L’Office de radiodiffusion et télévision du Mali (ORTM) et le Groupement professionnel des agences de communication (GPAC) ont signé, hier mardi, une convention de partenariat de gestion de la régie de la publicité. L’initiative vise à assainir ce secteur encombré par ‘’tout venant’’.
Le Directeur général de l’ORTM, Salif SANOGO, et le président du GPAC, Sidi DAGNOKO, ont paraphé la convention de partenariat. L’événement s’est déroulé sous la supervision du ministre de la Communication, Yaya SANGARE, et du président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sinsy COULIBALY.
Ce partenariat a pour but d’ordonner la régie de la publicité de plus en plus dégradée par des acteurs venus de nulle part. Il intervient suit à un constat : le secteur est pourri et ne fait plus vivre son homme. Dans cette convention, les engagements de toutes les parties sont clairement identifiés. Si l’ORTM s’engage à ne plus traiter désormais qu’avec les structures professionnelles autorisées. En revanche, le groupement doit aussi honorer les clauses des contrats avec plus de rigueur dans le paiement des factures.
Tout souriant, le président du GPAC a indiqué que cette cérémonie marque la fin d’un processus et annonce le début d’une nouvelle étape, celle de la professionnalisation de la gestion de la régie de publicité.
« Le cadre réglementé de la publicité nous permet de professionnaliser davantage le secteur, de mettre l’accent sur la performance professionnalisme, la mobilisation de recettes, la transparence. Il va nous permet d’éviter que cette activité ne se fait plus par défaut. Mais par des personnes qui en font un métier et qui doivent pouvoir en vivre. Aussi, pour qu’il y ait un impact sur l’ensemble de la chaine », a expliqué M. DAGNOKO.
Il espère que la signature de ce document permettra aux acteurs d’avoir des rapports fructueux entre l’ORTM et les agences. La mise en œuvre de ce partenariat anticipera sur le mécanisme de mobilisation des recettes de publicité et sa sécurisation. Donc, cette alliance profitera à tous les médias, a-t-il commenté.
« La publicité fait vivre l’ensemble des corps de métier », a indiqué le président du GPAC. Pour lui, si chacun joue son rôle comme il le faut, assume ses responsabilités en respectant la convention, il n’y a pas de raison qu’à la prochaine évaluation le bilan soit à la satisfaction de tous.
« Ça n’a pas été mal, mais nous y voilà. On a trouvé enfin un compromis intelligent qui permet de préserver les intérêts de part et d’autre et de construire l’avenir ensemble. Chacun dans son rôle. L’État, le producteur dans son rôle », a souligné M. DAGNOKO.
Optimiste, le DG de l’ORTM pense aller loin dans ce mariage de raison et d’amour.
« Le GPAC et l’ORTM sont comme l’hydrogène et l’Oxygène. Ces éléments forment l’eau qui est indispensable à la vie. Donc, nos entités sont indispensables à la sphère médiatique et publicitaire du Mali », a indiqué Salif SANOGO. Avant de relever le rôle important de la publicité dans le fonctionnement des entreprises de presse.
« Aucun média ne saurait vivre sans la publicité. Et au niveau de l’ORTM, la publicité contribue pour plusieurs milliards de FCFA. C’est un aspect stratégique sur lequel nous veillons particulièrement », a-t-il soutenu.
À l’image de son prédécesseur, il espère également que ce partenariat sera bénéfique pour l’ORTM et le GPAC. Puis, il a promis que l’ORTM, en signant le document s’engage à respecter toutes les clauses. Par conséquent, la télévision nationale ne traitera désormais qu’avec les agences agréées. Cela est une imposition de la nouvelle loi.
De son côté, le président du CNPM, Mamadou Sinsy COULIBALY a saisi l’occasion pour appeler ses collègues du GPAC au respect des clauses de la convention.
« Il faut que vous soyez vertueux. Il faut aussi que vous payiez vos taxes, vos impôts. Il faut aussi payer contractuellement ce qui est prévu. Le partenariat public-privé permettra d’augmenter le budget de l’ORTM. Si ça n’augmente pas, ça ne sert à rien aujourd’hui la signature de la convention », a invité le président du CNPM.
De même, il a profité de la rencontre pour lancer un cri de cœur au ministre de la Communication.
« Dans le secteur des médias, en général au Mali, les gens ne vivent pas de leur métier. Le modèle économique qu’on a choisi depuis 1992 ne permet pas aux journalistes, aux animateurs et même les investisseurs de vivre de leur travail. Il faudra qu’on réfléchisse ensemble pour aller encore plus loin pour trouver un modèle économique en vue de sécuriser les personnes qui travaillent avec nous et ceux qui veulent investir dans ce domaine », a déclaré M. COULIBALY.
Il a également déploré le retard accusé par le Mali dans ce secteur, qui est pourtant parmi les premiers à libéraliser ce domaine. « Malheureusement, nous sommes à la traine. Un métier est fait pour les gens y vivent. Mais on ne vit pas de notre métier », a conclu le président du CNPM.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN