volonté du peuple qui s’est soulevé des mois durant en laissant sur le terrain des morts et des blessés. « C’est cette lutte qui a abouti au changement de régime et l’aide patriotique de l’armée a parachevé cette lutte », a-t-il expliqué. Pour le chef du Gouvernement, la légitimité du gouvernement de la Transition résulte essentiellement dans la mise en œuvre des revendications que le peuple portait pendant la lutte. Pour lui, ces revendications étaient la lutte contre l’impunité et la corruption, qui sont à la base de l’effritement, de la déliquescence et de la faillite de l’Etat malien. Il a rappelé que le soulèvement de 2020 est parti de la manipulation des résultats des élections législatives.
« Donc, le peuple dit qu’il ne veut plus d’élections truquées. Nous avons donc décidé de mettre en place, conformément à cette revendication un Organe Unique indépendant chargé des élections pour minimiser les risques de contestations », a-t-il dit. Et aussi il a déclaré que le peuple demandait la refondation de l’Etat. « Une vaste réforme pour repositionner notre pays dans le 21ème siècle en posant de nouvelles bases », a-t-il fait savoir. De ce fait, le peuple s’est aussi plaint contre l’insécurité grandissante dans notre pays. « Nous avons rappelé au Conseil de sécurité de l’ONU qu’en 2013 lors de l’intervention de la Minusma et de la communauté internationale, nous avions une insécurité résiduelle qui était dans l’extrême nord. Et aujourd’hui l’insécurité et le terrorisme ont occupé de 60 à 80% de notre territoire », a-t-il indiqué. C’est pourquoi il affirme avoir dit à ses hôtes que les forces patriotiques qui sont à la tête de l’Etat malien n’ont d’autre agenda que celui du redressement du Mali.
Se prononçant sur le respect du calendrier des élections, le Premier ministre Maïga a dit ceci : « les élections ne sont pas une fin en soi, aucun acteur majeur ne peut aller battre campagne en dehors des capitales régionales. Nous travaillons donc à créer le minimum de condition de sécurité pour avoir une large frange de la population, y compris les réfugiés qui doivent revenir au pays pour aller aux élections », a-t-il expliqué. Pour lui, ces élections doivent se tenir sur la base des conclusions des Assises Nationales de la Refondation. « Nous reviendrons vers la communauté internationale avec un agenda précis, argumenté, documenté pour dire combien la transition doit durer après la date du 18 février 2022 », a-t-il dit.
Par ailleurs, sans tournure, il déclare qu’il est acté que les assises doivent se tenir. Idem pour l’Organe unique des élections, qui doit être mis en place. De même que des réformes nécessaires. C’est ainsi que Dr Choguel Kokalla Maïga invite à travailler et améliorer la sécurité des personnes et des biens avant d’aller aux élections.
S’agissant de la campagne médiatique contre notre pays sur l’affaire de Wagner, le Premier ministre dit avoir expliqué à la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU que le Mali est un Etat souverain. « La sécurité des citoyens d’un pays, c’est le principal élément de légitimation d’un pouvoir. Et donc, notre objectif c’est de nous donner les moyens de sécuriser notre population auprès des partenaires parmi lesquels il y a la fédération de Russie avec laquelle le Mali a toujours eu des cadres de coopération assez bons », a-t-il précisé. Et de poursuivre que plus de 80% des militaires maliens ont été formés en Russie.
Adama Tounkara (stagiaire)
Source: Le Sursaut
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