Le calme est revenu dans la ville de Niono dans la région de Ségou après les violents affrontements entre manifestants et forces de sécurité ce jeudi 19 septembre 2019. Selon un communiqué du gouvernement, le bilan est de deux morts dont le commissaire de police de la ville mais aussi plusieurs blessés. A Tombouctou, les heurts entre les hommes armés et des jeunes d’Abaradjou, ont fait trois morts et plusieurs blessés.
C’est un calme précaire ce vendredi 20 septembre 2019 à Niono. Un renfort des forces défense et de sécurité est arrivé dans la ville et procède à des arrestations. Les violentes échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre ont fait deux morts dont le commissaire de police de la ville.
Tout serait parti d’une mésentente entre la population de Niono et le commissariat de police de la ville. Les habitants reprochaient au commissaire et ses éléments des brimades sur la population. Des sources locales dans la ville rapportent qu’ « au mois d’août dernier, un motocycliste a eu une jambe cassée suite à une altercation avec des agents de police pour une histoire de vignette ». « Depuis cette histoire, la population mécontente, a exigé le départ du Commissaire. Ce dernier a quitté la ville avant de revenir deux semaines plus tard » ajoutent ces mêmes sources. Elles affirment que c’est ce retour du commissaire qui a mis le feu aux poudres et provoqué cette violente manifestation.
Une réunion d’urgence s’est tenue entre les autorités de Niono ce vendredi matin 20 septembre. Mais rien n’a, pour le moment, filtré de cette rencontre.
A Tombouctou la tension a baissé ce vendredi 20 septembre 2019 après les affrontements survenus entre des hommes armés et des jeunes du quartier d’Abaradjou. Selon des sources sur place tout est fermé au marché Yobo Tao. Les forces armées maliennes et la Minusma sécurisent les lieux. Ces violences à Tombouctou sont intervenues suite à l’enlèvement de jeunes agents de santé. 3 personnes dont 2 petites filles ont été tuées et plusieurs autres blessés.
Après les affrontements survenus à Tombouctou, le gouverneur de la région a rendu visite aux blessés admis à l’hôpital. Il a souhaité un prompt rétablissement aux blessés et présenté ses condoléances aux familles des victimes. Le gouverneur a déploré ces violences qui n’honorent pas la paix et la cohésion sociale. Koïna Ag Amadou invite la population au calme et à la retenue.
Pour certains observateurs, ces manifestations s’expliquent par plusieurs raisons notamment le manque de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Cependant estiment ces analystes, même si la constitution permet le droit de revendiquer à l’égard de l’Etat central, en aucun cas le recours à la violence ne sera légitimée.
Source : Studio Tamani