Mali : l’opposition constate « l’impossibilité d’organiser des législatives dans des conditions optimales »

Au Mali, l’ouverture de la campagne de l’élection des députés à l’Assemblée  nationale de mars et avril, ce dimanche, n’a pas empêché  le Front pour la Sauvegarde de la démocratie (opposition) d’exprimer ses inquiétudes sur la transparence des scrutins

 Dans une déclaration datée, du 7 mars,  et  signée du chef de file de l’opposition malienne, le front pour la sauvegarde de la démocratie relève plusieurs points susceptibles  de mettre en cause la crédibilité et la transparence des législatives.

Par ces points, le FSD cite l’impréparation du scrutin, l’expiration du mandat de la CENI,  le manque de parité des membres qui y siègent,  les « faiblesses » du fichier électoral récemment audité.  En rappelant  certains propos du président de la CENI, Amadou Bâh, qui stipule que  « le fichier contient environ 400.000 noms de personnes décédées non expurgées  », l’opposition estime qu’organiser les législatives sur la base d’un fichier pareil  est « inacceptable ». En plus, elle déplore  l’absence de plusieurs autres centaines de milliers de nouveaux majeurs.

 Toujours dans la même déclaration, l’opposition a exprimé ses craintes relatives au contexte sécuritaire qui, selon elle, n’est pas optimale à la tenue des scrutins. « Il est incompréhensible que le régime se lance dans un processus électoral d’envergure nationale, alors qu’aucune mesure concrète de retour des Forces de défense et de sécurité nationales, de l’Administration et des services sociaux de base, n’est visible pour garantir la sécurisation du territoire national, des citoyens, des éventuels candidats »,  s’insurge le FSD.

 Evoquant la situation sécuritaire,  l’opposition soutient que  le gouvernement avait justifié  après la signature de l’Accord Politique de Gouvernance,  dans le projet de loi organique adopté,  la prorogation du  mandat des députés de la Vème législature jusqu’au 02 mai 2020  afin « de réunir les conditions optimales à la bonne organisation des élections. » Le FSD  dit s’étonner  de la  propension du Gouvernement à tout précipiter, alors que l’occasion  lui était offerte par les forces vives du pays « de procéder aux réformes législatives nécessaires et de corriger les tares du système électoral… »

Par ailleurs, elle dit vouloir une  configuration suffisamment respectueuse du vote des citoyens et représentative des différentes forces politiques. Cela permettra, selon elle, de doter le Mali d’un scrutin mixte,  d’un organe unique de gestion des élections, d’interdire le  nomadisme politique et  de dissocier du lien circonscription administrative / circonscription électorale, …

 Pour l l’opposition, le Gouvernement  en organisant enfin cette élection de façon non inclusive en  excluant 11 circonscriptions crées depuis 2012 dans les régions de Taoudeni et de Ménéka, « porte gravement atteinte à la Loi électorale qui oblige à tenir l’élection législative sur l’ensemble du territoire… ». Toute chose qui le FSD  a constaté  « l’impossibilité d’organiser des élections législatives dans des conditions optimales de réadaptation du cadre électoral, de garantie de l’intégrité, de transparence, de crédibilité du scrutin envisagé… »  Par conséquent, il  dit  tenir le Gouvernement responsable « des conséquences fâcheuses de la mauvaise organisation des élections législatives » notamment sur l’intégrité physique, sur la vie des citoyens, candidats et agents électoraux.

Siaka DIAMOUTENE

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