Jusqu’au vendredi, les chefs d’Etat ou de délégation vont se succéder à la tribune des Nations unies. Occasion pour les dirigeants du monde de se prononcer sur les grands dossiers du moment et de souligner les priorités de leurs pays.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta et ses homologues du monde entier se sont donnés rendez-vous à New York pour la 74è session de l’assemblée générale des Nations unies.
La journée d’hier a été marquée par l’ouverture du débat
général annuel dans la grande salle de l’assemblée générale qui
affichait complet. Moment de solennité qu’aucun média du monde ne compte
rater. Les journalistes des délégations officielles se frottent aux
envoyés spéciaux des grands groupes de médias (CNN, NBC News, New York
Times, BBC, France télévisions) pour relayer les faits et gestes des
dirigeants du monde.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a été le
premier à prendre la parole. Il a mis l’accent sur les défis multiples
auxquels le monde est confronté comme le terrorisme, les conflits
violents, la violation des droits humains, l’immigration. Il a aussi
rappelé que de nombreuses crises à travers le monde n’ont toujours pas
trouvé de solution : le Yémen, la Libye, l’Afghanistan, et le conflit
israélo-palestinien. A cela s’ajoutent les tensions en Asie du Sud et le risque d’un conflit armé dans le Golfe persique.
Le secrétaire général de l’ONU n’a pas non plus manqué de
souligner les événements positifs au cours de l’année écoulée, notamment
les élections pacifiques à Madagascar, aux Maldives et en République
démocratique du Congo ; le dialogue politique au Soudan et le processus
de paix en République centrafricaine.
GRANDE
IMPUNITÉ- Pour Antonio Guterres, les peuples doivent jouir de libertés
fondamentales que chaque pays a promis de faire respecter. «Nous sommes
aujourd’hui à un moment critique, où des droits longuement acquis sont
menacés, mis à mal, détournés», a-t-il dénoncé, ajoutant que nous
observons une trop grande impunité, y compris pour les violations du
droit international humanitaire.
De nouvelles formes d’autoritarisme voient le jour. Dans beaucoup d’endroits, développera-t-il, la disparition de l’espace civique musèle les voix des citoyens. Des défenseurs des droits humains, des militants écologistes et des journalistes sont pris pour cible. Jour après jour, clic après clic, d’une caméra à l’autre, les systèmes de surveillance étendent leur emprise et empiètent sur la vie privée.
Ces fissures ne sont pas uniquement le signe d’un effondrement
des règles régissant le comportement des États et de l’économie. Elles
sont plus profondes et questionnent notre compassion, notre humanité.
Dans son discours d’ouverture, le président de l’assemblée
générale de l’ONU dira que la réalisation des ODD (Objectifs de
développement durable) exige une coopération en matière de financement
et de partage d’expérience. Tijjani Muhammad-Bande a également estimé
qu’il fallait continuer à renforcer les Nations unies en veillant à ce
que son architecture de paix et de sécurité soit adaptée au XXIè siècle,
notamment en faisant de la prévention une priorité.
«Dynamiser les efforts multilatéraux pour l’éradication de la pauvreté, l’éducation de qualité, l’action contre le changement climatique et l’inclusion», tel est le thème retenu pour la présente session.
A ce propos, l’ambassadeur du Nigeria auprès des Nations unies a
souligné que l’éradication de la pauvreté restait un grand défi à
l’échelle mondiale et qu’un accent particulier devait être mis sur la
lutte contre le changement climatique. «J’appelle à la coopération entre
les pays pour faire en sorte que des coalitions pour la résilience au
changement climatique et les actions d’atténuation soient formées et
renforcées», a dit Tijjani Muhammad-Bande.
PAIX ET
SÉCURITÉ- Après la cérémonie d’ouverture, place à la longue série des
déclarations des chefs d’Etat ou chefs de délégation à la tribune des
Nations unies. Comme chaque année, le top départ est donné par le
président brésilien. Jair Bolsonaro a été suivi par le président
américain, Donald Trump, dont la déclaration est toujours très attendue
par la presse.
Le dirigeant américain, connu pour son franc parler, a fustigé
les mondialistes, tout en faisant l’éloge des nationalistes. «L’avenir
n’appartient pas aux mondialistes, il appartient aux nationalistes »,
a-t-il dit, avant de critiquer les pratiques commerciales de la Chine.
Le président américain s’est montré aussi très virulent à l’égard de
l’Iran contre lequel les États-Unis appliquent actuellement des
sanctions très dures.
Quant au président français, Emmanuel Macron, il a exhorté à la
reprise des négociations avec l’Iran. On se souvient que les Etats-Unis
ont quitté l’accord sur le nucléaire iranien que toutes les grandes
puissances avaient signé. Le retrait américain de cet accord a fait
monter la tension dans le Golfe persique, faisant planer le spectre
d’une guerre.
C’est aujourd’hui dans l’après-midi que le président de la
République, Ibrahim Boubacar Keïta, interviendra à la tribune de
l’assemblée générale des Nations unies. Avant cet exercice, il présidera
une réunion de haut niveau sur le Mali et le Sahel.
Dans le cadre des rencontres bilatérales, le chef de l’Etat
s’est entretenu avec son homologue de la Namibie, Hage Geingob. «Je lui
ai demandé d’être l’un de mes co-champions pour la culture, il a accepté
avec beaucoup de plaisir. Il a dit que le Mali est un pays de vieille
culture, un pays connu dans toute l’Afrique… Donc, il sera avec nous
dans les missions au service de l’ensemble du continent», a confié le
président Keïta à l’issue de l’entretien.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a indiqué que le débat général annuel des Nations unies est l’occasion d’évoquer les grandes questions du moment comme le changement climatique, la paix et la sécurité, la reforme des Nations unies. «Le grand débat vient de s’ouvrir ; chaque pays a ses sentiments, ses priorités», a indiqué le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta.
Envoyé spécial
Madiba KEITA
Source: Essor