𝐌𝐀𝐋𝐈 / 𝐓𝐹𝐩𝐛𝐹𝐼𝐜𝐭𝐹𝐼 : đ‹â€™đ€đ«đŠĂ©đž 𝐩𝐹𝐧𝐭𝐞 đ„đš đ đšđ«đđž

Pour que la peur change de camp, les FAMa ont créé des unités spécialisées, organisent des patrouilles urbaines et offrent des escortes sur les axes routiers les jours de foires hebdomadaires

Les FAMa patrouillent réguliÚrement pour assurer la sécurité des populations

Sur l’axe bitumĂ© Goundam-DirĂ©, 35 km, une colonne de vĂ©hicules de l’ArmĂ©e escorte les forains. Lundi, c’est la foire de Goundam et mardi, celle de DirĂ©. «La fĂȘte (Tabaski), c’est demain. Du coup, ce lundi-ci devient la foire de toute la RĂ©gion», fait observer Abou Aldjoumat, commerçant itinĂ©rant. Dans leurs pick-up, les soldats sont sur le qui-vive. Les regards perçants, les doigts sur la gĂąchette, impossible de leur arracher ne serait-ce qu’un sourire.


Dans cette zone, chaque moment d’inattention peut ĂȘtre fatal pour les Ă©lĂ©ments et la file de vĂ©hicules marchands qu’ils escortent. ïżœïżœÂ«Bonjour ! Ça se passe bien?». Le soldat, mine serrĂ©e, multiplie par zĂ©ro le coucou du passant. Durant tout le trajet, aucun incident. Les forains rentrent Ă  la maison, saints et saufs.

Les militaires regagnent leur garnison de Goundam avec la fiertĂ© d’avoir accompli leur mission. Devant leur camp, une sentinelle filtre l’entrĂ©e. Une Ă©quipe lĂ©gĂšre ouvre l’Ɠil. Mais ce n’est que la face visible de l’iceberg. Le camp est toujours en alerte. Le mal peut venir de partout. Et Ă  tout moment. ïżœïżœ

À Tombouctou, le camp militaire fait face Ă  la place de l’IndĂ©pendance. Ă  droite, la police et tout droit se dresse majestueusement le gouvernorat de la rĂ©gion. Ă  gauche, le pĂ©rimĂštre de sĂ©curitĂ© est Ă©largi jusque sur la route qui mĂšne au monument surplombĂ© par la sculpture de Elfarouk, redoutable et cĂ©lĂšbre gardien de la citĂ© aux temps immĂ©moriaux. Selon la lĂ©gende, Al Farouk fut le gĂ©nie protecteur de Tombouctou. Il se montre aux mĂ©chants et aux malveillants une fois la nuit tombĂ©e. Les pieux, il les craint et les protĂšge. Le mystĂ©rieux Cavalier blanc prend en flagrant dĂ©lit les voleurs et les jouisseurs. Selon la lĂ©gende, il est habillĂ© de boubou blanc, de babouches blanches, de litham blanc et conduit toujours un cheval blanc avec un grelot au son lugubre et grave.


ïżœïżœDES MOMENTS DIFFICILES- ïżœLes Fama ont vĂ©cu de moments difficiles dans le Septentrion. Des hordes de terroristes sortent des dunes de sable pour s’attaquer aux symboles de l’État. Tout comme les groupes armĂ©s sĂ©paratistes qui portaient aussi des coups. Dans la confusion et l’imprĂ©paration Ă  la guerre contre un ennemi sans visage, nos soldats ont abandonnĂ© leurs positions.

Aujourd’hui, la situation a radicalement changĂ©. Les militaires tiennent vaillamment leurs positions et mĂšnent des patrouilles rĂ©guliĂšrement. Le temps d’une armĂ©e en dĂ©bandade est rĂ©volu. Dans le camp Cheick Sidi Elbakay (un des 333 saints de Tombouctou), les jeunes soldats sont dĂ©vouĂ©s et rompus Ă  la tĂąche. ïżœïżœLe commandant de zone, le colonel Mamadou KeĂŻta, reçoit dans ses bureaux gardĂ©s par des hommes lourdement armĂ©s. Assi sur une banquette, le chef militaire saisit son tĂ©lĂ©phone portable et montre des photos prises en brousse avec ses hommes. « C’était le jour de la Tabaski.

