Sikasso : Le syndicat de la police dénonce des «actes d’intimidation», des policiers «traqués» et «persécutés» par les membres de la Plateforme

Dans une correspondance en date du 17 Octobre 2019 adressée au Gouverneur de la Région de Sikasso, le Syndicats de la Police (SYNACOM) dénonce les dérives et met en garde les membres de la Plateforme.

Objet de ladite correspondance : «Lettre d’information concernant les actions de la Plateforme contre la libre circulation des personnes et des Biens au niveau des Postes».

Le Syndicat y dénonce l’existence de «faits pouvant aboutir à une crise sécuritaire au niveau des frontières de la Région, à cause des agissements des acteurs de la Plateforme » en porte-à faux avec les principes de la libre circulation des personnes et de leurs biens.  Une véritable «entrave aux agents dans l’exercice de leur mission». Voici un extrait du document :

«Depuis quelques mois, les policiers sont victimes de toutes sortes d’intimidation et d’influences orchestrées par les membres de la Plateforme. Cette initiative a pour dessein de démoraliser les forces de sécurité dans les différents postes de contrôle et frontaliers de la Région de Sikasso (Sona, Koury et Hérémakono).

De l’avis du Syndicat, les membres de la Plateforme font une véritable fixation. La preuve : «Ils étaient initialement basés dans les postes frontaliers de Sona, Koury. Suite à l’attaque du poste frontalier de Sona, du mercredi 03 Juillet 2019, de 22 heures à 05 heures du matin…

Au regard de la détérioration sécuritaire de ces côtés, ils se sont retirés pour partir s’installer aux postes frontaliers de Hérémakono et Sirakoro sur la route de Bouaké».

«Nos militants sont traqués et persécutés par la Plateforme. Les activistes qui sont en train sévir dans lesdits postes n’ont aucune notion de sécurité…

Le constat est amer : ils sont les premiers à sauter dans les véhicules, avant le contrôle de la police, des fois, empêchent les collègues de faire, correctement leur travail…

Il y a lieu de reconnaitre que le poste frontalier de Hérémakono est l’un des plus stables. Cela est dû à l’engagement, au professionnalisme et la vigilance des policiers… ».

Selon le syndicat, « le moment est très mal choisi pour entreprendre une telle campagne d’intimidation ou de tentative de démoralisation de la troupe».

Et de rappeler que dans les autres pays de l’UEMOA et de la CEDEAO, les acteurs similaires de la Plateforme sont responsables et encouragent les forces de sécurité dans la lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes.

« Nos actions ont pour but d’empêcher l’infiltration des personnes non-identifiées, les terroristes, les délinquants transfrontaliers, les trafics humains, les détournements de mineurs, et les grands escrocs internationaux… »

Alors, «les policiers doivent, au même moment faire face aux caprices de la Plateforme, la mission serait impossible à mener et les résultats incertains ».

En conclusion, le syndicat tient responsables les autorités administratives de tous les désagréments ou attaques dans les différents postes de contrôle et frontaliers de la Région de Sikasso et plus précisément la Frontière de Hérémakono.

La Correspondance est signée « Adjudant de Police ANTEMBELOU SAGARA, Porte-parole.

Pour sa part, l’Adjudant Kariba Togola, Secrétaire aux revendications dudit Syndicat (SYNAPOL) et membre de la Coordination, «une association ne peut ainsi entraver le travail des fonctionnaires de l’Etat et en plus uniquement dans la région de Sikasso ». Et de s’interroger : « Où sont les services de contrôle de l’Etat ? Pourquoi seulement la police ? ».

L’on note, en tout état de cause, une montée d’adrénaline à Sikasso et la Plateforme est particulièrement pointée du doigt.

B.S. Diarra   

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