𝐌𝐀𝐋𝐈 / 𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑𝐍𝐀𝐆𝐄 𝐀 𝐁𝐀𝐌𝐀𝐊𝐎 : 𝐋𝐄 𝐂𝐀𝐋𝐕𝐀𝐈𝐑𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐃É𝐏𝐋𝐀𝐂É𝐒 𝐈𝐍𝐓𝐄𝐑𝐍𝐄𝐒 𝐃𝐄 𝐅𝐀𝐋𝐀𝐃𝐈É

A Bamako, au marchĂ© de bĂ©tail de FaladiĂ©, en Commune VI du district de Bamako, oĂč logent des dĂ©placĂ©s internes du Centre et quelques familles rĂ©fugiĂ©es du Burkina Faso, le constat est amer en cette saison des pluies : l’inondation fait vivre un vĂ©ritable cauchemar Ă  ces victimes de la crise.

« AprĂšs la pluie, c’est le beau temps », dit un adage. Sur le site des dĂ©placĂ©s internes de FaladiĂ© c’est tout le contraire. AprĂšs chaque pluie, c’est la dĂ©solation. Entre boue et odeur nausĂ©abonde causĂ©e par la forte prĂ©sence des animaux, les dĂ©placĂ©s et rĂ©fugiĂ©s du camp font face aussi aux mauvais Ă©tats des tentes. « AprĂšs chaque pluie, nous devons rincer nos habits et les exposer au soleil car nos tentes suintent », regrette Aminata Hamidou Dicko, dĂ©placĂ©e de Mondoro. Pour la mĂšre de quatre enfants, cette situation de dĂ©tresse est pointĂ©e par la forte prĂ©sence des moustiques, la pauvretĂ© et surtout la gestion des problĂšmes sanitaires liĂ©s en partie aux conditions de vie.

« Le palu est courant ici et la ville de Bamako est devenue trĂšs chĂšre. Les prix des denrĂ©es de premiĂšre nĂ©cessitĂ© ont augmentĂ© », dĂ©clare Mme Dicko. Elle ajoute : « j’ai un enfant malade depuis deux semaines. Je n’ai rien pour le soigner ». Pour soutenir sa famille et vivre dignement, elle est obligĂ©e de faire le mĂ©tier de lavandiĂšre. « Nous avons aussi moins de personnes qui donnent leurs habits Ă  laver car la situation est pareille pour tout le monde, le pays est dur », explique Mme Dicko, indiquant que le dĂ©placement vers Bamako a Ă©tĂ© plus contraignant que de rester sur place, Ă  Mondoro.

Comme elle, toutes les femmes de ce camp vivent les mĂȘmes difficultĂ©s. Hawa YalkouĂ©, veuve et mĂšre de trois enfants, raconte son pĂ©riple. « Aujourd’hui, ma santĂ© et celle des enfants sont menacĂ©es Ă  cause des plaques d’eau ».

Le prĂ©sident du site numĂ©ro 1 du marchĂ© de bĂ©tail de FaladiĂ©, Amadou Diallo, reconnait les problĂšmes auxquels les dĂ©placĂ©s font face surtout en cette pĂ©riode hivernale. « Ce sont les femmes qui en souffrent le plus. Mais elles sont trĂšs engagĂ©es pour tenir cette situation », dit-il, avant de solliciter l’appui des autoritĂ©s et surtout des personnes de bonne volontĂ© pour soutenir ces familles en dĂ©tresse. « Nous avons surtout besoin d’appui logistique, sanitaire et de vivre pour survivre. Nous voulons notre dignitĂ©, ce qui est arrivĂ© Ă  ces gens est indĂ©pendant de leur volontĂ©. Ils ont tout quittĂ© Ă  cause de la crise sĂ©curitaire, ils ne mĂ©ritent pas de vivre comme ça », indique M. Diallo.

Pourtant, selon nos informations, la BNDA, une banque malienne, et d’autres ONG soutiennent des dĂ©placĂ©s de Bamako et alentours. La banque a rĂ©cemment dotĂ© un site de dĂ©placĂ©s de tente et de maison prĂ©fabriquĂ©es pour Ă©viter les cas d’inondations. L’appui des autres institutions est donc sollicitĂ© dans ce camp qui abrite une centaine de familles.

Tidiane Bamadio

(stagiaire)

Source : Mali Tribune

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