Au lieu d’aller Ă  la mosquĂ©e ou dĂ©vorer un bĂ©lier en famille, je suis allĂ© auprĂšs de mes hommes sur le terrain pour partager avec eux des moments de rĂ©jouissance », confie fiĂšrement l’officier supĂ©rieur, ajoutant que les FAMa font «également du social en apportant de l’eau potable aux populations dans les villages qui en manquent. En plus des distributions de vivres aux plus dĂ©munis, les militaires organisent trĂšs souvent des consultations mĂ©dicales gratuites». «La guerre que nous menons ne se fait pas seulement qu’avec les baĂŻonnettes mais aussi avec des actions qui rapprochent les militaires des civils sur le terrain», ajoute le chef militaire. ïżœïżœ


SOIF DE VICTOIRES. Quid des escortes de convois? Le colonel KeĂŻta rassure : «Les escortes se poursuivent. Entre LĂ©rĂ© et Nampala, les patrouilles nous ont permis de mettre la main sur du matĂ©riel et des bandits. Les gens vaquent Ă  leurs occupations sur le tronçon». MĂȘme assurance quant au moral de la troupe. Il est au beau fixe, tranche-t-il. Les formations continuent en «ambiance de guerre». «Nous mangeons avec les troupes et nous dormons avec eux. C’est pourquoi, nous avons une troupe motivĂ©e et qui a soif de victoire. Nous agissons afin que la peur change de camp», enchaĂźne le commandant de zone. ïżœïżœDans la rĂ©gion, les types de menaces sont nombreux : les terroristes et les bandits armĂ©s. «Nous sĂ©curisons toutes les foires de la rĂ©gion. On connaĂźt le programme hebdomadaire de toutes les foires.

Cela permet d’éviter beaucoup d’attaques sur les tronçons. L’une des grosses menaces est l’explosion des engins improvisĂ©s», indique le chef militaire. C’est justement pourquoi des opĂ©rations spĂ©ciales sont organisĂ©es pour dĂ©truire le dispositif de l’ennemi. ïżœïżœPour ĂȘtre plus efficace sur le terrain et pouvoir rĂ©pondre aux besoins tactiques, le commandement militaire a crĂ©Ă© des unitĂ©s spĂ©ciales notamment la section «Pirates» dĂ©diĂ©e aux missions dĂ©licates avec la devise «Nous faisons de mauvaises choses aux mauvaises personnes». Cette section est appuyĂ©e par l’UMIR (UnitĂ© mixte d’intervention rapide) composĂ©e de tous les corps pour les patrouilles, empĂȘchant les infiltrations et les actions nuisibles. ïżœïżœ


La zone militaire couvre 512.000 km, soit 40 % du territoire national. Elle correspond Ă  plus de 100 fois la Gambie et 10 fois le Togo. Pour couvrir cette Ă©tendue dĂ©sertique, il faut des effectifs en hommes et du matĂ©riel adaptĂ©, sans compter la couverture aĂ©rienne. «Je dors trĂšs souvent dans mon bureau pour les raisons de commandement. L’ennemi est informĂ© de tous nos mouvements. Nous devons alors ĂȘtre rĂ©actifs pour apporter le soutien nĂ©cessaire aux hommes dĂ©ployĂ©s sur le terrain. L’ennemi Ă©vite le combat frontal. AprĂšs quelques rafales et des hommes tombĂ©s, c’est dĂ©jĂ  leur victoire. L’ennemi dispose de fusils de longue portĂ©e et il disparaĂźt rapidement sur des motos», dĂ©veloppe l’officier supĂ©rieur. ..Lire la suite sur lessor

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