La Maison de la presse du Mali a servi de cadre, ce mercredi 4 septembre 2019, au lancement officiel du « Mouvement pour la Restauration de la Dignité et la Souveraineté du Peuple et de la Nation » en abrégé « MRD&SPN ». Dirigée par Mohamed Ousmane Ag MOHAMEDOUNE, membre des mouvements signataires de l’Accord pour la paix, le MRD&SPN se veut un Mouvement sociopolitique citoyen engagé pour la défense du Mali.
Présidée par Mohamed Ousmane Ag MOHAMEDOUNE, cette cérémonie de
lancement s’est déroulé en présence des leaders religieux, Chouala
Bayaya HAIDARA, Moffa HAÏDARA ; du représentant de la COFoP, du FSD, de
la majorité, du chef de file de l’opposition, etc.
Au cours de cette cérémonie, l’ex-rebelle Mohamed Ousmane Ag
MOHAMEDOUNE, a invité le président IBK à négocier sans complexe avec
ceux qui font couler le sang des Maliens ou qu’ils soient et qui ils
sont. Car, dit-il, la paix n’a pas de prix, elle a un coût.
Le présent Mouvement qui se veut populaire avec un engagement
patriotique et républicain est composé de cadres politiques et civils
d’anciens membres de l’ex-rébellion, membre de regroupements et
d’organisation de la société civile, d’activistes sociaux et politiques
issus de toutes les composantes de la société malienne.
Dans exposé liminaire, il ressort que 5 ans après la signature de
l’Accord paix, la nation malienne continue de pleurer, le peuple malien
continue de saigner, l’insécurité s’est généralisée partout avec son
corolaire de morts, de veuves, d’orphelins, de handicapés à vie, de
famine et de misère sociale et économique. Après l’accord de paix, le
Mali a enregistré plus de morts et de victimes que pendant la rébellion.
« Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons interroger notre conscience
et questionner nos méthodes et nos stratégies et même nos outils en
termes de règlement des conflits et de politique de défense et de
sécurité pour savoir pourquoi ils ne permettent pas d’arrêter
l’écoulement du sang des Maliens, pourquoi ils ne permettent pas
d’arrêter l’allongement de la liste des veuves, des orphelins et des
victimes de la guerre et de la violence », a-t-il dit.
Selon lui, malgré la signature de l’Accord pour la Paix et la
Réconciliation issu du processus d’Alger l’insécurité à gagner le
terrain, le nombre de morts à multiplier, les guerres et tensions
intercommunautaires exacerbées, d’innombrables dégâts matériels et
logistiques.
Également, le terrorisme a gagné et continue de gagner du terrain malgré
la présence de plusieurs forces militaires et d’instruments
internationaux. Au passage, il a salué et encouragé la dynamique
actuelle au centre autour du Premier ministre Dr Boubou CISSE à travers
le cadre de dialogue pour le centre, mais nous devons aller plus loin
dans le dialogue. Par ailleurs, a-t-il déploré, le Processus de mise en
œuvre inclusive de l’Accord qui est une des conditions de succès et une
exigence de l’accord lui-même n’est pas soutenue par certains acteurs,
car, dit-il, elle met en péril leurs agendas inavoués et affaiblit leurs
partenaires fabriqués parmi des parties maliennes à l’accord.
Selon son président, MRD&SPN est préoccupé par la faillite des
Pouvoirs publics et l’irresponsabilité de certains acteurs politiques
nationaux. De la même manière, il déplore la résignation de nos
concitoyens. C’est pourquoi, MRD&SPN se veut un cadre mobilisation
du peuple à chaque fois que de besoin en vue d’un sursaut salvateur.
Après avoir dressé un tableau peu reluisant de la situation, qui est la
résultante de la démission du peuple, Mohamed Ousmane Ag MOHAMEDOUNE,
trouve que le président IBK, à l’image des autres chefs d’État de la
francophonie, est pris en otage et subisse des pressions de la part des
multinationales. À ce niveau, il a les sanctions de l’ONU qui, dit-il,
sont dictées par la France contre les patriotes engagés dans la défense
du Mali. « Nos divisions en tant que peuple a fragilisé le président de
la république qui est sous le poids de la manipulation des puissances
étrangères, notamment l’ex-puissance coloniale », a-t-il critiqué. Pour
lui, la souveraineté appartient au peuple qui doit s’assumer et montrer
la voie à suivre aux gouvernants. De son avis, le dialogue social,
politique et religieux doit être inclusif sans tabou et sans restriction
aucune.
Pour Mohamed Ousmane, Kidal n’est pas occupé que par la CMA, mais aussi, elle l’est par Barkhane et par la MINUSMA.
« Qu’est que ces forces font pour que le Mali soit présent à Kidal »,
s’est-il interrogé avant d’ajouter qu’il y a un paradoxe entre la
volonté affichée par certaines puissances, actrice du processus de paix
au Mali par les actions qu’ils posent.
« On ne peut pas comprendre qu’au moment du DDR, certains encouragent
des communautés à prendre des armes pour se protéger. Seule une armée
nationale reconstituée peut sécuriser le pays », s’est-il insurgé.
Avant de terminer, Mohamed Ousmane a indiqué que le MRD&SPN est un
mouvement citoyen qui ne va soutenir ni l’opposition, ni majorité.
« Il faut que le peuple arrête de se diviser sur des choses qui ne sont
pas essentielles. Car après Dieu, le pouvoir appartient au peuple sur
terre », a-t-il conclu.
Par Abdoulaye OUATTARA