Honorable Kalilou Ouattara : «Les hôpitaux sont tombés à l’eau parce qu’ils ne sont plus directement liés au ministère de la santé»

Le jeudi dernier, l’Assemblée nationale a adopté en plénière quatre projets de lois portant création de nouvelles structures sanitaires dans le cadre de la réforme de notre système de santé engagée par le département de la Santé et des Affaires sociales, conformément à la volonté du président de la République. À cette occasion, l’honorable Kalilou Ouattara a rendu un vibrant hommage au ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé, avant de déplorer l’état actuel de nos hôpitaux.

La situation dans laquelle se trouvent aujourd’hui nos hôpitaux publics est liée à leur statut. En effet, régis par un conseil d’administration, les hôpitaux publics du Mali jouissent d’une autonomie qui rend difficile leur contrôle par le ministre de tutelle. 

Selon l’honorable Kalilou Ouattara, Il faut que les hôpitaux publics reviennent sous la coupe du ministère de la Santé pour mettre fin à cette situation déplorable. «Les hôpitaux sont tombés dans l’eau parce qu’ils ne sont plus directement liés au ministère de la santé. Les tarifs sociaux empêchent ces hôpitaux d’assurer leur fonctionnement normal.

À titre d’exemple, au moment où un collègue du privé consulte à 20 000, le médecin du public consulte à 1500 FCFA. Au moment où un acte chirurgical se fait à 300 000 FCFA dans le privé, à l’hôpital public, cela se fait à 10 000 FCFA. À ce prix, comment peut-on assurer la qualité ou encore maintenir les cadres médicaux»,  s’interroge-t-il.

Pour ce médecin à la retraite devenu député et connu pour son franc-parler à l’hémicycle, l’honorable Kalilou Ouattara, les conditions pour que les médecins végètent dans la misère restent entières. Il a fustigé la double vacation pratiquée par certains membres du corps médical de notre pays, qui consiste à servir au public le soir, et passer le reste de la journée dans une clinique.

Pour l’honorable Ouattara, ce comportement est un autre facteur contribuant à «tuer» nos hôpitaux publics qui sont devenus un lieu de recrutement des malades pour certains praticiens. «On doit imposer aux médecins de choisir entre le public et le privé. Monsieur le ministre, si vous voulez faire des résultats,  je vous conseille d’exiger à ce que chaque médecin fasse un choix», a ajouté l’honorable Kalilou Ouattara.

À l’image de Kalilou Ouattara, les députés maliens sont prêts à ne pas voter le budget national tant que 15% de ce budget n’auront pas été alloués à la santé conformément à l’engagement pris par le Mali à Abuja.

Source: Le Débat

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